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En vrac!

…Sur l’air des beatles Love me do. Les beatles que j’écoute presque en boucle depuis l’été dernier, de très bonnes vibes, sacrés types…

J’ai des choses à exprimer, je ne sais comment commencer, je ne sais quels mots vont sortir, je ne sais quelles phrases vont s’articuler, mais je ne me fais pas de soucis, ce qui veut sortir, venir sous tes yeux, sortira. D’ailleurs cette dernière phrase n’était pas prévu, ce paragraphe là non plus. Cet article est parti sur une observation de l’instant présent. Dans un grand mix youtube des beatles, c’est la chanson Love me do qui se jouait lorsque j’ouvris cette page blanche, alors je l’écris, le pas est fait!

L’expression artistique est simple. Il suffit (le plus compliqué peut être) de trouver un art qui nous plaît, pas forcément celui on l’on est doué. Moi, par exemple, je n’ai aucun don à l’origine pour l’écriture. Mes professeurs de français et les notes pourraient en témoigner, ainsi que mes premiers textes il y a quelques années. C’est en écrivant que l’on devient écrivain. C’est tellement juste. Et donc je suppose qu’au delà de l’écriture, cela marche pour tous les arts. C’est l’envie, la nécessité même de s’exprimer qui l’emporte progressivement et naturellement sur la technique. Il suffit d’avoir les outils, les instruments, du papier et des crayons pour écrire, dessiner, peindre ou une guitare, des paroles etc. Une fois que l’on a les instruments, il n’y a qu’une chose à faire…

S’exprimer. Mais que dire, que chanter, que peindre, que… ? Je crois que la recette, c’est exprimer ce que l’on ressent là, au moment où l’on a notre instrument entre les mains. Exprimer ce que l’on ressent, ce qui se passe dans notre tête là maintenant, exprimer ce qui se passe en nous que l’on ne pourrait exprimer autrement (socialement ou professionnellement). Voilà à quoi sert l’art à mon avis, exprimer ce que la vie nous fait expérimenter à l’intérieur.

Écris un mot, trace un trait, joue une note, fais un pas de danse, chante, et vois ce qui se passe. Ce qui  bloque est l’obsession du résultat, de ce que va penser l’autre, la peur de voir sa production pauvre. Le jour où j’ai créé ce blog, je n’avais aucune certitude quant à la qualité de mon premier article. Aujourd’hui non plus, 300 articles plus tard, je ne sais pas, car je ne me pose pas la question, de la qualité de cet article. Seulement, je ressens le besoin d’exprimer pleinement ce que je vis dernièrement (et seul l’écriture me le permet) alors j’ouvre la page « nouvel article » avec seulement quelques idées vagues en tête, et je me lance, j’écris une phrase puis un processus s’active et ça coule à flot. Bon, avec le temps c’est plus facile, mais le processus reste le même. Je n’avais pas pensé à écrire tout ça dans cet article mais je me suis ouvert à ce que je ressentais sur l’instant, et ce besoin d’écrire, cela m’est venu, et voilà c’est fait, et ça fait du bien!

Expression, EX-PRESSION : supprime la pression. C’est tellement évident pour moi et tellement essentiel, pour rester le plus léger possible, de ne pas rester longtemps avec des émotions, des pensées, des énergies non canalisées qui s’entremêlent, se tordent, se troublent, etc.

Les rencontres entre hypersensible sont un espace d’expression. La transition est faite!

Mercredi dernier, 3 août 2016, a eu la 26e rencontre entre HyperSensible, et oui! que de chemin parcouru depuis la première rencontre que j’avais proposé ici-même il y a deux ans. Petit lien vers l’article qui a suivi cette première en juin 2014, pour les nostalgiques C’est indicible. Celle de mercredi soir dernier mérite un petit mot… Nous étions 16!!!

16 personnes concernées par l’hypersensibilité rassemblées au parc Monceau. Un record! Petit à petit un mouvement se manifeste de plus en plus, je ne sais pas comment ça va évolué mais en tout cas je suis cette vague hypersensible, humaine je dirai même simplement, car ce qui se passe dans nos rencontres, c’est juste un peu d’humanité, de partage, de bienveillance, de non-jugement, d’amour, bref ce qui manque un peu dans ce monde!

Cette rencontre a été marquée aussi par la participation d’une nana, plutôt illuminée. Bon, je l’avais cherché en osant pour la première fois d’affirmer un thème pour ce soir là : HyperSensibilité et Spiritualité. Hé bien la spiritualité a été présente surtout par le biais de cette jeune femme de 52 ans, mais bon de manière très intense et un peu violente (pas physiquement hein!). Son discours partait du fait qu’elle considérait les hypersensibles, des hauts potentiels, des « enfants de lumière », que nous étions 0,01 % de la population et que nous étions là pour sauver le monde en gros. Sur quoi, je suis plutôt d’accord. Après elle allait plus loin, elle était persuadée qu’elle avait stoppé la pluie qui tombait juste avant, que Mickael Jakson n’était pas mort… Tu y penses peut être, elle est « up », en pleine aventure mystique. Je pense aussi, même si on ne peut pas prouvé qu’elle a tort sur les points précédents, haha!

