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Lâche prise et la magie émerge

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Lâcher prise sur la vie, elle n’a pas besoin de moi pour me diriger là où je dois aller.

Lâcher le contrôle, abandonner toutes mes pensées, tout ce que je pense être, tout ce que je crois bon de faire, en vérité je n’ai pas besoin de tout ça, je vois bien que les meilleures choses qui me sont arrivées n’ont pas été commandé par mon mental.

Se laisser porter aux rythmes des envies, trouver le flow et se laisser aller dans le courant.

Agir spontanément, à ce qui vient naturellement, à ce qui n’est pas prémédité.

Ne pas penser ce que je dois faire, faire ce que je sens sur le moment, dormir lorsque je suis fatigué, travailler lorsque je suis motivé, ne pas me laisser dicter la vie par le fonctionnement des autres, par un système qui ne me convient pas.

Dire ce que je sens bon d’exprimer, rester connecté au cœur. C’est une connexion sûre, tant que j’y suis lié, rien ne peut m’arriver.

 

Si je suis écœuré, mécontent, que j’exprime ma colère. Je laisse le pouvoir aux humeurs du cœur. C’est en nourrissant cette confiance, un abandon de l’égo pour le cœur que mon pouvoir pourra émerger. Préférer le silence en attendant.

La magie opérera lorsque j’aurai cette sécurité intérieure qui me permettra de me laisser glisser dans le vide sans peur. Tomber pour atterrir sur mon destin. Ce n’est pas ma tête qui pourra trouver la chemin. « Pour trouver la voie, il faut vous couper la tête » haha, disait l’autre.

Redonner le pouvoir d’action à mon cœur et non aux pensées. Cultiver le silence et l’état de non-pensée. Ne plus penser à hier ou à demain. Revenir à la fonction essentielle de mon cerveau : rêver. Cela suffit.

Ma tête rêve, mon cœur se réjouit des rêves et use de la magie pour les réaliser.

Je ne suis pas à ma place, je suis sur le chemin qui m’y emmène mais pour avancer je dois oublier ma vieille façon de fonctionner. Je dois revenir à l’enfant, à l’essence, aux mondes des rêves, à la magie, et me laisser guider.

Il n’y a rien à comprendre, il n’y a plus de problèmes, il n’y a pas d’effort à faire, il n’y a qu’à croire à la magie et faire confiance à la vie.

Ce n’est pas mon égo qui a contrôlé les événements qui m’ont fait avancer, c’est quand j’ai lâché prise, suivi mes pulsions que j’étais au cœur de mon existence.

Méditer, méditer, étendre l’état de non-pensée dans le temps. Moins je pense, plus je suis dans l’instant.

Ne plus penser, ne plus penser, revenir aux ressentis, au corps, aux émotions, à la contemplation, ainsi mes rêves se confondent avec la réalité.

Laisser les autres sur leur chemin, ne pas les convaincre de vivre la magie que je vis, partager, ça suffit. Respecter les esprits différents, respecter le mien surtout.

Les pensées font obstacle à la magie, les pensées troublent l’esprit. Vois la différence entre une mer agitée et une mer calme sur la côte. Lorsqu’elle est calme, alors on peut apprécier les merveilles qui se cachent sous l’eau.

« J’ai lu, ça me fait fait pensée que… je dois faire ça… quand je le verrai faut que je dise ça… » Arf non! Non-pensée, non-pensée!! Petit mantra pour m’aider à revenir sur l’instant : « Pardon, merci, lumière, amour », ça y est, je reviens sur le ressenti qui se cachait sous ces pensées. Je médite sur cette émotion, ah cool! je ne suis plus dans la tête. Et à quel endroit du corps se manifeste ses émotions, ce qui est là, présent? Ah oui, je sens une sensation au niveau de la poitrine. Je respire, je ne suis plus dans les pensées. Je suis l’air qui rentre et sors. Je suis mon corps, je suis cette émotion qui me traverse.

J’accueille ce qui se passe et me laisse porter vers l’action engendré par ce qui est là, par cet imprévu. Je suis libre, je ne contrôle plus. Je m’abandonne à la vie. C’est ça le paradis. Il n’y a rien à s’inquiéter, car l’inquiétude, l’angoisse, la souffrance, tout se passe dans la tête. Et moi, je m’en libère. La vie me transporte d’expériences en expériences et m’apporte tout ce que j’ai besoin.

