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La violence du désespoir

Lorsqu’il fait noir, il fait noir.

La tête résonne, je sens la racine de mes cheveux. Les paupières sont lourdes. Le regard baisse les yeux. Je vois plus le sol que le ciel, je suis seul.

L’alcool a été un secours mais il ne fait plus partie des solutions, comme pour le tabac mon corps dit non. Déjà que je ne me sentais pas aidé, maintenant je suis nu totalement désarmé.

Il n’y a plus que la colère qui m’habite. Une violence brute démasquée qui me prend à la gorge et assassine mes journées. Je suis énervé d’être en colère. En colère d’être énervé.

La vie est une énorme déception.
A croire que le travail d’une vie pourrait être rémunéré par un coup de pied. Si le résultat attendu n’est pas immédiat, il ne viendra pas. Ce n’est pas ce qu’il faut chercher. Il n’y a rien à chercher. Tout est là. Pour nous autres les marginaux, se projeter est une calamité.
Comment faire un BAC + 5 en dehors du système.
Dans le système t’es mal mais dehors t’es mort.

Il fait noir. Il n’y a rien à faire à part ne pas rester seul quand vient le soir.

Désespoir. Il n’y a rien à faire à part pleurer et accepter que même chez moi meurt l’espoir.

Les autres. Ils sont devenus des étrangers effrayants. Je ne sais plus comment les saluer, quand les aborder, quand les quitter, quoi leur dire. J’aimerai m’en passer mais c’est impossible, c’est une question de survie et de vie, ils sont là pour moi, c’est moi qui ne suis pas là pour eux.

La nourriture. Plaisir central qui reste. Dieu soit loué c’est l’heure du déjeuner.

W


Saint Valentin ta mère!

« Fête des amoureux ».

Ils sont déjà heureux d’être amoureux, pourquoi leur donner une fête en plus?

Donnons une fête aux malheureux. Aux laissés pour compte. Aux célibataires seuls et désespérés. Donnons une fête, un coup de pouce à ceux qui ont besoin d’un peu de couleur dans leurs vies.

Quitte à avoir un système, des règles de sociétés, qu’ils puissent servir à ré équilibrer les choses plutôt qu’accroître le fossé entre fortunés et mal fortunés.

Apparemment non c’est ainsi depuis tout temps. Pour qu’il y ait des riches, il faut des pauvres. Pour avoir des heureux, il faut des malheureux. Il y a ceux qui flottent pépère dans la norme et les anormaux qui coulent à la marge. La vie est injuste acceptons le.

Mais soyons cohérent, acceptons la violence engendrée par ces systèmes.

Saint Valentin, toi nique ta mère

Moi je fais partie des enculés de la société
Ceux qui ont les dés pipés.
Qui ont perdu avant même d’avoir jouer.

Comme Noël pour les personnes sans familles, la Saint Valentin est une piqûre de rappel : tu es seul.

Ô corps et esprits suicidés
Ô âmes désespérés
Je me sens si proche de vous.

J’ai le haut débit internet partout où je vais mais ma connexion aux autres est limitée. Depuis 7 ans et de pire en pire depuis quelques mois. Cette déconnexion sociale coïncide avec le moment où j’ai tout arrêté pour mon développement personnel, résoudre mes problèmes. J’ai utilisé pas loin de tous les outils qui sont communiqués partout. J’ai creusé en moi ou ai-je creusé ma tombe, je ne sais pas.

Bien sûr, quitter le monde du travail n’aide pas à rester en relation sociale. Mais le monde du travail ainsi fait me rendait malade. Bref, quelle solution quand tu n’es pas bien dans le système ni dehors? Bien nulle part. Je n’en vois qu’une : créer son système. Vivre dans la peau d’un pionnier. Avec la solitude en amie. Oui m’enfin…

Nique sa mère la Saint Valentin, c’est ça le thème. Place à la rage, à la violence. Çà suffit de l’anesthésier en détournant le regard vers des fictions qui me font oublier. Films et séries : ma drogue à la mode.

La colère vient me sauver
La rage, l’envie de tuer
Détruire mes murs
Pour me montrer
Exister face
A l’autre

Je suis malheureux. Le mal en moi est heureux. C’est son heure de jouissance. Pour moi c’est pas la bonneheure. Peut-on vivre sereinement dans le malheur? Vivre en paix avec le mal? Ça sent le chemin vers la sainteté. Non je veux quitter cette route sans joies, je veux faire demi tour, revenir à « S’amuser, boire et baiser » ! (c’était la devise de mon école de commerce »). C’est un cri insensé, je n’y crois pas. Pas de retour possible dans le passé. Je ne peux qu’avancer.