Pourquoi je te parle d’elle? Parce qu’elle a monopolisé la parole pendant toute la première moitié de la rencontre, et qu’elle a déclenché chez tous des réactions, dont pour la plupart des peurs que cette nana soit une gourou, qu’elle soit venue recrutée, ce que je comprends très bien, vu qu’elle parlait de clients qu’elle guidait, qu’elle se disait en connexion direct avec Jésus, qu’elle était là pour nous réveiller, nous mettre face à notre destin d’enfants de lumière, qu’elle nous disait qu’il fallait arrêter les médicaments, arrêter de s’adapter à cette société qui nous poussait au suicide, arrêter de parler même à ceux qui nous comprenne pas, etc. Tu vois un peu mieux le tableau. Et elle était avec une amie à elle qui ne parlait pas et buvait ses paroles. Pour parachever le tout elle était passée quelque jours avant sur notre fabuleux-forum-où-tu eslebienvenu- http://hypersensible.forumactif.org. Sur celui-ci elle avait envoyé à la volée en message privé à certain membres, un message où elle se présentait comme une personne à haut rang spirituel avec les pouvoirs qui vont avec. Elle a été banni évidemment de suite.

Tout cela ressemble à quelque chose de perché et plutôt dangereux, mais si je te raconte tout ça, c’est pour te partager mon sentiment sur ce phénomène. Le soir même quand elle parlait, son discours résonnait en moi, elle avait un message spirituel qui me touchait et dans lequel j’étais d’accord, ses propos m’intéressaient malgré la violence, le ton extrême, et surtout le manque cruel d’écoute et de bienveillance qu’elle avait. Je voyais en elle une urgence de nous dire tout un tas de choses en très peu de temps. Après coup en discutant avec ma copine (qui étais la à la rencontre, une autre première!) nous étions d’accord que sur le moment elle « canalisait » une énergie spirituelle. Ce qui est dommage c’est qu’elle ne maîtrisait pas ce phénomène, que son égo s’appropriait le pouvoir dont elle disposait, qu’elle subissait cette connexion à une énergie absolue qui fait souvent perdre la tête. Je suis bien placé pour le comprendre avec mes expériences d’aventure mystique qui ont mal tourné. Tu peux les lire là ManiacStory, il y a toute une littérature! Et encore je n’ai pas fini de toutes les retranscrire.

Je suis allé voir le site qu’elle communiquait dans son message illuminé sur le forum. Et là, tout s’éclaira, je sentis une force m’habiter, une paix, un amour…. non je rigole! Je suis allé sur le site… et je fus surpris, c’était simplement un petit blog où elle offrait ces services de guide…. touristique! Guide touristique à Paris personnalisé, blablablabla. Aucun lien spirituel ou douteux sur le site! C’était bien cela, elle n’était pas une gourou ou qu’est-ce, seulement une hyper-sensible vivant une période très instable, une aventure mystique si forte qu’elle mélange un peu tout, malgré les vérités sous-jacentes qu’elle exprime. En ce moment elle est plus un danger pour elle-même. J’espère, ce que je doute sincèrement, qu’elle redescendra sans passer par la case hp. Car lorsqu’on est emporté par cette énergie et qu’on perd ancrage et communication avec les autres, par expérience, il n’y a que le mur qui nous fait redescendre. Ce mur c’est l’hospitalisation, le risperdal, le loxapac, le tercian, la chambre d’isolement, les seringues, la camisole, selon les endroits, hélas!

J’avais envie de te raconter ça, car si on est mal averti on peut très mal interprété le comportement de ces personnes, on peut se laisser emporter innocemment par cette énergie, on peut décoller avec elle surtout nous personnes fragiles, ou inversement on peut se braquer, prendre la personne comme un gourou dangereux, et en fait ne pas apprendre de cette rencontre.

Je n’écris que sur moi habituellement, ça te change un peu!

J’ai tellement d’autres choses à écrire, mais 1600 mots c’est déjà trop pour l’internaute, notamment sur la relation amoureuse que je vis et qui est riche en futur partage. Où ma sincérité sera mise à l’épreuve car Elle a découvert mon blog juste avant la rencontre avec tous ce qui a à découvrir : médicament, incendie à Montpellier. En tout cas, c’est plus simple, ça passe ou ça casse! J’aurai préféré qu’elle me connaisse un peu mieux pour relativiser ces informations avec qui je suis, la somme d’un long travail, aujourd’hui! M’enfin elle n’a pas pris trop peur, d’ailleurs une semaine de vacances est prévue, et ça c’est coooooool.

Je pars une semaine, avant celle avec Elle, en Bretagne avec ma famille, petites vacances pour le blog. Mais comme j’aime bien le dire, ça te laisse du temps pour rattraper ton retard!!!

Hyper Sensiblement,

Patience et espoir,

W

 


Acteur de ma vie plutôt qu’acteur de cinéma

Un article de plus pour laviedunbipolaire, le nom de mon blog me tracasse de plus en plus. Cela commence à faire pas mal de temps que le mot « bipolaire » ne sonne plus juste dans ma tête, et qu’il n’est plus dans mes pensées au quotidien. Je préfère l’étiquette « hypersensible ». Mais « bipolaire » est le titre de ce blog qui m’est si cher et cela me pose un problème d’authenticité. M’enfin! J’espère seulement que, comme moi, tu t’intéresses à ce qui se cache derrière ce mot, et que si tu as été diagnostiqué, tu te libéreras de cette étiquette, et ça vaut pour toutes autres étiquettes d’ailleurs.

Je suis en vacances depuis ma représentation de théâtre de la semaine passée. Cette première a mis fin à de longues semaines de répétitions chargées en pression. D’où l’article sous pression. Je suis libre de mon temps jusqu’au 12 juillet, ensuite je pars en tournée avec ce même spectacle dans le sud. Et ce sera ma dernière tournée!

Pendant ce dernier mois, quelque chose de phénoménale est arrivé. Mon envie profondément ancrée depuis mon plus jeune âge d’être un star a été satisfaite!! Je n’ai plus ce truc en moi qui veut absolument être reconnu par tous pour être en paix. C’est parti! pfff quelle libération! J’ai compris que je ne voulais pas être un acteur de cinéma mais avoir un vrai rôle dans ma vie. Etant donné que je suis plus proche de moi-même, que je sens être à ma place, dans mon rôle, je n’ai plus tellement envie de jouer des rôles sur scène, même si j’ai eu plaisir à être applaudi, faut pas mentir!