Difficile d’imaginer ce dont j’ai vraiment besoin. Je me suis imaginé tellement de choses, j’ai voulu tellement de choses, mais en réalité, c’était aussi simple que ça.

Je suis de plus en plus prêt, de plus en plus pure. Mon cœur est au pouvoir, une puissance énorme.

Je ne suis pas le maître de ma vie mais le héros de mon aventure.

Patience et espoir

W

PS : Ça fait pile poil trois ans que j’ai ouvert ce blog, champagne!

PS2 : petit lien vers mon autre blog sur l’express: laviedunbipolaire


C’est eux qui ont un problème!

Il y a quelque chose qui cloche.

Je travaille sur moi, je plonge dans mes peurs, je m’en libère petit à petit laborieusement, je me remets en question après chaque situation. Je change de peaux continuellement dés que celle-ci n’est plus conforme à qui je suis vraiment. Je travaille, j’évolue, je suis de plus en plus tolérant, aimant, conscient, sage…et toi…

…et toi, tu ne changes pas et en plus, j’ai l’impression que tu n’es pas ouvert à t’améliorer à, t’ouvrir, à être plus conscient et dans le même temps à être conscient du chemin que moi je parcours. Pire, mon évolution quelque part te dérange, tu ne comprends pas, tu es très bien comme tu es, tes blessures et tes peurs te sont si inconscientes que si j’ai le malheur de t’en parler tu te fâches.

C’est un problème.

Comment vivre avec des personnes qui ne sont pas dans cette recherche intérieur, plutôt dans la recherche extérieur pour masquer ce qui a à l’intérieur? Je pourrais simplement partager des moments simples, des discussions et activités divertissantes, vivre sans investir la dimension spirituelle avec eux, réserver cet intérêt avec mes amis qui y sont ouverts. Oui, mais non, car le simple fait d’être en présence avec ces personnes là, je sens leur inconscient. Derrière leurs actions et paroles banales du quotidien, je vois naturellement quelles sont les peurs, quelles sont les blessures qui dictent leur comportement. C’est une sorte de don, ou plutôt un fardeau lorsqu’il s’agit de la famille particulièrement.

C’est drôle ce que j’écris là : Comment vivre avec des personnes « non troublées » « insensibles » inconscientes » « ou je ne sais quoi »? C’est drôle parce que jusqu’ici, dans la société, on se pose plus la question « Comment vivre avec les personnes atteintes d’un trouble psychique, ou plus précisément : Comment vivre avec un maniaco-dépressif? pour faire référence au livre de mon psychiatre Dr Gay, pour lui faire un peu de pub, dans l’espoir qui me fasse un prix lors de la prochaine consultation. Bref! C’est drôle, façon d’écrire, c’est comme -ci jusqu’ici dans les relations personnelles, le problème viendrait de la personne « troublée », que je préfère appeler, s’il faut choisir une étiquette, HyperSensible. Cela rend les choses compliquées. Pour ma part, surtout avec la famille, car pour eux, je suis la personne qui a des problèmes, celle qui souffre, alors que moi, plutôt conscient de mes problèmes, je trouve que le problème est de ne pas avoir conscient de ses problèmes justement!

C’est difficile de trouver les bons mots quand je veux partager mes ressentis à mes proches, être moi-même en fin de compte, sans heurter leur égo et inconsciemment leurs blessures et peurs. Et pourtant pour que je sois bien dans une situation, je dois pouvoir exprimer ce que je ressens, rester connecté avec mes émotions, c’est important. C’est ce que dont les gens non « troublés » en général, ils restent connectés avec leurs émotions sans vagues, ce qui ne créé pas de dérangement, mais moi si je reste connecté à mon intensité, je dérange. Je dérangeais. Je fais l’effort de l’écrire au passé, parce que je sais que avec le temps, je vais arriver à trouver les bons mots, et pouvoir être qui je suis sans blesser l’autre. Car je sais que cet espace d’expression ou tout le monde peut vivre les uns avec les autres tout en restant fidèle de leurs différences, est possible! Il suffit juste de le créer, et pour cela se créer un soi-même capable d’être dans cet espace!

