Archives de Catégorie: III Le récit de mes folies

Mon premier bouquin est réel!

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La vie d’un bipolaire, le livre.

Hé ben voilà, cela fait 3 ans que je traîne ce projet… Je m’abstiendrai pour le moment de commentaires sur tous les ressentis  qui me traversent : joie, peur du jugement, dégoût, etc. et je resterai sur un ton informatif :

Mon premier livre est disponible!

Actuellement sur le site de l’imprimeur : https://www.bod.fr/livre/w-w/la-vie-dun-bipolaire/.html

Et bientôt commandable en librairie.

Le prix? 22,22 euros évidemment!   Et 50 % des droits d’auteur reversés à l’Association des Hypersensibles, naturellement!

PS : 20 jours que je suis sur mon île, l’expérience est très riche. Seul hic, j’ai bien du mal à allier pour le moment le vent, la mer, les solitudes particulières que je vis ici avec l’activité sur Internet.

Mais j’écris, j’écris beaucoup.

Et je reviendrai vite ici pour partager les vents contraires qui me traversent notamment avec la venue de ce fichu bouquin!

Ces dix dernières années, je ne compte plus le nombre de projets inachevés. Ce livre, c’est la première fois que j’ai concrétisé dans la matière un rêve qui semblait bien loin à l’époque. Qu’est ce qui a fait que je l’ai terminé ce projet? Je pense que j’y ai cru, et lorsqu’il n’avançait pas, je continuais d’y croire même s’il n’y avait pas de raisons extérieurs d’y croire. Haha, je suis en train de m’auto interviewer là… Bref!

Tout ça pour te dire, pour tes projets, tes désirs, nos rêves : il suffit d’y croire, avec

Patience et Espoir.

W


Maniac story S6-E04 : Sommet de la crise

Je raconte ici ma dernière crise maniaque. Une aventure mystique qui a décollé lors des attentats de novembre 2015. Épisodes précédents : 1   2   3

Le samedi 5 décembre j’étais dans ma famille avec J. Impuissant face à la passion qui nous entraînait, nous étions toujours ensemble. Je ne crois pas qu’il y ait une seule nuit où nous étions séparés. Cette soirée avec mes parents et frères et sœurs se passa « bien »… en réalité, je n’ai aucun souvenir de ce moment. Amnésie plutôt rare, je me souviens généralement bien de ces périodes. Néanmoins, je me rappelle très bien de ce qui suivit : une dispute avec J, une rupture…

Les jours précédents, j’avais emmené J avec moi visiter une maison dans Paris. Car il était question que nous emménagions ensemble. Une magnifique maison à plusieurs millions d’euros. J’étais persuadé d’avoir les moyens de l’acheter. Evidemment, J penchait plus pour un logement disons… plus modeste! Voilà l’objet de notre dispute. Avec le recul, je me rends compte que c’était la première fois qu’elle ne me suivait pas, amoureusement dans ma folie. Il se produit une rupture et mon comportement changea brutalement. Il était 1 ou 2h du matin, je pris quelques affaires et je partis de chez mes parents à pied dans la nuit.

En fait, cela faisait depuis quelques temps que je voulais partir prendre le large. Mais j’avais abandonné tout plan parce que mes proches et psy m’avait convaincu que ce n’était pas raisonnable étant donné mon état. Aujourd’hui, je me demande encore ce qui serait passé si je n’avais pas annulé les quelques jours en Bretagne. Conscient que j’étais up, n’aurais-je pas pu enrayer la crise au calme de la Bretagne?

Cette envie réprimée a donc explosé cette nuit-là après ce léger désaccord. En banlieue en pleine nuit, je n’avais que l’auto-stop comme option. Un homme me prit et me déposa à la gare de Lyon. A cet instant, mon idée était de prendre le TGV pour Marseille afin d’aller chez mon amie Elise qui était « la seule qui me comprendrait » pensai-je. Mais le train en question était à 9h alors que le prochain départ était à 5h pour Milan. L’urgence de ma situation supprima aussitôt la première idée, la moins folle,  et valida mon départ pour l’Italie. J’attendis alors une bonne partie de la nuit dans la gare parisienne avec comme camarade quelques banlieusards. De part mon état et mes plans, je fis forte impression.

Je pris les rails. Avec pour bagage : mon ordinateur portable dans sa sacoche, une carte bleue en détresse et une centaine de pièces de cinquante centimes (prises d’urgence dans ma collection de pièces jaunes). Autrement dit, dans une France en état d’urgence, je voyageais sans pièce d’identité et sans téléphone. Et biensûr, sans billet de train.

Voici le journal de bord, les horaires sont approximatifs:

5h : Départ de la gare de Lyon

6h : Une charmante contrôleuse me fait une faveur, enfin ce que je croyais être une faveur, elle m’a belle et bien facturé 120 euros d’amende. Comme quoi, en crise, je ne suis pas toujours magicien séducteur.

9h: La police m’invite à descendre du train à la ville frontière entre la France et l’Italie car je n’ai pas de carte d’identité.

11h : je prends un bus pour la ville d’Italie la plus proche ayant une gare. Je paye avec mes centimes le billet et par chance il n’y a pas de contrôle à la frontière.

13h : Dans je ne sais quelle gare, j’envoie de mon ordinateur un mail à J, lui disant que je rentrerai le soir même. Plutôt raisonnable pour un mec en crise. A cette heure, mon plan était d’aller jusqu’à Rome et de rentrer tard à Paris en avion.