Donc voilà, je n’ai pas le projet d’aller plus loin dans ce métier, d’ailleurs je n’ai pas le projet d’avoir un métier prochainement. En septembre, je serai en colocation avec des amis en banlieue avec aucune activités sur la capitale, Paris c’est fini! Je passerai mon temps à méditer, écrire, rencontrer d’autres hypersensibles, développer l’association, approcher un peu plus de la pépinière HS, tu sais la grande ferme à la campagne qui accueillera une communauté d’HyperSensible, ce n’est pas un rêve, c’est un projet! Bref voilà quelques lignes directrices pour le futur pour rassurer mes proches et mon ego mais en secret, j’essaie de vivre que le moment présent, d’être connecter à l’instant qui arrive, accueillir le nouveau à chaque secondes, et pour cela le mental doit être hors de contrôle, effacé, et toutes les projections avec. Let it be

J’ai eu le besoin de rencontrer des nouvelles nanas aussi, comme je te l’ai dit récemment, d’où mon inscription sur adopteunmec, étant donnée que je n’ai plus du tout l’envie de traîner dans des bars où toutes vies nocturnes. Plus je me couche tôt, mieux je me porte! Alors je prends des rendez vous dans ce supermarché atypique avec des femmes le plus tôt dans la journée possible! J’en ai rencontré deux, une avec qui il y a eu entente intellectuelle et feeling, je la revois bientôt. Et une autre qui mérite que je saute de paragraphes!

Je ne savais pas, avant qu’elle me le dise à notre rendez-vous, mais on se connaissait! Elle a dû me dire d’où parce que ça tête ne me disait rien. Hé ben, on s’était rencontré dans une clinique psy en 2010! Belle coïncidence. Sur internet ce qui m’avait plu en elle c’était qu’elle était ouverte au tantra. D’ailleurs nous l’avons pratiqué durant 3 heures chez elle. Mais bon, il n’y a pas eu de feeling plus que cela, et je suis parti plus bouleversé d’avoir remué le passé qu’autres choses. Cela dit, c’est une nana à la personnalité hyper sensible assez incroyable!

Ces deux rencontres m’ont permis de me rendre compte que je suis allé sur ce site plus à la recherche d’une partenaire de tantra, qu’autres choses. Mais les rencontres faites m’ont montré que s’il n’y avait pas de traces en moi d’un départ de sentiments, la rencontre aussi tantrique soit-elle ne suffira. Et dans le sens inverse, je n’ai pas envie d’entamer une relation avec une femme insensible à la spiritualité. Non, c’est pas compliqué! Quelque part là cette envie, ce manque, qui brûlait en moi, il y a deux semaines, a été satisfait. J’ai encore des rencontres à venir, mais je les aborde avec beaucoup moins d’attentes que c’est deux premières! Et en plus, je suis même sur le point d’en annuler une, une grande première pour moi, la preuve que j’apprends de plus en plus à m’écouter, que je ne fonce plus tête baissé dans le tas, façon de parler évidemment.

Je suis pas loin d’être bien avec moi-même sans avoir ce manque affectif qui revient sans cesse à l’attaque, et ça c’est bon!!

Ah oui, j’ai beaucoup parlé du Tantra. Ce terme est peut être exotique à tes yeux. C’est pas très compliqué, c’est la spiritualité par la sexualité, ça a révolutionné mon rapport au sexe et à la femme. Je ne vais pas te faire un exposé ici, je te laisse te renseigner, je te dirai juste que ça n’a rien d’une pratique « perchée » mais quelque chose de simplissime qui repose sur le lâcher prise et la circulation de l’énergie sexuelle grâce à une très grande importance de la respiration. Je te fais remarquer que je me suis inscrit sur adopteunmec aussi pour éviter de me tourner vers mes lectrices et ensuite de culpabiliser d’avoir fait quelque chose de « mal », à développer à la prochaine consultation… Oui, tu es mon psy!

Voilà je pense avoir fait le tour du domaine et pieds nus, gage de sincérité!

Je suis en vacances au passage, j’ai donc encore plus de temps pour correspondre avec toi : bipohypermaniac@gmail.com

Patience et espoir

W

 


Je suis en manque!

Une introduction est nécessaire avant d’arriver au vif du sujet…

Je ne suis jamais serein bien longtemps. Tu diras que c’est normal pour un bipolaire, je te répondrai non, c’est normal pour quelqu’un qui choisit le grand voyage intérieur de la connaissance de soi. Car un trouble réglé engendre, oui un apaisement, mais très rapidement la révélation d’une autre peur, un peu plus profonde, qui demande un nouveau travail d’accueil, de compréhension, etc.

Dans les derniers articles, j’écrivais des récentes libérations et joies qui se sont vites effacées derrières de nouvelles épreuves. Si je suis sans cesse confronté à des situations et ressentis difficiles, c’est parce que je le veux bien. Parce que j’ai choisi cette vie, ce combat intérieur, cette exploration de l’Etre. Aussi je suis persuadé que c’est l’ultime solution pour se libérer des ses troubles psy, angoisses, et tout mal – être.