En tout cas, ce ne serait pas sage d’inverser les rôles et dire que ce sont « eux » qui ont un problème, et faux d’ailleurs. Il faut comprendre ce qui fait que l’autre est devenu cette personne aujourd’hui et, au regard de son histoire, il ne pouvait pas être une autre personne.

Bref affaire à suivre, le bar wifi dans lequel j’écris va fermer ses portes car c’est le 15 août et c’est férié pour eux. Moi je travaille. « Ah tu bosses toi? » Oui, c’est pas parce que mon travail d’écriture et d’organisation de rencontres est plaisant et non rémunéré que ce n’est pas un travail… Bon ça c’est une autre affaire, sur laquelle je dois travailler justement! M’enfin, j’en profite pour te tenir au courant que j’ai un projet pour enfin produire un bouquin tiré de ce blog, et si je vais y arriver c’est parce que je t’implique dedans, via une plateforme de financement type kisskissbangbang. Ça commence le 21 août!

Je reçois beaucoup de soutien de ta part et donc beaucoup d’énergie, d’amour. Merci infiniment. Je te souhaite du nouveau et du joyeux pour cette deuxième partie d’été.

Ps : pour correspondre tous les deux, avec plaisir, bipohypermaniac@gmail.com

Ps 2: Je n’ai pas accès à la mail list à qui j’envoie les annonces de rencontre, alors je te le dis à toi ici : Viens donc, si tu le peux, le jeudi 18 août, au parc monceau, de l’après midi jusqu’au soir, pour une nouvelle rencontre entre hypersensible, un moment privilégié de partages d’expériences et de ressentis. Écris moi sur contact@association-hypersensibles.fr

Patience et espoir,

W

 

 


Je me suis évadé. Introduction

Il y a tant à écrire sur ce que l’on vit. Tant à dire sur l’expérience humaine. Tant à décrire sur ce que je ressens. Tant à décoder. Tant à découvrir. On connaît si peu de choses. Je suis sur le seuil d’un monde à venir. Dans la salle d’attente de mon avenir. Ce n’est qu’une image car en vérité, chaque jour qui passe, je m’engouffre un peu plus dans cet inconnu. Muni de ma lampe frontale je continue à éclaircir les terres ombragées de mon être. Face à mes peurs, c’est avec la lumière et l’amour comme essence que je puise en moi et dans la beauté de l’autre pour cheminer le plus léger possible, avec espoir et patience.

J’ai été connecté à une colère brûlante durant ma tournée en Provence. Celle-ci a été salvatrice, elle a permis une libération. Faut que je te remette le contexte:

J’ai commencé le théâtre il y a 3 ans avec une grande metteuse en scène de 77 ans ayant une belle carrière derrière elle. Ma motivation, n’ayant aucun talent de comédien à la base, était de me servir du théâtre comme un outil d’expression privilégié pour mes émotions. Grâce au punch de cette metteuse en scène, j’ai progressé très vite. J’ai du pour cela me faire violence, surmonté la pression et me mettre à répétition en danger. J’acceptais cette tension car je pensais qu’elle était légitime si je voulais avancer dans cet art là. Aussi je prenais sur moi lorsque elle s’énervait, j’acceptais sa personnalité très nerveuse.  Très rapidement je l’ai suivi dans tous ses ateliers, ses stages, ses spectacles. Jusqu’à l’été dernier où elle m’a emmené avec sa compagnie professionnelle pour sa tournée annuelle dans des villages de Haute Provence. Cette expérience s’est si bien déroulée, que mon rêve d’être un grand acteur commençait à se réaliser, ou en tout cas à être envisageable. Cette aspiration cachée d’être une star de cinéma, était en fait la conséquence d’une blessure affective profonde qui engendrait un besoin de reconnaissance énorme. Une volonté de notoriété présente dans tous mes projets. Un manque qui trouvait refuge et excitation dans la voie possible d’être acteur qui s’ouvrait à moi.