15h : Plusieurs trains plus tard, je suis sur le point d’arriver à Milan et là, prise de conscience : « arrête tes conneries maintenant, prend un train à Milan pour rentrer à Paris » pensai-je à peu près.

16h: Arrivée à Milan et grosse bêtise de ma part : je sors de la zone des quais… grosse bêtise parce que pour revenir sur les quais il faut un billet de train (ma carte bleue ne répond plus depuis Turin) et une pièce d’identité (trois petits points).

16h01 : Bloqué! Sans téléphone…

16h05 : Combien d’argent me reste t-il? environ 3 euros

17h: Je déambule dans Milan, mange deux Hamburgers. Je n’ai plus de délire en tête, je suis conscient de la situation mais néanmoins je ne sais quel ange gardien m’aide à ne pas paniquer au vue de la situation.

17h30 : Je rentre dans un pub pour capter du wifi. Mon ordinateur tombe depuis une table haute, il ne répond plus… Je sors et je l’abandonne sous un pont, comme on abandonnerait un chien, qui nous a été si fidèle, à la première complication. Là je devais un peu délirer…

De 17h30 à 21h : Je circule dans la gare de Milan entre l’accueil, les guichets, la police, les voyageurs espérant une solution, demandant un coup de fil (pas très généreux les italiens sur ce coup là). Au final je réussi à avoir J et mon père au téléphone grâce à la compassion exceptionnelle de deux immigrés (pas de commentaires, enfin si : prêter son téléphone est un beau geste!). J achète un billet en ligne et me donne un code correspondant au billet. L’accueil de la gare fait quelque chose dont je ne me souviens pas. Le guichet m’imprime un billet vierge sur lequel j’écris le code.

21h : Je ne sais pas par quel miracle je parviens à passer les contrôleurs et la police avec seulement un billet blanc avec inscrit dessus un code. Il doit me manquer une bribe de souvenir.

21h15 : Le train de nuit se dirige vers Paris. Je prends un xeroquel (neuroleptique) pour m’aider à dormir. (Je n’ai pas arrêté de prendre mon traitement durant cette crise, au contraire, je l’ai même adapté avec mon psy).

Dans la nuit : Je me fais réveiller brutalement par les douaniers. Le xeroquel avait dû me faire plonger dans un sommeil lourd qui a déplu à ces messieurs. Au final, il me laisse reprendre le train et j’avale un nouveau xeroquel.

Dans la nuit encore : Rebelote avec la police où je ne sais quel corps emmerdeur qui pareille me brutalise, me sorte du train (je crois). Au final, il me laisse reprendre le train et j’avale un nouveau xeroquel.

9h : Je suis sur le pas de la porte de J. Je sonne. Elle me prend dans se bras. On est lundi 7 décembre, le sommet de la crise et derrière moi et pourtant l’aventure n’est pas finie…

A suivre…

W

Episodes précédents :

Ep 1: Attentats       Ep 2 : La potion magique    Ep 3 : Amour et Voyage

 

 

 


Maniac Story S6 ep-03 Voyage et amour

A lire avant : épisode 2

Quelle soirée inoubliable…

Avec J nous rentrâmes chez moi, le colocataire étant absent. Posés, tranquilles, sur le balcon, elle s’alluma un pétard d’herbe plutôt naturelle, qu’elle me dit. Cela faisait 7 ans que j’avais arrêté le cannabis, la weed avait été un décelencheur de mes crises de 2008 (maniac story saison 1) et 2009 (maniac story saison 2). Mais j’ai toujours eu en tête cet objectif de repouvoir fumer quand je serai plus fort psychiquement. Ce soir-là je me sentais confiant et d’un grand contrôle sur moi-même pour prendre juste une petite taff. Ce que je fis, c’était vraiment pas grand chose. Et pourtant…

Quelques instants après je m’assis dans le salon et paf! wouuuuuuuuu, shhhhh, tac paf, aaaaaaa, oooo…………..paf! wouuuuuuuu, shhhh tac pa,aaaaa, oooo EUREKA………paf! wouuuuuu, naaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, oulaaaaaaa, aaaaaa  J aide moi!! ça va maa…. shhh

Comment décrire ce qui me semble aujourd’hui totalement indicible?

Je me suis renseigné un minimum : c’était  un voyage intérieur. Mystique, chamanique. Je ne l’ai pas choisi, j’ai subi cette espèce de spirale infernale dans lequel je n’arrivais pas à m’en sortir. Dans cette mystérieuse expérience, j’ai eu l’impression de mourir plusieurs fois. A chaque fois je découvrais une vérité universelle et mourrais puis je renaissais (dans une autre dimension?), je pensais que ça se calmait mais non, j’étais emporté une nouvelle, un autre Eurêka et puis une nouvelle mort.

Ce voyage s’extériorisait par une valse de mon corps dans le salon. Heureusement que J était là pour maintenir un infime fil rouge avec la réalité. La pauvre… Au début de cette crise, dans la première spirale, je crois, dans la première mort – je pense que c’était dans les périodes de mort que j’étais en contact avec la vérité universelle (je savais tout sur tout les mystères de la vie) – j’ai cru être persuadé que J étais la femme de ma vie, à l’instant donc, je lui demandai en mariage.