Le développement personnel :

Putain les enculés! Je saurai jamais si cet univers d’outils et de conseils fait avancer ou si je suis un client parmi d’autres d’un large business malhonnête. Impossible d’être fixé là dessus à moins que je revienne en arrière et que je vive ces 7 ans sans « développement personnel » et que je compare au bout du compte dans quelle vie je me sens mieux. « Avec » ou « sans ».

La spiritualité :

Mon Dieu, t’es un enfoiré! Je lâche prise, je te laisse les commandes, je vais dans le noir, surmonte les épreuves, je tombe, je me relève, je patiente, je fais acte de Foi… et pour quoi ? Pour l’enfer!?
Heureux ce qui ne croient pas en Toi ou à l’univers, à Bouddha ou tout autres mots, heureux ces simples d’esprits.
Notre relation doit changer. J’ai quitté des femmes pour bien moins que ça. Là tu me fais tellement chié que je ne sais plus quel est le but à tout ça.
Je n’ai pas choisi la spiritualité. Elle s’est imposée à moi. Pas l’impression d’avoir le choix ici bas. Tout ça pour dire que je ne sais pas comment extraire des croyances..

Valentin, j’ai la haine, le mal, la rage. Tu me pardonneras, tu es un saint.

🙂

W


Je veux l’équilibre

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Un article par jour jusqu’à la fin de mon exile, ça continue :

Je cherche mon équilibre. J’ai toujours été dans cet optique mais depuis que j’en ai conscience, le chemin est moins chaotique. Voilà le travail de ma vie : être en équilibre.

Pourquoi est-ce un travail pour moi alors que la majorité des gens n’ont pas besoin de se soucier de leur équilibre ou même conscientiser la chose? Je pense que le système en place permet à cette majorité d’être stable et de vivre sans trop se poser de questions. Eux, sont la norme. Et moi? un être hypersensible anormal puisque le système en place ne suffit pas à mon équilibre. Pourquoi suis-je anormal et ai-je besoin de travailler personnellement à mon équilibre?

Parce que j’ai accès à une énergie illimitée. J’ai accès à une intensité beaucoup trop ingérable par rapport aux outils proposés par le système (traitements, thérapies, etc. ne sont pas suffisants). C’est cette intensité qui a explosé lors des périodes dites « crises maniaques » et qui a engendré des dépressions. Cette énergie phénoménale, cette intensité m’ont amené à souffrir terriblement, mais cela est parfaitement logique. D’où l’immense travail d’équilibre à effectuer pour canaliser, ancrer, gérer, ralentir, cette énergie.

Globalement, l’Homme cherche l’énergie, pour l’exploiter et en tirer des richesses matérielles, à l’extérieur. Il creuse, creuse plus profond, invente, maîtrise la nature, la science et ensuite fait circuler, étire des câbles sous les océans pour commercialiser ces richesses.

Bref, autour de moi je les vois, tous ces Hommes, dans cette quête effrénée de toujours plus d’énergie, de vitesses à l’extérieur de lui-même, pendant que moi, petit être en quête d’équilibre, j’explore avec ma lampe de poche Espoir et ma carte Patience un minerai sans fond intérieur.

J’ai abandonné pour le moment la 4G sur mon portable pour me concentrer sur le travail de ma 22G morcelée dans les parties obscures de mon esprit. Pourquoi 22? Oh, tu sais pourquoi ! (22h22 voyons!).

Certes c’est une énergie illimitée qui me fait vivre parfois des sensations aériennes au parfum de pouvoir divin. Vu de l’extérieur, ce serait considéré comme de la magie ou de la folie religieuse. L’accès est illimité, c’est ce qui fait que dans le passé quand je n’étais pas préparé à autant d’intensité, de pouvoir de création, cela m’a rendu fou. Mais moi je suis limité. La condition humaine a ses limites. C’est ce que j’essaie de clarifier ces derniers temps, mes limites. Pour continuer à vibrer selon mes capacités à vibrer, en restant connecté au sol. Cette énergie, cette force, il faut que je contrôle son flux, parce que lorsque je me crois trop fort, je décolle et ensuite je chute. La maîtrise de la force…

Voilà, voilà et sinon tu sais quoi!? Mon premier bouquin est en vente ici : BoD la vie d’un bipolaire le livre.