A la fin de l’été dernier, après la réussite de la tournée, je devais choisir entre m’engager à fond dans le théâtre via une école, que m’avait pistonné ma metteuse en scène, ou revenir à un chemin plus classique. J’ai opté pour la deuxième voie, ce qui m’a amené à être plus que déstabilisé lors des attentats de novembre. Aventure mystique, hospitalisation, repos, retraite, travail sur soi, méditations, ont suivi et m’ont amené à Mars et à un stage de théâtre. Et là, comme une évidence, j’étais certain qu’il fallait que je me mette à fond dans le théâtre. J’ai intégré un groupe d’actor studio, jusqu’à mai, où à ma grande surprise ma metteuse en scène me proposa de remplacer un comédien pour la tournée de cette année. Ma présence dans la troupe cette année n’étant pas prévu vu que j’avais arrêté de travailler avec elle depuis l’année dernière. Du jour au lendemain, courant mai, je me suis mis à travailler tous les jours avec elle et avec la nouvelle équipe, dont je connaissais 2 des acteurs déjà présent l’été dernier.

C’est durant ces répétitions qui ont duré jusqu’à juillet, qu’il c’est passé ce qui devait se passer. Quelque chose en moi avant changé depuis l’été dernier. Durant ce long hiver, ce début d’année difficile, cette longue période de solitude, de retrait, d’introspection, de compréhension de moi-même, je me suis soigné d’une plaie profonde sans le savoir. C’est avec du recul et durant les répétitions que je me suis aperçu que je m’étais libéré en grande partie de ce manque affectif qui m’obligeait à avoir une aspiration pour la notoriété, la reconnaissance du plus grand nombre. C’est donc sans ce prisme que j’ai travaillé la pièce de cette année. Je me suis rendu compte que le travail d’acteur, l’apprentissage d’un rôle ne me plaisait pas, en réalité. Certes j’éprouvais du bien être a être sous les projecteurs, à être applaudi mais le travail de comédien en lui-même ne me correspondait. Chose dont je ne pouvais pas avoir conscience jusque là, tant j’étais prisonnier de cette blessure de l’égo.

Tout ça pour dire que j’abordé la tournée de ce mois de juillet en sachant que ce serai mes adieux du théâtre et la fin d’un chapitre. J’ai commencé le théâtre comme un outil thérapeutique, et ça devait rester qu’un outil et non pas un projet de vie. Quelle libération! Je ne me sens plus poussé par ce désir de reconnaissance si profondément ancré depuis toujours, quel soulagement.

Pour cette tournée, pas de pression. Je me suis gardé de dire à ma metteuse en scène que j’abandonnais mon projet de carrière, ainsi qu’à la plupart de l’équipe pour rester sur la même longueur d’onde.

A la différence de l’année dernière, l’acolyte de ma metteuse en scène n’était pas de la partie, celle-ci servait de tampon, de souffre-douleur même, ma metteuse en scène étant ultra anxieuse, stressée, nerveuse lors de la tournée. Alors c’est nous, les 6 comédiens, qui devions prendre sur nous ces excès d’humeurs, ces paroles blessantes. Chacun de nous trouvions un intérêt à supporter ces moments d’énervements, car l’expérience de la tournée est si belle et enrichissante, que ça valait la peine. Sauf que moi, comparé aux autres, j’avais quelques intérêts en moins. Ce qui a fait qu’au bout de 5 jours, pendant lesquelles j’ai pris sur moi comme je l’ai fait durant 3 ans le caractère de ma metteuse en scène, j’ai dit stop!

Et cela de manière tout à fait théâtrale…

A suivre très bientôt, tant que c’est chaud!

W


C’est invisible

En 2013, une solitude terrible m’a obligé de créer cet espace pour m’exprimer, verser tout les mots qui traduisent mon isolement. Alors je t’ai trouvé, toi lecteur anonyme, j’étais compris, je n’étais pas seul. J’ai eu le besoin alors de réaliser un peu plus ce fait que je n’étais pas seul. De là est né une première rencontre le 21 juin 2014. A la suite de celle-ci j’ai écrit cet article : C’est indicible. Un texte né par des larmes libératrices.

Deux ans plus tard, 20 rencontres plus tard, ce weekend c’était le premier week end entre hypersensibles. Un weekend à la campagne qui regroupait 5 personnes habituées des rencontres parisiennes et 5 autres de toute la France avec qui je développais depuis les débuts de mon blog des relations à distance. Je n’aurai pas cru que ce weekend aurai eu le même impact que la première rencontre. Hier matin les mêmes larmes ont coulé.