Bref je ne m’attarderai pas sur ce sujet car il est encore assez sensible mais tellement déroutant. Ce qui est le plus étonnant c’est que j’ai vécu une expérience similaire au sommet de ma crise maniaque de 2013 à Montpellier. Une même sorte de spirale intérieure émergeant des ténèbres volcaniques du moi profond. Et quelque chose me dit que ce n’est pas la dernière fois que cela arrivera. W, l’apprenti sorcier…

C’est donc cette demande de mariage qui fut office de début de relation amoureuse avec J. Relation intensément passionnée dans laquelle j’investissais mes pouvoirs énergétiques puissants. Cela dura un mois, jusqu’à l’hospitalisation. Bizarrement je ne me sens pas de raconter la magie qui opéra entre nous deux. Bref il y a avait une sorte d’élévation de mon être qui permettait un accueil surhumain de la nature de sa féminité, qui est l’amour. Dans cette période j’étais persuadé plus que jamais que la femme était amour, qu’elle est sur Terre pour aider les hommes à aimer. Aux hommes de rappeler par l’accueil de leur femme et la sensualité leur nature profonde. Croyance que j’ai même en dehors mes états maniaques.

Malgré toutes ces choses qui me font planer loin des réalités communes, j’étais conscient que j’étais up et J m’aidais à rester un minimum ancré en étant très ancrée elle même. Elle m’accompagna deux fois chez mon psy et une fois à Ste Anne.

Mon hospitalisation et ces 3 jours de contacts interdits avec l’extérieur nous ont déconnecté de cette énergie si élevée dans laquelle nous nous sublimions. Elle m’annonça dès ma sortie qu’elle ne pouvait vivre dans cet intensité tout le temps…

Lorsque je l’ai vu plus tard à ma sortie d’HP, je l’ai perçu comme une simple terrienne avec ses qualités et ses défauts.

W.

Episode précédant :Saison 6 épisode 2 La potion magique

Saison 6 épisode 1  Attentats

 

 


Maniac Story S6_ep2 La potion magique

A lire avant : Episode 1

Chaque soirée avait son aventure. Place de la république, canal St martin, Buttes Chaumont… Je ne saurai restitué le récit chronologique de ses semaines. Mais voilà deux souvenirs qui se placent au début de la crise. Le premier c’était avec M, le même M que l’épisode précédent, un ami bipolaire rencontré grâce à ce blog. M était protégé contre la crise maniaque grâce aux 500 mg de Xeroquel qu’il prenait comme traitement. L’autre amie qui m’a accompagné au début de la crise est S, elle aussi bipolaire, rencontrée grâce au blog. Bref, une petite équipe aux premières loges de mon décollage. Autour du 13 novembre, nous avons passé deux weekends de suite ensemble chez moi (le coloc étant absent) à échanger toute la nuit. C’est là que ma théorie sur Dieu a refait surface et a participé à la stimulation de la zone interdite. C’est une certaine théorie sur Dieu et croyance qui lorsque je l’exprime déclenche un feu intérieur, un emballement qui me pousse au bord du vertige.

Je sentais que je montais mais le fait d’en avoir conscience me donnait confiance. Je contrôlais ma folie et je voulais continuer dans ce sens.

Après ces deux nuits blanches je me rappelle d’un soir avec M, chez moi. Souvenir douloureux car ce soir là j’ai revécu la scène psychédélique qu’il y a trois ans lors de ma crise spectaculaire à Montpellier. Là où j’avais tripé lors d’un atelier de peinture végétale dans un squat de Montpellier (maniac Story Saison 5 à écrire…) j’ai tripé cette fois à Paris avec une soupe. J’avais proposé de faire une soupe à M. avec quelques ingrédients fièrement acheté à Naturalia. Au lieu d’y passer les 20 minutes nécessaires, je suis resté dans la cuisine à m’affairer et à suivre mon instinct d’artiste cuistot, inspiré d’un soir, pendant plus d’une heure. Très vite je me suis aperçu que j’étais en train de préparer une vraie potion magique. J’ai laissé la magie me transporter, je l’ai laissé me guider à mettre tous les ingrédients possibles et imaginables dans la marmitte, y compris du lave vaisselle. Bref ça n’en finissait plus. Evidemment, ce n’était pas très bon. M’enfin, le but n’étais pas que ce soit bon. L’important est que nous en avons mangé, moi plus que M, certes mais mon invité me remerciera lorsqu’il verra ses pouvoirs magiques se développer à l’avenir. Ils viennent de cette potion, ingurgité un soir de novembre 2015.

Je me rappelle d’un soir avec S, aussi où une autre magie nous emporta, une plus sensuelle qui nous permit d’expérimenter un peu une dimension extra-sensorielle, divine. Difficile de trouver les mots. Et tout ça sans que ce soit sexuel. Bref, j’étais en connexion avec quelque chose de puissant, je le résumerai comme cela, c’est certain. On ne se prend pas pour le prophète sans raison.

Et il y a eu le lendemain soir…

Place de la république, échanges de paroles de paix à trois inconnus puis direction le Point Ephémère, un bar à Jaurès. Sur le chemin je rencontrai un jeune qui rentrait de son groupe de Ghospel, le courant passa et je lui payai une limonade une fois arrivée au bar. Après notre discussion autour de l’Evangile, il partit. Pour ma part j’entra dans une salle de concert à côté où s’excitaient un groupe de rock et son public. Mis à part le fait que j’étais entré sans payer, l’expérience fut décevante. Je sortis. Mon téléphone m’annonça la possibilité de rejoindre une nana du théâtre à République. Super, la soirée continue!

Arrivé sur place en avance, je m’assis à la terrasse d’un café avec vue imprenable sur la grande statue, les bougies, les fleurs, les mots, les regards tristes, les regards perdus, les ados assis en cercle avec leur kro. Je fis copain-copain avec un couple ayant la soixantaine. Le monsieur était peintre et avait un conflit sur l’héritage de ses parents, avec un château en jeu. Bref, des gens cultivés avec lesquelles je fis salon en attendant J.