Ah oui, j’allai oublié : ce soir c’est Radio HS à partir de 21h, la rencontre en ligne entre hypersensibles, c’est trop coool!

Et puis parce qu’il faut du lien : 1   2   3   4   5    6   7

W

 


Nuit Debout

Une soirée que j’aimerai partager avec d’autres hypersensibles …

Tu as certainement ton opinion plus ou moins tranchée sur cette manifestation concentrée principalement sur la place de la République à Paris.

Curieux de tous mouvements qui se créent en marge du système, j’aimerai juger par mes yeux ce qui se passent sur la place de la République.

Aussi c’est une occasion de te rencontrer en dehors des rendez-vous classiques entre hypersensibles qui existent un samedi sur deux. voir la page rencontre laviedunbipolaire.wordpress.com/rencontres/

Voilà, donc ce serait un plaisir de te retrouver à 20h là bas, voir un peu ce truc là ensemble, et se poser entre nous sur une terrasse.

J’ai choisi mercredi 20 avril car une « symphonie du nouveau monde » est programmée ce soir là comme on peut le voir sur le programme : http://www.nuitdebout.fr/#calendar.

Voilà! dis moi : bipohypermaniac@gmail.com

Hypersensiblement,

W


A vos agendas!

En créant ce blog en novembre 2013 j’étais loin d’imaginer qu’il serait à l’origine de multiples rencontres et de nouvelles amitiés. Encore une fois et plus que jamais la rencontre de samedi dernier fut une réussite. Nous, hypersensibles, avons tant de choses à nous raconter! Je crois même que nous avons des choses à faire ensemble… Se retrouver est la première.

Derrière ces échanges qui se font si bien, ces liens qui se tissent si bien, j’ai l’impression qu’il y a une même motivation : comprendre. Comprendre nos expériences, comprendre nos troubles, comprendre ce qui nous rassemble et ce qui nous différencie. C’est comme si nous étions des pionniers dans un monde nouveau, un monde qui tente de concilier les folies personnelles et les obligations d’un système commun. Un équilibre si subtile à trouver dans notre société. A travers mon chemin et celui d’autres amis hypersensibles, j’ai une certitude : beaucoup parviennent à tendre vers cette équilibre (ou stabilisation pour reprendre un terme plus vulgaire), c’est possible!

C’est pourquoi je crois tant à ces rencontres, elles sont le témoin réel de l’espoir. Le plus difficile étant de rompre l’isolement qu’engendre si facilement et si insidieusement l’hypersensibilité…

Bref! voilà les dates des prochaines réjouissances :

  • le dimanche 21 février 2016 : Rencontre classique dans un bar à Paris à partir de 16h
  • le samedi 5 mars 2016 : Rencontre d’échange à Paris autour du projet d’association : L’AHS l’association des hypersensibles.
  • le  dimanche 6 mars 2016 : rencontre skype qui prolonge l’échange sur l’association pour toutes personnes en dehors de Paris

Et enfin, et j’y reviendrai parce que ça me semble important :

le 20 mars 2016 : 2e journée mondiale du trouble bipolaire. J’y étais l’année dernière, voir l’article journée mondiale du trouble bipolaire

Si tu es partant ou si tu as des questions écris moi : bipohypermaniac@gmail.com

Voilà! J’espère te voir à une de ces occasions

Hypersensiblement

W

Impression

 


Lettre à Monsieur Hollande

Monsieur le Président,

Vous écrire formellement ce que j’ai à vous communiquer n’est pas un exercice facile, ce n’est qu’une première lettre ; le message qui vous est destiné s’aiguisera au fur et à mesure des copies.

Monsieur, vous êtes à la tête d’un système qui étouffe la plus belle partie de moi-même. Vous culminez en haut d’une société qui fait souffrir tout ce qu’il y a de plus humain en moi. Ces mots viennent certainement d’un monde étranger au votre… Derrière ce concept vague « humain », je veux parler de sensibilité, d’émotivité, de créativité ainsi que de valeurs humaines telles que la tolérance, l’ouverture vers l’autre, la compassion, bref tout ce qui permettrai de vivre ensemble en harmonie, vous voyez ?

Hé bien, je porte ces valeurs, elles me sont chères. Ces principes essentiels alliés à ma sensibilité font de moi une personne qui a bien du mal à intégrer cette société.