Je suis conscient qui me reste encore bon nombre de batailles à remporter sur les parties encore ombragées en moi. Cependant je ne suis pas peu fier des victoires remportées sur beaucoup de peurs, de doutes, d’angoisses qui me malmenaient depuis toujours. Travail non rémunéré en passant ! Notamment, comme écrit sur l’article Mais dis ta science, je me suis libéré d’une angoisse qui me causait des crises de panique. Mais aussi mes éternels doutes sur l’avenir, mon besoin vicieux de notoriété. Tout cela s’inscrit dans un dépouillement général de mon égo : déconstruction de mes croyances, du jugement, de la culpabilité et toutes les pensées enracinées qui maintenaient une emprise sur moi depuis toujours. Je pense être dans un tournant dans ma vie ou je reprends le dessus sur tous ces maux même si je sais bien que je suis loin d’être totalement libéré de tout ça.

Je parle d’emprise car oui, je suis né dans un certain conditionnement. Le but de ma vie étant de m’en libérer. Toutes ces peurs collectives et ces croyances, me limitant. Je le ressens fortement.

Bref!

Tout ça pour dire qu’aujourd’hui mon grand combat est contre « le manque ». Même quand je vais bien, très vite, lorsque tout est au vert, je ressens le vif besoin d’être en couple. Comme si la satisfaction de ce manque affectif serait la cerise sur le gâteau. En réalité cette sensation, me révèle simplement que je  me satisfait pas encore de moi-même, et que j’ai besoin de l’autre pour exister. Je vois bien ces derniers jours, qu’il y a quelque chose en moi qui souffre vivement et qui n’attend que d’être accueilli et ensuite éliminer au lieu d’être nourri.

Je vois bien comment je fonctionne pour fuir cette blessure, je cherche à l’extérieur des choses pour m’en divertir.

Ces derniers jours, c’était plus fort que moi, je n’ai pas pu laisser cette plaie s’exprimer et la soigner . Ça fait trop mal, je n’ai pas la patience, alors je consomme à l’extérieur pour ne plus la ressentir. Concrètement je cherche le moyen le plus rapide pour me mettre en couple, pour ne plus être seul, alors je m’inscris sur adopteunmec, car c’est comme s’il y a vait urgence, un manque très fort. Mais même au delà de ça, je fume plus et mange plus pour combler ce manque. Je suis en manque, raaah! Bon là ça va un peu mieux, je ne pouvais pas écrire lorsque c’était fort. Je suis bien conscient que je ne m’exprime pas très clairement d’ailleurs.

C’était le même schéma l’année dernière. J’allais plutôt bien, alors la sensation de manque est venue, je me suis inscrit en juin dernier sur adopteunmec et j’ai réussi à trouver une nana avec qui j’ai vécu une jolie petite aventure, en passant. Cette année le même schéma se reproduit. Face au même problème, je détourne l’attention de la véritable source de la souffrance en cherchant à l’extérieur un soin palliatif. La seule différence c’est que cette fois j’en suis plus conscient, et ça c’est un grand pas! Donc je peux affronter et tenter d’accueillir cette chose en moi qui me dévore de l’intérieur, ce petit monstre, qui me sépare d’une plus profonde sérénité. Je me rends compte qu’il y a un sacré chantier à faire pour panser cette blessure-là. Qui d’ailleurs, je pense n’est pas loin d’être la dernière car elle dépend de la relation avec ma mère. En bref : un amour maternel trop intense qui rend l’indépendance affective difficile.

Voilà, j’affronte en ce moment un petit monstre en moi. Ma recette pour le vaincre : grâce à la méditation, mettre mon attention dessus, écouter ce que cette partie de moi à me dire, accueillir les nouvelles sensations. Je dois parvenir à la vivre intérieurement. C’est comme une boule au ventre ou plutôt un trou, un puits si vertigineux qu’il est difficile d’y mettre mon attention. C’est plus facile de fuir et de consommer des rencontres, des cigarettes, des petits gâteaux. Là je parle pour moi mais pour d’autres c’est l’alcool, la drogue, les jeux vidéos. J’ai la prétention de croire que le schéma auquel je fais face (et qu’avant je subissais inconsciemment) est commun à beaucoup d’autres.

Voilà, c’est un peu laborieux, mais c’est pas comme si tu n’étais pas habitué.

Sans regrets,

W


On s’est rencontré (et rdv le 3 juin!)

« Je ne veux pas que tu me changes, je veux que tu me rencontres, pour qui je suis ».

C’est une des phrases que je retiendrai de la conférence de Jean Vanier, créateur de la communauté de l’Arche qui oeuvre pour les malades mentaux dans le monde entier.

Cette phrase, c’est une belle écriture de mon désir le plus profond. Elle résonne aussi, là, fortement en moi, suite au merveilleux weekend de la semaine passée. Ce weekend qui est l’accomplissement de deux ans de rencontre avec toi, lecteur au départ, mérite au moins un deuxième article (après ma première réaction à chaud : C’est invisible). Jean Vanier, vieil homme de 88 ans, un bel être d’amour, de passage dans ma ville, par son beau discours sur la rencontre, m’encourage à poursuivre dans ce sens là : rencontrer, écouter, partager.

Quelques soient nos troubles psychiques, notre hypersensibilité, je pense que notre principal besoin est de rencontrer des personnes qui puissent écouter notre histoire. Trouver des traitements, des moyens thérapeutiques, un travail adapté… c’est bien oui, mais le plus important c’est de pouvoir exister le temps d’un moment pour qui on est vraiment. C’est à dire des êtres souvent fragilisés par une histoire complexe que nous avons si facilement l’habitude de cacher, de refouler à défaut de pouvoir la raconter. C’est difficile de trouver  un espace où toutes les conditions sont réunis pour pouvoir partager  ce qui fait ce qu’on est aujourd’hui.

Je crois, sans l’avoir prémédité, que ce weekend dernier, nous étions dix réunis dans un espace qui permettait cet échange si précieux. Il a fallu deux ans pour que de multiples relations se développent et fassent émerger ce weekend. D’où les deux mots que j’affectionne : patience et espoir.