A suivre

W

Episode précédent : Episode 1 Attentats 

Maniac Story : Je t’aime à la folie

 

 

 


Maniac Story S6 -ep 1 Attentats

13 novembre 2015

Il doit être 19h, je me dirige à pied chez une amante qui vit dans le 11e arrondissement. Je me sens bien, dernièrement j’ai expérimenté des transformations intérieures, une élévation de moi-même. J’ai compris certaines choses en moi qui me permettent d’accueillir ce que la vie m’amène désormais et spécialement ce soir. En marchant vers l’appartement de mon amie, je respire, je lâche prise, c’est comme si j’étais en passe d’accueillir une sensation nouvelle, une prochaine forte expérience.

J’arrive chez C., on prend, comme à notre habitude, une douche longue et chaude ensemble. Puis pendant que je me sèche dans son salon, elle apprend par son téléphone qu’il y a des fusillades non loin de chez elle. Comme beaucoup de français à ce moment, on allume la télévision et on apprend ce que tout le monde à appris. Je me suis surpris  d’avoir eu un petit sourire en coin qui voulait dire que cela ne m’étonnait pas, que cet événement s’inscrivait parfaitement sur mon chemin. La sensation d’être au centre du monde ancrée profondément en moi-même, s’est réveillée ce soir là, comme un petit démon qui refait surface. Bref, malgré les excitantes horreur qui défilaient à l’écran, je suggérai à C qu’on fasse l’amour pendant que les autres fassent la guerre. A ce moment déjà, le petit prophète en moi montrait le bout de son nez.

Je rentre plus tard dans la soirée chez moi, il y a un climat de peur dans Paris. Je suis touché, mon quotidien allait être chamboulé, je me suis senti d’une mission. Une mission assez floue au début. Les jours qui ont suivi, je passai mon temps dehors, sur la place de la République principalement, à rencontrer du monde, à échanger avec des inconnus. A être là, présent, tout simplement. Ma place était là, au cœur de ce climat nouveau, de cet éveil global. Car au delà de toutes apparences, c’était bel et bien  l’Eveil global qui se manifestait via cet événement, intimement lié à mon Eveil personnel. L’harmonie! Je flottais et me laissais donc entraîner sur ce vent nouveau. Là où les autres ressentaient de la haine et désolation,  existait pour moi une atmosphère d’amour et la possibilité plus que jamais d’exprimer la paix et la lumière. Je portais ce message à tous ceux que je croisaient. Où était-ce ce message qui me guidait? Trois ans après la dernière prophétie à Montpellier, le messie était revenu au cœur de Paris.

Je passai mes journées et soirées dehors. Mon colocataire s’étant absenté à cette période, je recevais du monde dans l’appartement proche de Belleville. Des amis, essentiellement M et S, deux bipos que j’ai connu grâce aux rencontres entre HS, et toutes personnes que je rencontraient sur les places et terrasses près de chez moi qui attiraient ma sympathie. Sympathie que j’offrais à toute l’humanité étant donnée la quête dans laquelle je fonçais. Je voyais M pratiquement tous les jours, il me suivit dans mes aventures et enchaînait ces dépôts de jour de congé. Contrairement aux crises précédentes, je ne me suis pas échappé seul dans mon délire. Je suis montée dans mes sphères accompagnées de M, S (jusqu’à ce que je coupe contact une fois qu’elle manifesta son inquiétude), de mes parents, et d’une femme…Et cela a duré plus d’un mois.

A suivre : Episode 2 La potion magique

W

Autres récits foufous : Maniac Story S1 Castration


Maniac Story-ep20 Torrent de larmes

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Cet épisode est la suite de Maniac Story-ep19 Un cent mètre infernal

Les jeunes étaient en activités lorsque la directrice adjointe du campus m’accompagna à la gare la plus proche, là où devait m’attendre maman. Je ne me rappelle pas de mes adieux à Claire, ma directrice en or qui avait su me comprendre. J’en est certes bien souffert de cette fin de séjours mais je n’ose imaginer les conséquences qu’il y aurait pu avoir si j’avais pété un câble dans les rues de Londres en étant responsable d’un groupe. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir écarté du groupe sans non plus me juger. Je ne me rappel plus non plus de mes adieux à mes jeunes à qui j’avais donné tant et qui m’avaient donné tant aussi. C’est cette énergie intense échangée qui a fait monté en moi et puis dans tout le groupe la magie d’être tous ensemble uni par amour fort. Avant de partir, je me souviens d’être passé devant le mur d’expression que j’avais mis en place pour les ados au début du séjour. Il était rempli de messages d’amour, de citations inventés par un jeune, de poèmes écrits aussi par un autre jeune.

Oui, il faut que je précise cela. Nombreux des ados étaient talentueux : écriture, musique (en particulier le piano), danse et autres arts. L’énergie de la colo les avait porté à développer leur talent au delà de leur potentiel. Ils étaient pour moi des petites stars. Pas seulement par rapport à leurs talents mais parce qu’ils brillaient par leur sérénité, leur comportement paisible, leur sens du partage. C’était moi qui avait porté tout ça. Cela m’avait dépassé. J’avais un poids énorme sur la conscience. Un poids qui se déversa dés les premières minutes dans le train qui emmena ma mère et moi vers Londres.