Ce weekend, certainement le plus beau de ma vie, celui qui m’ apporté le plus.

J’ai une appréhension à écrire, et partager ce qui se passe en moi depuis dimanche soir. J’ai peur de trahir mon monde intérieur en m’exprimant mal.

Dernièrement, il y a eu la Bretagne, Deepak Chopra qui m’illumine et m’accompagne à travers son ouvrage : Le livre des secrets. Voir les articles précédents. Tout cela a permis de profondes transformations en moi. Et là ce weekend, avec l’intensité des échanges, la richesse humaine qui s’est partagée, c’est une libération encore plus violente. Mon monde est nouveau. Je vis un renouveau. Deux personnes rencontrées grâce à ce blog, habituées des rencontres parisiennes, amis hypersensibles, ayant participé à ce weekend me renvoient également leur transformation personnelle. A la différence d’avant, je ne suis pas seul à explorer…. Bref, j’ai des amis, futur coloc même, trio magique. Des véritables amis avec qui je peux être ce nouveau moi.

Aujourd’hui est un jour nouveau, si nouveau.

J’essaie de l’écrire, mais tout cela est si invisible. Ce qui m’importe est invisible, ce qui me constitue est invisible.

Chaque instant, chaque moment prochain est si vierge. J’ai compris que mon bien être résultait de ma faculté à ne rien attendre, rien vouloir, ne pas m’attacher à des croyances, ne m’attacher à rien pour pouvoir accueillir le présent sans le poids d’une identité déjà passée. Je sais que je trouverai la paix en travaillant à être personne. Effacer les barrières qui me séparent de l’autre, de toi, de vous, de toutes choses. Me laisser entraîner par le flot de la vie. Ça paraît spirituel, perché. Çà semble être une prémisse d’une crise maniaque. Tu percevras ce texte par rapport à qui tu es, ton identité, ta mémoire, tes croyances, tes peurs. Pas deux personnes l’interpréteront pareil.

J’ai compris aussi qu’il n’y avait pas de séparation entre la dimension spirituelle et physique. Tout est physique et spirituelle en même temps. Ecrire est une action physique avec un sens spirituel, c’est créer.

On ne peut pas faire du nouveau avec de l’ancien, écrit Choppra. C’est vrai, et je sens des parties de mon identité qui me pesaient tant, enfin se libérer et disparaître. Mais cela est invisible. Chaque moment que je partage avec d’autres, je vois leur visage, écoute leur parole, c’est le visible. Ce qu’ils me montrent n’est autre qu’une partie de moi, invisible, qui se manifeste, devient visible. C’est la création aussi simple soit-elle. Chaque expérience nouvelle qui passe, c’est l’invisible en moi qui se manifeste à travers une personne, une action. Et inversement pour la personne. Je suis à chaque instant ce que montre l’autre. L’autre existe pourtant dans sa partie invisible. Chaque instant qui passe est un espace-temps où deux phénomènes invisibles deviennent visible. Le big bang.

Je suis un explorateur, je n’ai pas eu le choix, c’est mon trouble à l’époque qui m’a obligé à explorer à l’intérieur pour régler mes conflits internes. Aujourd’hui, je récolte le fruit de mon travail, j’ai navigué si longtemps, découvert quelques îles qui m’ont permis de garder espoir et le cap. Aujourd’hui, comme Christophe Colomb, j’ai découvert un continent. J’ai jamais étais aussi proche du centre de la Terre, de ma Terre, de ma planète.  J’ai tant de choses à écrire. Je dois écrire pour rester avec toi, je dois avoir des amis pour être avec eux qu’ils m’écoutent, qu’ils m’aident et inversement. Cette aventure ne peut être solitaire. Je dois garder contact avec ma famille, même si cela est compromis car je dois garder une part ancienne de mon identité pour être en contact avec eux. Je ne peux pas être que dans le nouveau, je risque la folie, mais surtout de faire souffrir ceux qui m’aiment, ceux qui ont besoin de moi.