Ce que je tire comme enseignement, c’est que désormais pour moi c’est clair : la rencontre est essentielle pour se libérer du poids de la souffrance psychique.

Aujourd’hui, je ne sais pas quand le prochain weekend aura lieu (j’apprends à ne pas forcer les choses!) mais les rencontres régulières sur Paris continuent, évidemment. C’est tous les quinze jours, nous sommes un petit groupe  de 6 personnes (pas toujours les mêmes) et toutes nouvelles personnes sont plus que les bienvenues, la force de ces rencontres se reposant sur l’ouverture, l’écoute et le partage. La prochaine sera vendredi 3 juin à partir de 18h (samedi 4 étant finalement impossible). Plus d’infos sur associationhs2016@gmail.com

Je comprends que le pas peut être difficile à faire mais si tu tombes sur cet article c’est que quelque part il y a un élan en toi qui le veut.

Si tu es loin de paris, tu peux toujours m’écrire sur bipohypermaniac@gmail.com.

Patience et espoir,

W


How to live?

Je suis en train de lire « How to live » de Sarah Bakewell. Comment vivre en 20 points, selon les Essais de Montaigne. Je ne savais pas que Montaigne, 500 ans avant moi, a écrit un journal de réflexions sur lui-même. Il s’exprimait régulièrement sur ces ressentis et pensées qui venaient à lui une fois qu’il avait la plume en contact avec la feuille blanche. Voilà, c’est tout! Ça me fait plaisir de savoir que mon blog est un exercice d’expression à la manière de Montaigne. Même si, je l’avoue, la plupart du temps j’ai une petite idée de ce que je vais écrire ; plutôt une pensée que je vais développer dans un sens inconnu avant l’écriture de celle-ci. Montaigne, précurseur du free-style.

Plus je grandis, plus je me rends compte, que l’on m’a très mal vendu les grands auteurs de l’Histoire, souvent même dégoûté. J’en redécouvre chaque année et je suis à chaque fois surpris de la richesse mais surtout de l’accessibilité de celle-ci donnée par l’auteur. Je ne suis pas le seul à avoir été marqué par les profs de français au collège qui essayent de nous enseigner des grands maîtres de la littérature alors que l’on a 13 ans ; on est pas prêt ; il faut avoir vécu un minimum pour comprendre certaines choses. Ce premier rendez-vous avec le livre raté du collège et du lycée laisse certainement un obstacle que l’on doit franchir 10, 20 ans plus tard pour pouvoir profiter d’une sagesse gratuite, qu’on a faillit louper.

Les deux premiers conseils de Montaigne sont : Ne pas s’occuper de la mort ( elle s’occupera très bien de nous sans notre aide). Prêter attention. (je suis pas assez loin dans le chapitre pour vulgariser comme le premier point).

La mort m’obsède ces derniers-mois. Mes crises d’angoisses, sensations de mort imminente -crises cardiaques, sont revenus depuis 2016. Je ne pense pas à ma mort mais à celle de mes proches. Depuis quelques temps, dés que ma mère ou un frère prend route, j’imagine automatiquement un accident. C’est plus fort que moi. C’est pas très agréable! Mes angoisses viennent soit sans raisons dont j’ai conscience ou lorsque, par exemple, je regarde un film où il est question de morts, de crises d’angoisses, etc.

Je vis cette période morbide avec philosophie car elle n’est que la caractéristique visible d’une transformation intérieure qui s’est intensifiée depuis novembre 2015. Sortant d’une dépression de 3 mois (dé-pression non douloureuse je précise), plus les terroristes, ce n’est pas étonnant que depuis, la mort est présente dans mon esprit. J’en conclue que j’ai un « moi » que je dois laisser mourir, laisser partir, pour faire de la place à un nouveau « moi ». Cela fait partie de l’Eveil. La spiritualité, au passage, est absolument nécessaire pour tendre vers une libération totale de ses troubles. Cependant ce n’est un long fleuve tranquille. Plutôt un véritable combat que l’on accepte ou pas. Un combat qui permet d’évoluer, faire évoluer son trouble. Je le vois dans ma dernière dépression et crise maniaque ; je n’ai pas vécu ces périodes comme des phases maladives comme toutes celles qui ont précédées mais plutôt comme une fluctuation d’énergie qui est possible de maîtriser pour ne pas sombrer dans une névrose extrême qui nous mène à la psychose. Je n’ai pas maîtriser totalement, non, loin de là! Mais assez pour être convaincu que c’est possible. Qu’il y a une autre vie derrière celle du bipolaire qui souffre de ces phases. Pour cela il faut croire en son destin, allez au-delà du monde apparent, se libérer des croyances que l’on a pas choisi, se libérer de beaucoup de choses en fait, ça demande du courage. Courage qui vient naturellement lorsque l’on sait intuitivement que c’est le bon chemin.

Voilà. Amen! Non, mais il faut bien que parfois je partage ce qui me permet de mieux vivre une dépression, mieux vivre tout simplement. Hé ben, cette introspection couplée à l’expression m’amène lentement à être plus proche de moi-même. Et être soi, c’est ça le bonheur, je crois.

Patience et espoir

W

bipohypermaniac@gmail.com

 

 


Printemps revient!

Il faut vivre tous les jours. Pas de répit. De ma naissance à ma mort, je n’ai pas le choix, je dois vivre.

Cette pensée me laisse rêveur mais me pèse plus qu’elle m’inspire. C’est le genre de vérité exprimée de manière à ce qu’aucune issue de celle-ci me soit favorable. Cela doit être le printemps, reparti aussitôt arrivé la semaine derrière, ou ce lundi de repos après une semaine relativement intense qui permet à mon corps d’accuser le coup. Ou je ne sais quelles autres raisons à l’origine d’une petite mélancolie qui se complaît sur le clavier et réalise son état avant gazeux, et maintenant écrit avec cette première phrase.