A partir du moment où je la vis, je sentis directement que ma guerre était terminée. Maman était là. Je me laissai partir dans les flots de l’amour maternel qui m’apaisèrent. Je n’ai jamais connu un aussi grand moment de réconfort et de soulagement. On parla très peu mais des larmes coulaient en continuité sur mes joues. Mon visage était tourné vers le paysage anglais qui défilait mais je doute que ma mère ne l’avait pas remarqué puisqu’elle laissait ma peine s’écouler de mes yeux sachant que ça me faisait du bien.

Une décompression qui se déclencha dés les retrouvailles de ma mère avec son fils prodigue et qui dura extra-ordinairement.

Le changement de train pour emprunter l’eurostar fut une nouvelle scène épique. La décharge profonde de ma peine en torrents continuels de larmes m’avaient épuisé. Mon état physique était déplorable. J’avançais lentement dans la gare tenant ma mère. Comme la veille, je devais toucher les murs et les rambardes de la garde pour me rassurer. Je devais faire peine à voir… Ma mère ne faisait aucun commentaire mis à part des mots affectueux pour me donner du courage. C’est dans cet état que j’arrivai à gare du Nord. Encore un parcours du combattant avec comme obstacle mon esprit frôlant les limbes jusqu’à mon père qui nous attendait à l’entrée de la gare au volant de l’Espace familiale. Sur la route en direction de notre banlieue, la décompression continua. Personne ne parlait, on attendait que la musique classique qui déclencha une nouvelle avalanche de larmes encore plus intense que celle dans le train. Cette fois c’était l’amour maternel plus celui paternel que je ressentais puissamment et qui nettoya mon esprit de tout les résidus de la spirale infernale. Arrivé chez moi j’étais lessivé.

Contrairement à 2008 et 2009, je ne fus pas hospitalisé. C’est alors à la maison que je vécu une réelle renaissance. Une véritable résilience. Mes sens étaient en éveil complet. Je pouvais admirer chaque élément du jardin pendant de longues heures. Je me souvins de cette mouche que je fixais et dont j’avais l’impression qu’elle grossissait au fur et à mesure que je la regardais…

Et c’est ainsi que commença une année de répit. Mais mon démon n’avait pas fini de me tourmenter…

FIN DE LA SAISON 3

A bientôt,

W.

Prochain épisode : Maniac Story-ep21 Season 4

Début de la saison 3 : Maniac Story-ep 16 Season 3

Début du récit Maniac Story : Maniac Story-ep01 Je t’aime à la folie


Maniac Story ep19 Un cent mètre infernal

Ceci est la suite de l’épisode : Maniac Storyep18 Je suis un prophète

Je gardai tout de même en mémoire le prochain rendez-vous avec le groupe qui me ferait échapper de ce parc. Parc qui n’avait plus du tout le gout magique et merveilleux. Il me fallait sortir de ce celui-ci et marcher une centaine de mètres pour rejoindre les autres. Ce fut les cents mètres les plus longs de ma vie. Entamant la distance qui me séparait des autres, je ne glissai plus dans cette spirale infernale mais l’intérieur de ma tête s’était simplement transformé en une sorte d’enfer. Concrètement, j’étais à un degré de fragilité extrême. Les nombreux passants, le bruit des voitures, la chaleur et tout le reste qui faisaient partie de cette rue rendirent mon avancée très pénible. Ce n’était pas une douleur physique mais une souffrance psychologique ou psychique. C’est difficile de te donner les bons mots pour décrire cette scène. Je me rappelle d’être en train de marcher très lentement en regardant et comptant par moment mes pas. Dans mon esprit, c’était les montagnes russes, je devais marquer une pause tous les trois mètres et toucher un mur, un poteau ou n’importe quoi qui pourrait me rassurer. J’évoluai dans une souffrance irrationnelle, toucher sans cesse quelque chose du monde réel me permettait simplement de ne pas m’évanouir. J’aurai pu me laisser aller, tomber pour qu’on m’aide mais, instinctivement, je voulais résister. Le tercian pris dans le parc avant ma chevauchée héroïque faisait aussi son effet. J’étais affaibli physiquement, sonné même, ce qui ne facilitait pas ma marche vers l’avant. Pour me donner du courage je me chantais à moi même « Every little thing is gonna be all right » de Three little birds Bob Marley, et me répétais des citations que j’avais inventé moi même et écrite quelques minutes plutôt sur la pelouse  dans un carnet. Je m’étais créer instinctivement une discipline pour traverser cette épreuve. A bout de vie, je rejoignis le groupe en utilisant mes dernières forces pour feindre ma faiblesse totale.

Au programme juste après : ballade en bateau sur la Thames. La retranscription de ce moment va être très rapide. Je me souviens être entré dans la partie intérieure du bateau et m’être allongé. « On y va! » me déclara d’un coup la maire adjointe de Vitry.( Oui, je me ne me souviens qu’à l’instant qu’une délégation de la mairie était venue voir comment se passait la colo en terre anglaise et donc, la maire adjointe nous accompagnait à Londres). Bref! Durant quelques secondes, j’avais perdu tous repères spatiaux temporels, j’étais dans la plus complète incompréhension de ce qui se passait ici bas sur Terre. Je mis plusieurs minutes pour comprendre que j’étais tomber dans un sommeil si profond aussitôt allongé sur une banquette du bateau que je pensai que la balade n’avait pas encore débuté lorsque la maire adjointe intervint. Il s’était donc passé plus d’une heure là où je pensais que mes yeux ne s’étaient fermés que deux secondes. Bref! j’étais complètement zombifié. Ce n’est que l’effet de 100 mg de Tercian. Essayes 20 mg et tu pourras te rendre compte si tu veux. Je me suis donc traîné jusqu’au retour le soir au campus. Cette balade dans les étoiles les plus lointaines durant l’excursion sur la Thames du groupe m’a tout de même permis de rompre avec l’atrocité que souffrit mon esprit durant ce mémorable après midi d’août à Londres.