Cette terre étrangère, invisible pour les autres car c’est mon unicité, que je foule n’est pleine que de surprises. C’est l’inconnu. C’est merveilleux et déstabilisant en même temps. Comme le bébé qui commence à marcher (image tiré du livre des secrets de Choppra). Heureusement le Destin a répondu à mon désir oublié de reparticiper à la tournée comme l’année précédente, coup du Destin qui s’est opéré ce weekend aussi avec le coup de fil de ma metteur en scène. Travailler ce spectacle au sein d’une troupe que j’aime chaque jour jusqu’à Juillet va me permettre de rester ancrer. La vie est bien faite.

La méditation, le recentrage sur ma respiration, l’observation de mes émotions et pensées, est l’activité numéro une  de mes journées. Entre chaque moment je me recentre, je digère les perceptions passées pour mieux accueillir celle à venir. Que le nouveau ne s’entrechoque pas trop avec l’ancien. J’ai découvert récemment plus profondément les nœuds en moi sources de souffrance. Principalement le sentiment d’injustice profondément ancré en moi, il existe fortement car c’est durant l’enfance que j’ai été exposé à d’hyper sensibles injustices. Lorsque cette partie obscure se manifeste, je tente de l’accueillir, je l’observe, je ne fais pas tellement attention aux pensées qui s’en échappe mais plutôt à l’émotion douloureuse sous jascente. Eckart Tolle écrit que poser la lumière de sa conscience sur un trouble, le soigne déjà en partie. Je me centre sur ce sentiment, je sens la douleur alors, je l’accueille et plus je met la lumière dessus plus elle peut se dissiper en moi et disparaître. Le corps évacue la douleur naturellement. Mais le fait de refouler ce qui fait mal, cela crée la souffrance. Et la souffrance est une autre affaire.

Es-tu là encore ami lecteur? Oui, sinon cette phrase qui s’écrit n’existerait pas pour toi. Je me demande quelle part invisible de toi va se manifester quand tu vas rencontrer ce texte visible. Sûrement le savant fou qui est en toi, haha! Je suppose, impossible pour moi de le savoir car cela est en fonction de ton univers invisible qui est fondamentalement unique. Moi, j’ai besoin d’écrire tout cela. Il le faut, je ne peux pas laisser ces pensées dans les eaux stagnantes oubliées au fond du puits de mon être.

Ce qui est nouveau dans mon écriture c’est que je me recentre (respiration abdominale et état court de non-pensée) parfois entre deux paragraphes. Aussi la journée, lorsque le désir d’écrire un article survient, je m’efforce à ne pas anticiper ce que je vais exprimer. Pour ce soir, je n’avais que le titre.

Je sens mon cœur battre. Je suis comblé. Il me manque juste une femme, une femme avec qui je pourrais faire une partie du chemin, la main dans la main, les jambes entre-mêlées. Mais ce n’est pas urgent, cela viendra lorsque je serai prêt certainement. En attendant je travaille la pratique du tantra seul, c’est à dire la circulation de l’énergie sexuelle dans tout le corps. Il est vrai que j’éprouve parfois la forte envie de partager ces moments avec une autre. M’enfin patience!

La priorité aujourd’hui est de partager, je dois parler avec mes amis, partager, ne pas rester seul avec tous ces nouveaux ressentis. Prendre soin de moi, garder une bonne hygiène de vie pour bien digérer toutes ces nouvelles composantes de mon être. Ne pas vouloir tout comprendre tout de suite. J’ai compris qu’il ne faut pas rajouter trop d’aliments en période de digestion. J’ai toute la vie pour continuer cette exploration. « Cours pas trop vite, sinon tu vas tomber ». Trop de courant, trop d’énergie qui ne circule pas entraîne un pétage de plomb. Là j’ai emmagasiné une énorme énergie, ce n’est pas le moment d’augmenter la tension mais plutôt de la répandre dans mes différentes canalisations. Les arts, les amis, le sport.

Et bien sûr : Patience et Espoir.