Une société où il est préférable d’être individualiste, compétitif, insensible et surtout pas fragile.

Monsieur, je n’ai pas choisi d’être fragile, hypersensible et si attaché aux valeurs humaines. Je n’ai pas choisi d’être intéressé avant tout par l’être et non l’avoir. Je n’ai pas d’effort à faire pour être une personne généreuse, empathique, humaine. Je suis un enfant qui refuse de devenir adulte dans cette société de consommation. Je suis un rêveur, un utopique, une force d’amour qui s’est fait brûlé les ailes dans cette société si troublée.

Malgré moi, j’ai tant de choses à offrir pour améliorer ce système. Tant d’amour à donner, tant de personnes différentes que je peux comprendre. Mon hypersensibilité est à l’origine d’une énergie intense. Mais jusqu’ici, cette force s’est toujours retournée contre moi. J’avais le cœur sur la main, la société l’a fait exploser. Naturellement je me suis renfermé, j’ai dressé des murs pour protéger ce que j’ai de plus précieux. N’est-ce pas un grand gâchis ?

Je n’attends rien de vous. Vous n’êtes pas l’entier responsable de l’état de la société, vous êtes un maillon d’un mécanisme qui vous dépasse. Moi, le petit gravier, je tente de m’adapter. Je peine à concilier mon monde intérieur, ma fragile richesse avec la dureté du monde extérieur. Mais j’avance, j’avance avec patience et espoir.

Monsieur le Président, je suis loin d’être le seul HS. Hyper-Sensible, Hors-Système. Nous sommes des millions qui ne se retrouvent plus dans cette société. Des millions en marges à lutter pour trouver une petite place. Je n’ai aucune haine envers vous ou envers d’autres haut fonctionnaires et dirigeants, je ne suis pas révolté envers des hommes et des femmes. Je suis en révolution contre une société déshumanisée.

Voilà la première lettre à de longs maux que je vous adresserai.

Cordialement,

W.


Attention, retour à la réalité, danger!

Tout va trop vite. J’ai remis le pied à l’étriller et le cheval harnaché au system s’est mis à galoper sans se soucier de l’équilibre. J’ai remis le bout du nez dans la matrice (pole emploi, cap emploi, bénévolat), j’en ai sniffé l’infinité des données et possibilité et j’ai frôlé l’overdose. Je me suis remis à vivre des journées de 14h, j’ai ouvert la porte à de multiples sources de stress différentes, il n’a fallu que trois jours pour que mon cerveau se remette à fumer sous l’effet de la pression. Heureusement, j’ai acquis une maturité, un recul qui m’a permis de faire ralentir le cheval de course parisien. Je suis responsable, je suis passé d’un emploi du temps très léger dont les journées commençaient à 14h à un emploi du temps chargé en différents projets, nombreux interlocuteurs donc nombreuses sources d’anxiété. D’un extrême à l’autre, pas étonnant hein!

Cette éprouvante semaine m’amène a travailler un point important si je veux continuer d’avancer. Si tu es un lecteur habitué, tu penseras sûrement : « encore quelque chose à travailler, encore un travail sur soi à effectuer ». Oui, c’est à nous de faire le boulot d’adaptation puisque l’Etat n’a pas encore pris acte de notre hypersensibilité. Bref, je ne divaguerai pas plus loin là dessus, ce n’est pas à propos, lis l’article C’est injuste on doit se revolter qui exprime ce sentiment d’injustice. Donc, ce travail, évoqué plus haut, consiste à programmer un emploi du temps le plus adapté possible avec ma sensibilité. Trouver le rythme idéal. Tendre vers l’équilibre.

Et puis surtout, ne pas oublier les armes que je me suis forgé ces dernières années pour traverser les périodes de troubles à venir. Expression écrite, théâtrale et méditation notamment. Entraîner par le courant systématique, par le sprint de la vie parisienne, ces outils me permettent de retrouver le calme. Soulager la pression, me recentrer. Parce qu’il s’agit de cela en fait : la réalité extérieure et ses contraintes me décentrent. Si je ne fais pas attention, dans cette agitation sans fin, je peux m’oublier rapidement, oublier de prendre soin de moi.