Dans la même lignée, j’ai passé la soirée au campus sonné. Je me souviens du cinquième dans la pièce réservée au staff de toutes les colos. Un joli metlting pot international d’animateurs. (Dans l’animation, on appelle le cinquième repas celui qui est partagé entre adultes une fois les colons couchés. C’est un moment de détente qui peut prendre de multiples formes différentes selon les animateurs et selon la colo. Il peut être simple, animé de jeux, alcoolisés, festifs et c’est le moment ou des rapprochements entre animateurs s’effectuent. «Ce qui se passe en colo reste en colo » selon le vieil adage… )Bref, l’animation de cette dernière soirée, pour moi étant donné que ma mère venait me chercher le lendemain, s’articula autour d’un grand monsieur ayant longtemps œuvré pour la jeunesse de Vitry. Il siégeait dans le fauteuil centrale de la pièce et nous racontait tel un parrain de l’animation multiples histoires et conseils.J’écris « grand monsieur » car tout le monde l’écoutait comme s’il détenait une certaine vérité. Pour ma part, le Tercian toujours actif, je ne pouvais pas faire grand chose d’autres que rester assis. Je n’étais pas encore remis de cette rude journée, j’étais incapable de penser quoi que soit sur ce qu’il m’était arrivé. J’étais encore sous le choc et cela dura jusqu’à la venue de ma mère le lendemain matin.

A suivre évidemment.

W

Prochain épisode : Maniac Story-ep20 Torrent de larmes

Début de la saison 3 : Maniac Story-ep 16 Season 3

Début du récit Maniac Story : Maniac Story-ep01 Je t’aime à la folie

A bientôt,

W.


Maniac Story ep18 Je suis un prophète

Ceci est la suite de l’épisode : Maniac Story-ep17 Un animateur brillant

Je partis avec le groupe en car direction : Londres. Les ados étaient prévenus qu’ils ne devaient se référer qu’aux deux autres animateurs et à la directrice. Je ne me souviens plus si j’avais pris un tercian mais le matin c’est passé sans grand mal. Je suivais le groupe dans sa promenade autour de Buckingham Palace et l’une de ses visites dans un monument dont je ne me rappelle plus le nom. J’étais centré sur moi-même et subissais des effets parano-paranormales dont je suis incapable de détailler. Ceux-ci étaient légers durant cette matinée qui se terminait par un pique nique dans le grand parc connu de Londres : Hyde park. Là je me détachai du groupe.

Le calme relatif du parc par rapport aux rues londoniennes déclencha quelque chose en moi. Je me souviens surtout de la sensation extra ordinaire d’une puissante illumination. Les arbres, les plantes et le lac ne faisaient qu’un avec moi même, je percevais leur magie. Je devins si sensible aux choses que ma raison n’avait plus de place dans mon esprit pour s’exprimer. Pendant que le groupe déjeunait à une dizaine de mètres, je parlais à un chêne (ou autre grand arbre), je le touchais et rentrais en contact avec l’Univers. Je détachai quelques écorces de son tronc pour garder avec moi un peu de sa matière magique. A ce jour j’ai encore un peu de cet arbre chez moi. A ce moment là, je ne souffrais pas, je planais sur une longueur d’onde mystique qui me faisait vivre chaque chose autour de moi pleinement. Une joie intérieur brûlait.

Assis sous mon chêne a recevoir révélations après révélations, je pensais à Bouddha qui avait vécu ça autrefois et je jouissais de savoir que j’étais son successeur. Je me retournai et fis quelques mètres jusqu’à l’étang. Je voyais bien dans les passants qu’il percevait ma présence magique. A leurs yeux je me sentais comme une personne exceptionnelle : divine, héroïque, angélique ou surhumaine. Ils avaient un comportement qui témoignaient d’un grand respect et une grande précaution envers moi. C’est comme-ci ils étaient conscients que j’étais très fragile et qu’il ne fallait pas me brusquer. Il y avait un couple dont je percevais leur amour intensivement. J’étais purement dans le présent, je n’étais personne -ni passé ni futur- je suivais la vie sans cesse en mouvement autour de moi. Je n’étais plus l’observateur ou l’observé mais les deux en même temps. Le temps, qui d’ailleurs, n’existait pas. Il y avait des canards ou autres petits animaux qui participaient à accroître le merveilleux que je vivais dans ce parc. La vie me proclamait prophète et me livrait ses secrets.

A la fin du pique nique, Claire, ma chère directrice, vint à moi. « Je leur ai annoncé que tu devais partir demain… ils ont été choqué » elle était émue, « j’ai craqué en leur disant, j’ai pas réussi à retenir mes larmes » ajouta -t-elle. Je vécu ce moment à l’image de ce qui se passait depuis une heure : intensément. Ensuite on convint ensemble que je ne les suivrai pas dans leur shopping et la foule qui va avec. On se donna rendez vous pour un peu plus tard à une centaines de mètres du parc.