Il y a des jours, des mois et même des années de ma vie sur lesquels j’aurais bien actionné le bouton « avance rapide » d’une télécommande secrète. Mais je ne serais pas qui je suis aujourd’hui sans avoir vécu pleinement qui j’étais hier, blablabla, oui, mais quand même.

Vivre, c’est interagir soi avec l’Autre (l’environnement et les autres ) et trouver de l’amour dans chaque interactions, rencontres. S’ouvrir vers l’extérieur, ressentir, et se laisser porter par un courant subtil sur lequel nous sommes connectés, une fois sur la bonne longueur d’onde, vivre revient alors à rester en équilibre sur la vague. Tomber, se relever, s’envoler. Voilà ma définition, aujourd’hui.

Lorsque je n’ai pas la force de vivre, hé bien, je survis. Je passe le temps en attendant le déclic. En réalité, je n’attends pas vraiment, je sais qu’il viendra. J’essaie de ne pas lutter contre le réel, c’est à dire la sensation de vide, d’épuisement,…c’est vrai, je le sens en moi. Ce n’est pas le moment de faire des efforts, malgré ce que beaucoup pensent. C’est le temps pour se reposer, recharger les batteries, se respecter.

Une journée sans obligation, libre, appelle sûrement le vide. Peut-être est-ce pour ça que « le travail, c’est la santé » ; pour éviter de faire face à ce grand vide intérieur terrifiant pour les non-initiés. Moi, quelque part, j’aime cet état comme si je savais quelque part qu’il était une pièce maîtresse de mon originalité et de mon inspiration, puisque je vais puiser au fond de moi, parfois.

Tout ça pour dire, que je nous souhaite survivement que le soleil revienne et s’installe confortablement dans notre printemps.

Bonne semaine, avec Mai à l’arrivée!

W


Les séjours hypersensibles

Voilà une petite mise à jour sur l’avancée du projet d’association entre hypersensibles.

Déjà, ce n’est plus un projet! L’association existe vraiment, les statuts ont été signés cette semaine par le bureau de l’asso. Un bureau composé d’HS qui se connaissent grâce aux rencontres entre hypersensibles proposés ici depuis bientôt deux ans!

Dorénavant, c’est au nom de l’Association des HyperSensibles (AHS) que je t’invite à participer aux rencontres. L’esprit de ces rendez-vous ne change pas pour autant, l’ambiance reste informelle, la priorité est toujours de se retrouver entre personnes hypersensibles et d’échanger nos ressentis et expériences en toute bienveillance. Dans un bar, sur une terrasse, un parc, en toute légèreté – en essayant de s’extraire de la gravité et le fatalisme que peuvent engendrer certains troubles et ainsi avec des beaux moments partagés : développer l’espoir – un samedi sur deux à Paris.

Samedi prochain fête la 20e rencontre entre hypersensibles! En 2 ans, petit à petit,  des relations se se sont développées et même des belles amitiés (hé oui! des personnes qui peuvent nous comprendre sans nous juger et stigmatiser peuvent vite être des amis!). Cette dynamique nous pousse à proposer récemment, en plus des rendez vous réguliers parisiens, des week end à la campagne proche de la capitale pour rendre plus possible la participation d’hypersensibles écartés de Paris. Le premier aura lieu les 20-21-22 mai, déjà complet mais n’hésites pas à t’inscrire quand même si  désistement. Ces rencontres étant une réussite, un deuxième week end sera organisé en Juin.

Et enfin, dernière nouvelle, j’ai proposé qu’on loue une grande maison les deux premières semaine de Juillet et organiser un séjour entre hypersensibles. Chacun choisissant de venir quelques jours ou une semaine, à la carte. Toujours dans le même esprit des rencontres, avec en plus des activités et ateliers proposés par l’association pour structurer et rendre le séjour le plus enrichissant pour tout le monde. Si tu es touché par ce projet, viens participer à une des rencontres d’ici cet été pour faire connaissance avec cette association d’hypersensibles!

Voilà, je ne rentre pas plus dans le détail. Si tu veux plus d’infos, inscris-toi à la newsletter via le site : www.association-hypersensibles.fr. Ou écris à associationhs2016@gmail.com. Et biensûr la page facebook à droite.

Je te souhaite un très bon week end

Patience et espoir

W


Surdoué, encore une fâcheuse étiquette!

Je lis très rarement des articles sur Internet, à cause de l’écran, mais on m’a invité à regarder un témoignage d’un « surdoué » : Wyatt, 25 ans, surdoué, Comment j’ai raté ma vie. Témoignage qui m’a touché et je veux répondre ici.

Déjà, j’aimerai que l’on abandonne le mot « surdoué » comme celui de « bipolaire », de plus, le premier me paraît encore plus stigmatisant que le deuxième. Cette étiquette prend une place considérable chez les gens qui l’acceptent. Tout ce qui caractérise un « surdoué » : prise de tête en continue, pensée en arborescence, grande empathie, sentiment d’être incompris et de trop comprendre, champ de perceptions plus large, etc. c’est de l’hypersensibilité. A choisir, je préfère l’étiquette « hypersensible » que celles de « surdoué, haut potentiel, zèbres » ah, j’aime pas, on s’éloigne tellement de l’humain. Alors que la sensibilité est humaine donc pourquoi pas l’hypersensibilité pour des « hyper humains ». A la différence avec toutes les étiquettes existantes, celle d’hypersensible ne dit pas qu’on est mieux, moins bien, malade, surhumain mais un mélange de tout cela, ce qui nous rend juste un peu plus différent. Différent c’est tout, et la différence est une richesse.