W

 


Ma façon de méditer

J’observe. Je m’observe. Il y a toujours quelque chose. En peu de temps, beaucoup de voix peuvent m’envahir. Lorsque je me recentre, en mettant l’attention sur la respiration, elles se calment. J’observe alors la sensation qui se cache derrière ces voix. J’essaye de prendre conscience de cette énergie qui agissait à l’instant d’avant dans l’obscurité. Je respire, y mets mon attention en prenant garde de ne pas fixer des mots sur cette sensation, mais l’accueillir telle qu’elle est à l’état brut, seulement une énergie qui tente de circuler. Mon but est de la laisser sortir comme elle est entrée sans qu’elle se coince dans les filets de mon égo. Mon égo, constitué de toutes mes expériences passées, je lutte pour pas qu’il ne s’approprie cette énergie et qu’il la transforme en colère, jalousie, peur, ou autres émotions non désirables. Pour cela je travaille au dépouillement de cet égo. J’essaie de mettre en lumière les plus fondamentales de ces structures et surtout j’essaie de déceler tout ce qui a été refoulé depuis mon enfance dans la boîte noire de mon être. Ce sont ces souvenirs inconscients, ces énergies obscures qui agissent sur ma vie en coulisse. Tout ce que je ne maîtrise pas, tout ce que je subis, toutes les expériences nouvelles ne sont que le miroir de cette zone que la vie m’incite à explorer.

Tout un programme, hein! C’est nouveau que j’arrive un peu à l’écrire mais cela fait 3 ans que je me suis auto-embauché pour ce nettoyage de printemps.  C’est un mode d’emploi que j’ai assimilé à la croisée de différents ouvrages, de différentes âmes-sœurs (co-aventurier  spirituel) mais aussi par simple et mystérieuse inspiration.

Le but : être au plus proche du soi, de la source de l’unité, du tout, de cet éternité simplissime qui régit toute notre vie malgré nous et qui se cache sous ce que nous croyons être. En un mot : l’Eveil.

Dernièrement je suis obsédé par l’observation. A chaque nouveau moment, je reviens à ma respiration, je recentre ce qui se passe à travers mes sens sur ma respiration abdominale et j’observe, j’accueille les nouvelles sensations. La respiration calme très vite les voix de mon mentale, « l’ancien », je peux mettre alors la lumière de ma conscience sur « le nouveau », le nouvelles sensations et les pensées neuves qui vont avec. Je  respire pour faire circuler cette vie sans qu’elle s’accroche dans mon vieux-moi et ma boîte noire.

W


20e rencontre HS pour l’ex-pression

Demain c’est la 20e rencontre entre hyper sensibles à Paris à 16h

Le moyen le plus efficace pour s’extirper de son mal être est sans aucun doute : l’expression. « Ex-pression »: supprime la pression.

Je le vois bien dans ma vie. Si depuis 3 ans je me sens mieux, je suis plus proche de moi, plus serein c’est parce que j’ai lancer une vaste entreprise d’expression. Après une crise maniaque terrible, j’ai pris la décision de combattre de face les parts obscures de mon être qui me troublent et me malmènent. Avec pour arme l’expression. C’est donc par nécessité, par survie que j’ai créer ce blog et par volonté de vivre et de m’épanouir que j’ai commencer le théâtre. Depuis je ne cesse d’exprimer mes émotions, mes pensées grâce à ces canaux là. Ce qui était loin d’être le cas avant. Je n’avais pas d’espace pour m’exprimer au quotidien. J’étais trop chargé émotionnellement, trop de pression, pour parvenir à verbaliser. Mais surtout parce que je n’avais personne à qui verbaliser. Ni ma famille, ni mes amis pouvaient me comprendre, je n’avais pas à l’époque un cercle d’hyper sensibles. Enfin, je n’avais pas la confiance nécessaire pour m’engager dans un art et je ne savais pas le réel pouvoir de l’expression artistique. En 2013, c’est donc l’art qui m’a sauvé. L’expression brut des émotions étant la matière première de l’artiste.

Avant je refoulais, ignorais mes émotions car leurs gestions étaient trop compliquées de part leurs intensité. Je m’étais bâti une forte carapace, une forteresse pour être le moins touché que possible. Plus le temps passait, plus les ressentis non exprimés ont augmenté la pression sous ma carapace jusqu’à  faire tout exploser : c’est ça une crise maniaque, tout simplement.

Etant convaincu par mon expérience que l’expression était la clé à tout mal-être, j’ai lancé l’idée d’une rencontre entre bipolaires  qui a évolué en rencontre entre hyper sensibles. J’ai compris que pour pouvoir s’exprimer, il fallait un environnement favorable comprenant des interlocuteurs bienveillants. Qui autres des personnes étant aussi hyper sensibles peuvent bien comprendre un hyper sensible. Il faut au moins ça pour pouvoir parler de soi sans craindre le jugement et l’incompréhension de l’autre. Une fois qu’on est compris, on est soulagé, on n’est plus seul!