J’étais donc seul dans ce grand parc pour une grosse heure à attendre. J’abandonnai mon chêne et allai plutôt vers les grandes pelouses. L’attente se transforma rapidement en une mystérieuse paranoïa. Vu que les gens étaient conscients de l’important personnage qui se reposait dans le parc, j’étais persuadé que certains viendraient à moi pour me féliciter, m’aider pour la suite ou surtout apaiser ce lourd fardeau que je devais dorénavant porter. Le monde sur mes épaules… Le problème était que les promeneurs se montraient plutôt distant comme si mon aura divin les empêchait de communiquer avec moi. Certains feignaient de m’observer. Toutes les personnes dans mon champ de vision étaient sereines ou joyeuses, elles profitaient des ondes nouvelles dont j’étais le seul émetteur sur Terre. Les gens jouissaient de ma présence mais n’osaient me déranger. Je captais seulement l’admiration que leurs regards me portaient. Cette scène était comme un petit cauchemar dans lequel j’étais terriblement seul et ne trouvais pas d’issu. J’appartenais en partie désormais au ciel, à quelques choses de surnaturels, d’angéliques mais cette nouvelle identité ne pouvait être comprise avec les personnes totalement humaines. Ces dernières pouvaient bénéficier de mes effets mais logiquement pas communiquer avec la source : moi. Je me déplaçai un peu dans le parc mais rien y fit, ma position était sans espoir, piégée entre ciel et terre, mon esprit glissait dans une spirale infernale.

A suivre,

W.

Prochain épisode : Maniac Story-ep19 Un cent mètre infernal

Début de la saison 3 : Maniac Story-ep 16 Season 3

Début du récit Maniac Story : Maniac Story-ep01 Je t’aime à la folie

 

 


Maniac Story-ep17 Un animateur brillant

Ceci est la suite de l’épisode : Maniac Story-ep16 Season 3

L’énergie était là. J’étais dans mon rôle d’animateur dans toute ma splendeur. Les jeunes m’aimaient, l’ambiance dans l’équipe d’animation était très bonne et surtout, les relations tissées avec les autres animateurs du campus étaient extraordinaires. Comme je l’ai décrit dans l’épisode 16, il y avait une dizaine de saisonniers étrangers : allemands, espagnols, néo zélandais et bien sûr anglais. Je me rappelle surtout des animatrices anglaises évidemment. Au fil des jours, j’ai sympathisé avec l’animateur allemand. Je ne saurai comment le décrire mais quelque chose de magique émanait de notre naissante amitié. En fait, dans cet environnement tout à fait inédit pour moi, une partie de ma personnalité, enfouie d’habitude, pouvait dans ce contexte s’exprimer. C’est la poussière d’étoile en moi (et en chaque humain) qui, exceptionnellement, commençait à briller.

Je montais en puissance. Cependant c’était différent de l’escalade de mes humeurs folles dont je t’ai relaté les récits dans les 15 premiers épisodes (voir liens en fin d’article). J’évoluai avec tout un tas de gens qui étaient reliés à moi au quotidien. Mon illumination était contagieuse. D’abord au sein de mon groupe. Chaque ados avaient trouver leur place et l’énergie d’amour que je propageai eu comme première conséquence la naissance de plusieurs couples. Il y avait un climat de paix, une ambiance sereine et joyeuse. J’étais persuadé (je le suis toujours) que j’étais responsable de cet amour qui s’exprimait dans chaque petite chose du quotidien. Plus je constatai la magie qui opérait, plus je brillais. Ma directrice (jeune femme adorable ayant la trentaine) s’était mise en couple avec mon collègue animateur français qui avait 20 ans. Plus les jours avançaient plus les personnes qui m’entouraient dans ce campus étaient détendues, décontractées. Cela se voyait dans les tenues vestimentaires qui devenaient de plus en plus colorées et allégées. Les deux anglaises qui dirigeaient le campus, étonnamment jeunes pour leurs responsabilités, étaient psycho-rigides à notre arrivée (surement pour compenser leur inexpérience, m’enfin!). A mon contact, elles relâchèrent la pression. Au début, avec ma directrice il était clair que les relations resteraient professionnelles et même un peu tendues avec ces deux anglaises. Hé non! Même elles n’ont pas été insensibles aux ondes magiques dont j’étais la source.

Donc, plus je m’apercevais de cette mystérieuse beauté de vie qui évoluait dans ce micro système (le campus), plus je brillais et plus cela me déstabilisait. Au deux tiers de la colo, une anxiété s’amorça au sein du bien être féerique dans lequel je planais. Il n’y avait jamais eu de pauses, de stabilités ou de retours en arrière dans mes virages maniaques ; l’énergie monte et je monte avec sans pouvoir m’arrêter. Totalement conscient de mon illumination, je commençai donc à m’inquiéter sur ce que j’allai devenir en continuant de briller comme cela. Je me rappelle les nuits, seul dans le parc du campus, à questionner les étoiles, à être en connexion avec quelque chose de magique qui me dépassait complètement. Difficile de trouver les mots sur ces sensations là.

La différence avec mes précédentes frasques, c’est que j’avais un certain recul sur moi. Aussi avec mes expériences passés, j’avais pris l’habitude d’avoir toujours du tercian (un gros calmant pour être bref) sur moi. J’en prenais donc, en plus de mon traitement habituel, pour arriver à dormir. Mais ça ne suffisait pas pour stabiliser cette énergie pour le peu déstabilisante.

Autour de la dixième nuit, encore un plus angoissé et terrifié par mon état, je pris la décision de révéler le poteau rose à ma directrice : « Je suis bipolaire…blablabla… Je me sens bizarre…blablabla… Je sens que je vais craquer ». Mon adorable directrice, infirmière de métier, fut très compréhensible. Elle décida qu’à partir du lendemain je ne serais plus responsable des jeunes. Le programme étant une journée à Londres, je viendrais avec le groupe tout de même mais non pas en tant qu’animateur, seulement en tant qu’accompagnateur. Aussi, j’appellerai ma mère pour un retour anticipé.