Cette semaine j’ai eu peur. Pour mon retour dans l’effervescence de la vie active, j’ai retrouvé mes petits démons. Tu sais ces pensées en boucle qui anticipent une situation à venir ou qui debrief et ressassent des situations passées. Pourquoi toute cette pression? Je crois que je suis une sorte de perfectionniste, un éternel insatisfait et un grand impatient. Une fois qu’un projet est enclenché, je veux faire tout trop bien, trop vite, tout de suite. Cette semaine, la machine à vapeur a redémarré si fortement que mercredi soir j’étais dans un état de fatigue nerveuse alarmant. Lorsque l’activité se passe aux niveaux des pensées, lorsque mon énergie se transforme en fumée sous la pression, je ne suis plus à l’écoute de mes ressentis. Difficile donc de revenir ici où ce sont justement les ressentis qui s’expriment. C’est avec soulagement que je mets un point à cet article.

W.


C’est injuste, on doit se révolter!

J’ai un sentiment d’injustice violent, latent que je peine à exprimer depuis trop longtemps. Mes mots ont toujours été trop polis pour la brutalité de ce ressenti…

Ma vie est injuste, voilà la saveur amère qui ne passe pas, qui reste. Pourquoi c’est moi qui devrait continuer à me soigner infine pendant que la société refuse de prendre ses responsabilités?

Fatigue sans fin. Tout ces efforts pour respecter la forme carré, s’intégrer se caser… A croire qu’être heureux, c’est être heureux d’être malheureux. J’en peux plus de calmer mes sentiments de révolte, j’en peux plus de faire semblant d’être désinvolte. Voilà le constat : je trouve pas ma place.

Ecoutez-moi bien, je ne suis pas malade je suis malheureux. La vie aujourd’hui est mal faite ; plus je me soigne, plus je suis humain, plus je fais le bien, plus je me sens seul. Le temps passe et je m’éloigne de cette société machinale, cette matrice. Je m’auto rejette, impossible de revenir en arrière.

Le problème est inéluctable, je ne suis pas conformable, j’ai bien essayé de m’adapter à la conformité mais mon cœur rejette cette pseudo normalité.

La société me fait comprendre que je dois me changer, m’intégrer. Je me remets chaque jour en question pour trouver la solution et résister de crier : c’est le monde qui doit changer! Moi je suis dans le vrai, désolé de vous rabaisser.

Pendant ce temps ceux de mon clan sont seuls, ils ont peur, font semblant, ils se cachent la vérité, n’auront la paix que lorsqu’ils seront décédés. Ils auront porté leur croix sans rien changer.

Moi je ne peux pas me résigner, je suis comme une tempête dans une piscine stérilisée. Une vague dans la méditerranée. Vois le problème : quand je suis moi-même je dérange, quand je m’énerve je finis enfermé ou chimiquement camisolé, et quand je suis triste -pas besoin des autres- je m’enferme loin de la réalité.

J’ai trop d’énergie à canaliser, trop de blessures à analyser, trop de plaies à panser. J’ai trop d’amour, je ne sais pas comment le donner. C’est difficile de t’aimer sans te submerger. L’amour est une force inconnue mal maîtrisée alors par peur il est mal reçu.

C’est une triste époque, je dois prendre le cœur avec des pincettes. A cette époque c’est triste, on m’aime tout autant qu’on me rejette.

Je suis trop conscient, avec toi je dois me limiter. Je suis trop puissant, je parviens même pas à travailler. Crois-moi j’ai essayé, c’est comme s’ils pressentaient que j’allais les dérégler.

Je n’ai pas trouvé d’autres solutions pour m’intégrer dans cette société : je dois trahir mes rêves, étouffer ma complexité. Tout ça pour entrer dans ce moule de simplicité.

Je me sens différent et stigmatisé. C’est comme si j’étais le nouveau noir dans un monde gris. Un arc en ciel chez les fourmis. Ma différence est invisible, ne fait pas de bruit, parce que je me tais et je dois me terrer. Ils croient ce qu’ils voient alors ils ne me comprennent pas.

C’est injuste, je n’ai rien fait de mal et je suis condamné. Je suis un Walt Disney qui a jusqu’ici échoué. Je crois en l’espoir, je vis l’espoir, j’aime là où les autres haïssent et toutes ces belles valeurs me font vivre au bord du précipice. C’est pas normal, je crois en la paix, en une meilleure humanité et pourtant je demeure seul et désespéré.

Dans mon combat, je passe mon temps à purifier. Contrairement à eux, j’ai du mal à jugé, a mal parlé, je suis complètement étranger, je n’ai pas d’ennemis alors difficile d’avoir des amis. Pas facile d’intéresser quand t’as personne à injurier.