C’est mon côté positif qui va s’imposer dans cet article pour nuancer le négatif qu’exprime Wyatt.

Avant tout, son article est très intéressant, il décrit une réalité à travers ce cri, cet appel à l’aide, certainement inconscient. En gros, il se plaint de ne pas être compris, rejeté. Il est révolté contre les maux de notre société, il est seul. Je n’ai pas besoin de me renseigner sur l’étiquette surdouée derrière laquelle il se victimise, pour le comprendre, oh que je le comprends! J’ai ressenti et ressens encore toutes les souffrances qu’il énumère, c’est pour cela que je suis touché.

C’est le fatalisme de son discours qui me désole car je sais qu’il représente des centaines de milliers de personnes qui rendent responsable de leur malheur les étiquettes qu’ils ont accepté, c’est à dire : « Si je vais en chier toute ma vie, c’est parce que je suis surdoué, bipolaire, dépressif, je peux rien y faire ». Alors j’en veux à la société, à tout le monde!

Rhaaaa, non, c’est faux, putain!!!! Ça m’énerve parce que tout est là, la différence avec un hypersensible qui se relève et traverse avec patience et espoir ses épreuves. Car la vie est une aventure. Une aventure plus intense avec des épreuves plus intenses, pour nous hypersensibles. Tout ça pour dire que vu notre enfance, vu les événements marquants de notre passé, c’est normal que l’on a notre lot de souffrance. Ce qui n’est pas normal c’est de se rejeter la faute, culpabiliser une partie de nous, qui n’attend que d’être vraiment écouté et soigné.

J’ai connu des moments fatalistes de désespoir et de révolte contre le monde extérieur et j’en connaîtrai sans doute encore cependant cette part obscure de mon être à de moins en moins d’emprise car, les expériences, les rencontres, la vie m’a enseigné que toute souffrance avait un sens, toute douleur un message, ce ne sont pas des points noirs ancrés dans nos esprits et immuables, ce ne sont pas seulement des symptômes de mots inventés comme bipolaire, haut potentiel, surdoué et autres absurdités. Ces cases sont bien pour retrouver des personnes avec qui échanger mais il ne faut pas s’y piéger et très vite les dépasser!

Il y a tant à dire mais je dois y aller.

Enfin, Wyatt, si un jour tu tombes ici, je t’invite chaleureusement à participer à une rencontre de l’association des hypersensibles, afin que tu vois l’humain avant le diagnostique.

Patience et espoir,

W

 


L’hôpital psy ou le début d’un art

hp art

Ô vie que tu es triste,                  Lorsque le cœur est fissuré

Comme beaucoup de bipolaires et autres HyperSensibles qui traversent une crise et sont hospitalisés en psychiatrie, l’art sublime notre douleur lors de cet enfermement.

Pendant ma dernière hospitalisation, j’ai dépassé l’ennui quelque fois grâce au dessin. Jamais je ne dessine habituellement mais le contexte de l’internement fait jaillir l’expression sous différentes formes. L’enfant artiste refoulé et sommeillant chez chaque hypersensible, peut enfin pleurer sa trop longue absence. Ses larmes se caractérisent en mots, peintures et autres formes possibles d’exploitées à l’hôpital.

Cet appel du fond de notre âme est à écouter et l’oeuvre d’art qui naît de l’enfer psychiatrique est à continuer en dehors de ces murs. J’ai, nous HS, avons un potentiel d’expression artistique sans limites. Après mes premières hospitalisations, il s’est avéré pour moi que c’était l’écriture qui allait être salvateur.

L’association des Hyper Sensibles que je crée avec d’autres en ce moment donnera de la place sur son site internet : www.association-hypersensibles.fr aux productions artistiques de tous HS qui comme moi trouvent dans l’art une nécessité pour canaliser une expression débordante. J’aimerais que cette asso mette en valeur toutes les étincelles insoupçonnées chez les hypersensibles : musique, dessin, mode, peinture, danse, et l’infinité de formes d’expressions existentes. Le talent venant avec la pratique. Croyons en notre étincelle et allumons un magnifique feu d’artifice.

Je disais donc, que durant ma dernière hospitalisation en décembre dernier, je me suis essayé naturellement au dessin. N’étant pas mon art de prédilection, ce n’était pas le résultat qui comptait à l’époque mais les heures que je passaient à tenter de reproduire l’objet devant moi. C’était l’arme que j’utilisais pour réduire l’ennui qui régnait durant ces longues journées.

Dans cet article et un autre prochainement sur ce même thème, je te partage quatre des dessins qui m’ont permis de m’extraire de l’enfermement le temps de leur conception.

Durant ce séjour en HP, j’ai aussi écrit quelques textes hurlant la souffrance, sublimant la peine qui suit une période d’exaltation, d’euphorie. Cette fois dans ce summum d’énergie qui a précédé l’hospitalisation j’ai eu une relation passionnelle si forte que sa rupture brutale m’a déchiré le cœur. Voilà un texte qui pour moi aujourd’hui n’est pas tant destiné pour la femme en question que pour la vie en générale. C’est une image d’une douleur aiguë qui survient les premiers jours d’internement.

« Je relis encore une fois ta lettre. Et je pleurs. Je suis assis dans le couloir vide à côté de la porte d’entrée du service Monet. Cette porte qui me sépare de la liberté, de toi. Et je pleurs, la gorge poignardée, je pleurs parce que j’aimerai tellement être avec toi, là. A faire couler mes larmes devant tes yeux. Ces larmes qui gâtent actuellement ce papier. Tu me manques. Je ne suis pas à ma place ici. J’ai déconné : j’ai rajouté des zéros sur un chèque sur un coup de délire, d’escroquerie. Que suis-je? Mais je ne mérite pas ça, je mérite ton amour. Si grand, si profond qui, je sais, peut accueillir tout mon être. Je pleurs aussi et surtout de te perdre. Que cette hospitalisation nous déconnecte. A ce moment même, à ces minutes larmoyantes, je suis au bout de mes forces. Je suis entre des murs et des personnes qui ne me comprennent pas. Et l’attente est trop dure. Je voudrais avoir le pouvoir d’écrire cette lettre directement dans ton cœur.