Ouf ! La pression allait redescendre… Enfin, c’est ce que je pensais cette nuit là avant de m’endormir. Jamais je n’aurai pu prévoir que cette journée à Londres serait en réalité un véritable cauchemar.

A suivre

W.

Prochain épisode : Maniac Story-ep18 Je suis un prophète

Début de la saison 3 : Maniac Story-ep 16 Season 3

Début du récit Maniac Story : Maniac Story-ep01 Je t’aime à la folie


Maniac Story-ep16 : Season 3

Maniac Story revient !

Après l’histoire de mes deux premières crises maniaques en 2008 (Maniac Story-ep01 Je t’aime à la folie) et 2009 (Maniac Story-ep11 :Season 2) voilà celle de 2010.

Comme les deux années précédentes, elle se produisit durant l’été, en août au sein d’une jolie colonie de vacances.

Hé oui, depuis ma première crise maniaque, qui m’obligea d’abandonner mes études de commerce, j’ai enchaîné des petits contrats dans l’animation : centre de loisirs, maison de quartier et colonies pendant les vacances. En août 2010, c’était en animateur expérimenté que je m’engageai dans cette énième colo.

(Mon expérience dans l’animation a commencé en 2005 et c’est terminé en 2013. J’ai eu donc le temps de travailler sur presque tous les postes de ce milieu : animateur-directeur adjoint- directeur de colo – formateur BAFA. Depuis le début, j’ai pris l’habitude de ne pas m’ancrer avec un employeur pour plutôt papillonner dans plusieurs associations. J’ai eu une vingtaine d’employeurs différents. Qui dit mieux à 27 ans? Instable, moi?)

Au mois d’août 2010, je me suis donc engagé en tant qu’animateur avec la mairie de Vitry associé à l’association VVL pour un séjour de vacances (on a plus droit de dire « colo » dans le métier) avec un groupe d’ados pendant deux semaines en Angleterre dans un grand campus non loin de Londres. Je te raconte un peu le contexte hein. Le concept de la colo était d’apprendre l’anglais le matin et s’amuser l’après midi.

(C’était pas le genre de colo ou l’animateur doit être au taquet 20 heures sur 24 pour 30 euros par jours et encore, si l’employeur et généreux! il peut très bien légalement payé 21 euros par jour un animateur. On se plaint, on se plaint, mais quand on a l’animation dans la peau rien ne nous arrête, on est sado. Oh là là, je suis lancé sur l’animation mais je vais arrêter sur ce sujet là, ici c’est : laviedunbipolaire :/ )

Donc ! En gros mes petits lascards, ados de quartiers, foutaient le bordel en cours d’anglais et s’éclataient dans les activités organisées par le Staff Anglais. Parce qu’en fait, c’était un gros campus universitaire à l’anglo-saxonne déserté par les étudiants l’été et ré-investis par une grosse association de loisirs éducatifs. Il y avait une équipe de direction et un Staff Anglais qui chapotaient des petites colos du monde entier qui venaient profiter du joli programme. Il y avait des enfants allemands, coréens, espagnols et nous. Je te cache pas qu’il y avait un choc de culture, on était français déjà, mais en plus de quartiers : un melting pot assez exceptionnel. Tout ça pour dire que le contexte était extra ordinaire, tout pour me plaire, moi et ma manie, heureuse de pouvoir encore s’exprimer.

Autres circonstances favorables, si je puis dire:

Quand on commence l’animation, encadrer des petits lascards n’est pas chose facile, ça peut même dégoûter de l’animation. Mes premières expériences ont été difficiles… et puis j’ai commencé à savoir canaliser leurs énergies débordantes et agir en véritable éducateur. C’est un public en manque d’affection et de repères et quand on leur apporte les deux, le retour est magnifique. L’énergie que je leur donne, ils me la rendent au centuple. Haha! encore un aspect très favorable pour mon petit démon maniaque : beaucoup d’énergie, beaucoup d’affection!

C’est ce qui s’est passé durant cette colo, je me suis fait noyer dans un torrent d’amour. De plus, j’avais une directrice très très bien qui m’a fait confiance et deux collègues animateurs moins expérimentés. J’étais donc un peu le seul référant dans lesquels les zozos pouvaient se repérer, se confier. Petit exemple : dés le premier soir, un s’est livré à moi et m’a révélé qu’il voulait se suicider un jour avant la colo. Il était suivi psychologiquement mais n’avait révéler ça à personne avant moi. Comme tu peux le voir, c’est le genre d’ingrédient parfait pour déstabiliser un psychisme sensible comme le mien. Si il n’y avait eu que ça encore… Non c’est tout un contexte qui va permettre à la fusée de décoller très vite et très loin.

J’ajouterai aussi le fait que quelques jours avant cette colo, j’en terminais une autre. Une colo qui s’était passé en Espagne dans un petit paradis. On avait réussi à souder le groupe d’enfants et mon capital affection était déjà à son plein. Le mois de juillet avait déjà commencé à me mettre sur orbite 🙂 .

Enfin, la veille du départ en Angleterre, j’avais profité d’avoir la maison familiale pour inviter du monde et écouter de l’électro toute la nuit.

Voilà monsieur le juge, je vous prie de prendre en compte cette liste non exhaustive de circonstances atténuantes dans le jugement de mon affaire.

A suivre,

W.

Prochain épisode : Maniac Story-ep17 Un animateur brillant

Début de la saison 2 : Maniac Story-ep 11 Season 2

Début du récit Maniac Story : Maniac Story-ep01 Je t’aime à la folie