Alors je dois toujours m’adapter, adopter des faux comportements pour être intégrer. Ne me dis pas d’être naturel, j’ai déjà expérimenté et à chaque fois je deviens si loin d’eux qu’ils ne peuvent plus me comprendre, me contacter. Ils se sont tellement éloigné du naturel.

Je suis trop intense pour être exploité. Je suis sous estimé, mes ressources sont négligés, mon talent est largement ignoré. Combien de temps je vais me retenir de crier, de mettre le feu aux codes de ce monde trop étriqué? Les dimensions sont trop peu explorés.

Toujours plus posséder… Etre et avoir se sont trop éloignés…

J’ai la rage

Mes belles intentions ne se réalisent pas, que des mots sur des papiers, elles restent inachevés. Je n’arrive pas à exister dans ce monde ni faire exister le mien.

Je suis coincé entre deux mondes…

STOP!

ENSEMBLE

Nous devons affirmer notre différence.

Nous ne devons pas faire semblant d’être comme eux.

Nous devons apporter ce qui leur manque : notre intense sensibilité.

Nous détenons tout ce qu’il faut pour améliorer ce monde.

Ne masquons pas nos mélancolies, elles sont un message pour le monde.

Ne masquons pas nos folies, ce sont des pulsions de vie là ou le monde est gris.

Affirmons calmement notre instabilité qu’elle permette de rééquilibrer une plus grande instabilité : celle de notre société.

W.

article similaire : Aux armes bipolaires!

liens : le tchat créer récemment pour ce blog : salon bipoonline.


Mélancolie de la rentrée

Il me semble familier cet air mélancolique qui souffle sur le mois de septembre…

D’ailleurs, je fais un rêve qui est très récurrent depuis de nombreuses années : une rentrée scolaire qui se relève plutôt d’un cauchemar. A chacune de ces rentrées rêvées, j’oublie quelque chose. Je me retrouve toujours dans une situation désagréable. Et je refais ce rêve en boucle, je rate ma rentrée encore et encore… Ce n’est pas anodin à mon avis. La rentrée, qu’elle soit scolaire-étudiante-professionnelle, est le symbole de la réinsertion dans le système. Alors cette mélancolie de septembre me rappellerai que je n’ai toujours pas trouvé une place stable dans ce dit système? Peut-être que ça te parle aussi et que tu ressens ce mou après l’été.

De plus que j’ai passé un très bel été (tournée dans le sud en tant que comédien – séjour à Marseille chez une amie – retraite méditative en Bretagne). Je vis alors le retour sur intensité bien connu. La relation avec Charlotte qui s’est terminée en août doit jouer aussi.

Ce qui est certain, avec un peu de recul, je distingue des raisons à cette mélancolie. Elle ne vient pas toute seule comme si elle faisait partie intégrante de moi. Détail important quand même. Le flou artistique de mon avenir à tout les plans en est la principale cause.

Après deux ans d’introspection et d’expression via plusieurs moyens différents (Donnes toi les moyens d’y arriver), cette année, le projet est de revenir vers une routine plus « normale ». Recherche d’un petit travail (dans le milieu des troubles psychiques tant qu’à faire), recherche d’une petite formation (quelque chose comme la mindfullness ou sophrologie) et enfin recherche d’une colocation. La seule activité que je reconduis étant le clown de théâtre vu le bien fait de sa pratique, et bien sûr l’écriture. Pourquoi pas écrire quelques articles dans un média sur la santé mentale par exemple. Bref, beaucoup de nouvelles perspectives qui ont le don de me paralyser en ce moment…

Je glande tel un petit dépressif digne de ce nom. Je regarde beaucoup de conneries à la télé, tout en combattant le sentiment de culpabilité de ne rien faire. M’enfin j’ai pas passé un DIAG + 6 en bipolarité pour subir ce schéma sans avoir conscience de ce qui se passe et sans avoir quelques armes pour vivre cette mélancolie agréablement. Non, bien sûr que ce n’est pas agréable en réalité cette baisse d’énergie. Mais le fait de savoir que c’est normal par rapports aux événements et ma sensibilité et que cette période va vite filer et laisser place à un nouveau soleil, hé ben ça c’est agréable. Oui, c’est une dépression  new age. C’est loin de ma dépression de 6 mois qui m’a hospitalisé en 2009. J’ai évolué. Encore une fois : ce diagnostique n’est pas figé, les troubles peuvent évoluer.

