« Me fais pas chier, laisse-moi écrire ma merde tranquille ici. C’est chez moi et je ne t’ai pas invité. C’est pas vrai comment on peut se faire emmerder pour rien. Barres-toi. Je suis assez seul comme ça, j’ai pas besoin de mauvaises compagnies en plus…
_ Oué mais…
_ Non ferme là, ça va mal se terminer sinon. Déjà qu’entendre mon voisin au téléphone de l’autre côté de mon mur, me rend fou… N’en rajoute pas.
_ Tu pètes les plombs, tu pètes les plombs. T’as tout perdu, ta femme, ton gosse…
_ Oui voilà pas loin. »
Comment décrire le chaos?
C’est noir et lourd. Ce sont des voix et des pensées qui font peur. C’est une éternité. C’est le sommet de la solitude. C’est le fond du puits au fond de l’océan. C’est une prison sans clé.
L’envie de vivre n’est plus. C’est la mort. Je comprends tellement ceux qui se tuent. Même si je doute que cela mette fin au bordel.
Malgré toutes les phrases spirituelles, malgré tout ce que peuvent dire les autres (« ça va passer » ce que je crois aussi en général) je me demande la raison de tout ça. La lutte. La vie est une putain de lutte. En tout cas jusqu’ici. Pourquoi?
» _ Parce que…
_ Non ferme là, pars. Va lire des trucs qui te plaisent. »
Je suis irritable. Je vais sortir dans un bar faire comme eux un soir : boire, me péter la gueule, et puis péter la gueule de quelqu’un. Un petit bain de normalité, ça ne peut que faire du bien.
Je fais partie d’une race spéciale. Celle qui ne se voit pas. Celle qui erre dans l’obscurité. Celle qui survie d’un fil. Le fil qui me relie avec les autres de ma race cachés forcément dans leur obscurité. Quelle est notre destinée? L’extinction ou la révolution. Suicide ou affirmation de soi. L’entre deux est une vie qui ne vaut pas la peine. Déjà que l’affirmation de soi est une aventure douloureuse…
« Je me plains pas. J’écris. Ce n’est pas de la communication, c’est de l’expression. Si tu ne comprends pas la différence, fait comme devrait faire le monde : tolère là. Et puis ne reste pas là ».
Ce sont des choix qui m’ont amené dans ce chaos. Des mauvais choix certainement. Il n’y a pas de bonnes raisons pour souffrir. Aucune certitude que demain sera meilleur qu’hier grâce à la souffrance présente. Je l’espère, j’y crois en général, mais rien ne peut me le certifier.
J’ai fais des mauvais choix. Dans des mondes parallèles existent des autres versions de moi-même tout à fait heureux en ce moment. Ils n’ont pas fait les mêmes choix dans le passé. Ils ont pitié pour moi.
« Non mais ça va, t’es sympa, mais je vais aller mieux. Toi t’es heureux aujourd’hui… mais tu vas voir, tu vas bientôt en chier. Alors que moi… ça va s’inverser tu vas voir. Profites ! »
On ne ménage pas nos mots entre nous. On se connait bien en même temps. Nous sommes la même personne quelque part. M’enfin, en vérité je suis quand même jaloux des vies plus simples qu’ont 99,99 % des autres versions de moi-même. Il y en a qu’un qui en chie plus que moi. Il a fait le choix de se séparer de notre chien car il ne pouvait plus s’en occuper. Il l’a jeté de la falaise. Mauvais choix : il culpabilise à mort. J’ai pitié pour lui, il ne va pas faire long feu à mon avis.
« Bon… on va attendre que ça se tasse hein. P’têtre qu’avec le printemps…
_ Arrêtes de parler toi, espèce de narcissique-pervers-toxique-égocentrique, espèce de merde quoi!
_ T’es encore là toi? »
😉
Patience et Espoir
Ps : J’ai écrit cet article il y a quelques semaines. Aujourd’hui je vais mieux. Enfin, j’espère! Sinon faut vraiment que je me remette à l’alcool.
W