Nous construisons quelque chose de très fort qui entraîne de belles tempêtes comme celle-ci, mais je suis persuadé que l’avenir ne sera qu’un monde merveilleux.

Je ne suis pas fou, pas totalement en tout cas. Ma raison dicte à mon cœur de t’aimer. Et mon cœur saigne ma raison lorsque le tien est touché.

Dis moi juste que tu es encore ma fiancée. » 

Le sentiment torturé derrière ce texte va au-delà d’une séparation amoureuse. C’est la souffrance qu’engendre le trouble psychique, le voyage dans les plus profondes solitudes.

Cependant comme je le dit dans l’article précédent, on ne souffre pas pour rien, cette douloureuse expérience fait partie de ce que je suis aujourd’hui, elle fait partie de mon chemin, elle est riche d’enseignements, je ne regrette rien.

Je dédie ce texte à mon camarade, Hakim, avec qui j’ai partagé de longues heures d’ennui là bas. C’est lui sur ces deux dessins.

hp art 5

Patience et espoir,

W

 


Dépression en musique!

Je clique sur lecture sur la page internet de chantefrance.com et c’est la voix de Christine and the Queens qui accompagne l’écriture de cet article. Les mots sont inspirés par mes doutes et peurs. Cinq minutes avant cela, c’était la puissance de Kery James qui me prêtait main forte pour la gymnastique matinale que je maintiens quotidiennement tant bien que mal depuis mon hospitalisation. Les quelques pompes et tractions ont le bien fait de soulager le poids de mon esprit.

Tiens c’est la pub… et maintenant Balavoine avec son SOS d’un terrien. Tiens, tiens, comme par hasard…

Il m’est de plus en plus difficile d’exprimer l’obscurité, dans laquelle je m’engouffre depuis plusieurs semaines, ici sur ce blog où j’écris inlassablement l’espoir comme si l’écriture de ma tristesse entachait les bons sentiments répétés souvent sur ce site. Comme si, j’avais une responsabilité dans mes publications désormais, ce qui est faux et n’a jamais été une volonté de ma part.

Gerard Blanc, une autre histoire, maintenant…

Quand l’âme est en peine chaque action pèse son poids de doutes et de peurs, qui chez moi cause une certaine paralysie, voilà pourquoi j’ai une vieille tendance à m’isoler dans mon mal plutôt qu’à le partager. Voilà pourquoi il est possible que je colorie ici plus souvent les mots en rouge et jaune qu’en noir et gris.

Pascal Obispo, Personne…

Je précise, car ici il est caché, l’espoir existe toujours en moi, malgré les paragraphes mélancoliques, même s’il est dissimulé profondément, j’ai appris avec le temps a garder toujours un subtil contact, quoiqu’il arrive. Là je sais qu’il est présent, malgré l’absence de légitimité, malgré le fait que je ne trouve aucune raison d’y croire.

Joe Dassin, Siffler sur la coline…

Quatre lignes par chanson, je vois par ma vitesse d’écriture l’effort inhabituel qu’il me faut pour enfoncer chaque touches de mon clavier. Mais alors, W, c’est quoi ton problème?

Tina Arena, aller plus haut…

Bah voilà, merci Tina, je ne sais pas quelle est la prochaine étape pour aller plus haut. Bon, c’est pas tout à fait bien exprimé. En fait, j’ai quelques doutes, pas nombreux en quantité, qui se croisent dans mon esprit et m’empêche d’y voir clair, tant ils sont lourds. Depuis que je me suis remis physiquement de mon hospitalisation, depuis un mois, et notamment depuis quelques jours, une question a fait le siège et étouffe mon esprit : Qu’est ce que je vais faire? Il s’agit ici du métier, de la voix professionnelle dans laquelle m’investir. Dès que j’ai la tête inoccupée, entre deux films, avant et après un article, à chaque pose cigarette, à chaque ballade quotidienne, cette question revient à l’assaut et fait son nid entre mes oreilles. Une vingtaine de fois par jour…

Les 3 mousquetaires, Un jour…

Depuis une discussion avec ma mère, le théâtre est revenu à l’ordre du jour. (J’en ai fait deux ans entre 2013 et 2015). J’ai toujours eu le rêve caché de devenir acteur. Ironiquement, depuis quelques jours et le soutien nouveau de ma mère dans cette voie là, me voilà en train douter, est-ce cela mon destin? Faut dire que jusqu’ici tous mes choix de chemins ont abouti en crise et HP, ce qui fait qu’aujourd’hui je mets toute mon énergie à douter sur chaque décision. Tu me diras qu’en cela, il est bon de douter. Oui c’est vrai d’un côté, mais de l’autre ces mêmes doutes me paralysent au quotidien  (chaque chose, même le plus insignifiant coup de fil administratif relève d’un effort surhumain)…

… Natasha St Pier, Tu trouveras (j’adore)…

En même temps au regard du CV de mon nouveau moi, en supposant que la crise de 2013 a engendré une renaissance, on y trouve du théâtre, de l’écriture, et l’organisation de rencontres. Allez ça suffit pour aujourd’hui, j’ai réussi à m’exprimer, il est midi, je m’en vais manger ma côte d’agneau heureux.

Charles Aznavour, Emmenez moi

Patience et Espoir

W