Je dors beaucoup, je me lève tard, je suis très peu productif mais je fais le minimum : courses, ménages, cuisine… J’ai fait quelques recherches et envoyées quelques mails au sujet de mes projets. C’est intéressant alors : je ressens ce sentiment mélancolique, cette baisse d’énergie, cet espèce de noirceur sur ma vie mais en même temps, avec un peu de recul, je parviens quand même à faire des choses. Donc la mélancolie est une humeur abstraite plus forte que la réalité. Hmmm j’ai conscience que c’est pas l’article où je suis le plus clair… Ce que je veux dire c’est que le principal moteur de la dépression, ce qui entretient les humeurs noirs , c’est principalement notre faculté a être dur avec nous même. En plus, la société est tout ce qu’elle véhicule nous aide pas à être bienveillant envers nous même lorsque l’on est pas efficace, fort, beau. Je le remarque sur moi-même en ce moment mais aussi sur beaucoup de personnes qui traversent des dépressions. NOUS AVONS TERRIBLEMENT DU MAL A ACCEPTER NOS FAIBLESSES. La dépression est une période où notre énergie est largement diminuée, nous sommes faibles. On nous fait croire dans notre société qu’être faible, c’est grave! Alors que devoir se reposer, ce n’est pas grave. Par contre, il y a une erreur grave que nous faisons dans les périodes dépressives : nous nous identifions dans cette faiblesse passagère. Nous croyons que nous sommes faibles… Non ! Nous vivons une période faible, c’est différent. Lorsque que c’est l’hiver, on sait que le beau temps reviendra, c’est exactement pareille!  Nous sommes hyper sensibles, ce qui fait que nous pouvons être potentiellement tout autant hyper faibles qu’hyper forts. Malheureusement, pour la grande majorité nous expérimentons d’abord le hyper faible ( la crise maniaque en faisant partie si on comprend les conséquences comme l’hospitalisation). C’est une triste réalité mais la belle vérité c’est que nous pouvons être hyper fort. Mon vécu en est la preuve. Je me sens beaucoup plus fort et épanoui qu’avant mon diagnostique. Je suis passé par la case hyper faible, certes, mais aujourd’hui je ne regrette aucun moment difficile.

Ce que j’essaye de démontrer c’est que c’est notre réaction à la mélancolie qui nourrit la mélancolie. Soigner, guérir une dépression c’est parvenir à accueillir avec bienveillance cette énergie étrangère et désagréable. Sans se juger. C’est le courant de la vie qui nous traverse. Un courant plus froid certes mais c’est la vie quand même. Nulle besoin de la combattre, de la critiquer de la prendre au sérieux ou pire de s’y identifier, non il faut la laisser passer comme elle est arrivée. Finalement, l’intensité de la souffrance d’une dépression est égale au taux de résistance que nous lui infligeons. C’est notre esprit hyper sensible, hyper noué, hyper complexe, hyper intelligent qui transforme un petit ruisseau tiède nous traversant en un torrent glacial chaotique. Voilà, je n’ai jamais aussi bien défini la dépression. Encore une fois, je le vois dans mes expériences. Plus je me connais, plus j’ai apaisé de souffrances, délié de nœuds, moins la dépression s’installe en temps et en intensité. La première a duré six mois. Aujourd’hui elles ne durent entre quelques minutes et quelques demis journées selon l’intensité des circonstances.

Alors si j’avais un conseil à me dire en ce moment : sois bienveillant, ce n’est pas grave si tu as pas pu faire tout ce que tu voulais, réjouis toi du peu que tu as fait, tu n’as pas beaucoup d’énergie en ce moment alors dors, mange, fais toi plaisir, et surtout ça va passer!!

Voilà et pour vous amis mélancoliques : vous vivez une- période- de mélancolie, -vous- vous êtes sensibles voilà tout et un jour vous serez aussi fort que vous êtes fragiles aujourd’hui.

Je vous aime

Patience et espoir,

W.


La bipolarité n’est pas une maladie 1.2- X-Men

J’ai toujours cru que derrière la science fiction se cachait une part de vérité actuelle. Même si je n’ai jamais su l’expliquer rationnellement, je n’ai jamais pu m’empêcher de ressentir que le monde rationnel n’était juste qu’une dimension de la réalité. Comment expliquer quelque chose d’irrationnel? On apprend dés le collège à raisonner à partir d’observations pour ensuite constater et interpréter. Une démarche scientifique qui régit notre manière de penser et voir le monde. Il ne s’agit donc pas de convaincre l’autre de ses étranges convictions mais d’y croire simplement. Il n’y a pas de fumée sans feu… si monsieur Marvel raconte des histoires où des personnages ont des supers pouvoirs c’est qu’il a bien été inspiré par une certaine réalité. On invente rien à partir de rien, en tout cas c’est ce que j’ai toujours cru.

Comme je l’ai fait à partir du film Hysteria (lire l’article à ce sujet dont je suis très fier La bipolarité n’est pas une maladie 1.1) je vais m’inspirer des films X-men pour te dévoiler encore une de mes théories abracadabrantes.

Les X-men sont des mutants. Leur pouvoir, différent selon la personne, n’est pas simplement un don du ciel pour faire le bien. J’aime la réplique de Wolverine qui va dans ce sens :  « It’s not a gift because I can’t give it back » C’est pas un don parce que je ne peux pas le rendre. C’est une spécificité de leur personnalité qui se développe pendant l’enfance et évolue jusqu’à devenir un réel pouvoir s’il est bien contrôlé. Hé oui, avant de pouvoir jouer avec le feu ou rentrer dans l’esprit de n’importe qui, l’histoire nous raconte que cela reste un fardeau jusqu’au jour où le mutant est accueilli dans l’école du professeur pour se faire aider à comprendre sa bizarrerie et l’utiliser pour le bien. « Fardeau » car les mutants sont une minorité qui souffrent de leur différence et ont bien du mal à s’intégrer dans la société américaine présentée dans le film. La fille qui ne peut pas toucher la peau d’un autre sans le tuer en est un parfait exemple. Quand vient le moment d’embrasser son amoureux, elle ne peut résister à prendre le traitement anti-mutant pour guérir de sa maladie.

Tu l’as senti venir, en regardant les X-men, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec la bipolarité. Les bipolaires étant les mutants. On retrouve chez les personnages aux gènes mutés des lieux communs : la solitude, la marginalisation,la différence, l’exclusion et  l’hyper sensibilité qui engendre la haine envers les autres pour certains. Avec l’entre-aide, illustré dans l’école pour surdoués, l’apprentissage de sa spécificité, la connaissance de soi et l’appartenance à un groupe soudé, l’étrangeté initiale évolue en une force  contrôlable. Les mutants sont divisés en deux clans : il y a ceux qui rejettent totalement la société et qui veulent éliminer tous les normaux avec le prétexte que ces derniers les persécutent et ont pour projet de les guérir, et il y a ceux « les gentils » qui œuvrent pour un monde d’amour où les mutants et normaux pourraient vivre en harmonie. Les mutants qui sont parvenus à s’épanouir malgré leur handicap-pouvoir entrent dans le cercle vertueux des X-men. Chez nous, il y a les bipolaires qui subissent leur trouble et ceux qui parviennent à s’épanouir malgré leur trouble-originalité.

On retrouve dans ces films la notion de doute et de perdition. Cette anomalie qui se développe depuis leur ADN les trouble profondément. C’est le professeur et son équipe de mutants expérimentés qui vont réconfortés ces petits mutants égarés. Ils vont les aider à accepter cette partie de eux mêmes qui leur fait peur et tout ça sans lithium! Cet aspect là me passionne. Je me suis mis naturellement à leur place. Moi aussi j’ai quelque chose en moi qui me trouble et qui a explosé plusieurs fois. J’ai peur de cette partie de moi même qui m’a fait commettre des actes terribles. Même si je suis plutôt avancé dans la connaissance de ma bipolarité, j’ai toujours peur de ce petit diable enfermé et contenu à coup de lithium, lamictal et xeroquel. Les psychiatres aujourd’hui sont pas au même stade que le Professeur chez les X-men, ils n’ont pas encore compris notre trouble puisqu’ils n’ont pas d’autres choix que la camisole chimique. Finalement, il n’y a pas que moi qui ai peur mais toute la société puisqu’elle n’a pas encore trouvé de moyens humains pour nous protéger.

Néanmoins, j’ai espoir. Je suis convaincu qu’un jour on saura apprivoiser notre bizarrerie et qu’on pourra en tirer la force qu’elle contient. Pas le pouvoir de lire dans les esprits, pas le pouvoir de se téléporter ou de maîtriser l’orage mais une force d’Amour simplement. Une force dont l’Humanité manque cruellement.

A bientôt,

W.