Pour la rencontre de demain, écris moi sur associationhs2016@gmail.com. Je me suis associé avec d’autres hypersensibles pour développer les rencontres : www.association-hypersensibles.fr

Sinon mon mail pour échanger reste : bipohypermaniac@gmail.com

Hyper sensiblement,

W

 


Ça reviendra

Ça reviendra… Si j’ai une certitude c’est bien celle-là : un jour ou l’autre, une année ou l’autre, ça reviendra.

De quoi?  Hé bien la crise maniaque et la dépression ; le up et le down. Je définis ici la crise maniaque simplement par une forte énergie ressentie et la dépression par une absence d’énergie ressentie. Comment se caractérise cette hausse/baisse d’énergie et comment elles sont vécues (bien/mal), ça c’est une autre histoire, ça dépend de beaucoup de choses. Se tenir à la définition réductrice ci-dessus me permet d’affirmer cette vérité : je revivrai une hausse d’énergie apparentée à la crise maniaque. Quelle manière et quelles conséquences? ça je ne peux pas prédire.

Théoriquement c’est logique. Dans la vie, rien est statique, rien est stable. Les personnes normales, ne souffrant d’aucunes pathologies, ne sont pas stables pour autant, elles ont des émotions, tristes, contents, bref ça varie. Comment peut-on parler de stabilité pour un bipolaire là où ce n’est pas possible pour quiconque hors les robots? Je crois que la recherche de stabilité n’est pas un bon chemin, ou du moins que le terme « stabilité » n’a pas sa place ici. Il me paraît plus important d’accepter que l’on soit très instable justement. HyperSensible. J’aime bien la comparaison avec l’électron, d’où « lui, c’est un électron libre ». Voilà, voilà. Je ne pense pas qu’il soit possible de transformer notre instabilité en une stabilité, si ce n’est avec une camisole chimique très forte. Il vaut mieux essayer d’adapter son instabilité avec les autres, la société. On parlerai alors d' »être adapté » à la place d' »être stable »… bon, c’est aussi moche.

Ce peu de choses me paraissent évidentes aujourd’hui mais en réalité, il m’a fallut ce dernier épisode de décembre 2015 pour en prendre conscience. Moi qui pensais en avoir fini avec les crises maniaques, être « guéri », être stable, non je n’ai jamais pensé être « stable », ce mot n’est pas approprié à la condition humaine, je t’ai dit. Je pensais être protégé d’un nouveau virage maniaque parce que la vie que je menais me le prouvait. Trois ans sans rechutes, de nombreux moyens thérapeutiques mis en place qui m’ont permis une meilleure compréhension de mon trouble. Aussi  j’ai traversé des situations riches en stress (le décès de mon grand père et une tournée de théâtre) qui quelques années auparavant aurait suffit pour déclencher une crise. Et pour couronner le tout j’ai vécu des exaltations maniaques que j’ai réussi à contrôler, je te les avait partagé en direct en trois épisodes ) l’époque : Maniac Story en live . Mais je minimisais un facteur dans ma réflexion : l’inconnu du futur. Cet inconnu que je ne maîtrise pas se caractérisa en novembre 2015 par des attentas près de chez moi. Nouvel événement, nouvelles énergies et là pour le coup le niveau énergétique était haut et j’ai été transporté malgré moi. Fin de l’histoire en garde à vue puis en HP, le même recommencement dont je pensais en avoir fini avec.

A ma grande surprise, donc, c’est revenu. Alors, un mois et demi après ma sortie d’HP, fort de cette dernière expérience, je me sens grandi par son enseignement : ça reviendra.

A suivre, demain

W

PS: La crise suite aux attentats racontée ici : Maniac Story Saison 6


Donnes toi les moyens d’y arriver

Déjà, tu peux écouter cette chanson des Neg’ marons à qui j’ai piqué le titre pour cet article : https://www.youtube.com/watch?v=lC99nCx42JI, parce que tout le monde aime la musique et écouter parfois une chanson avec des textes portant l’espoir vaut n’importe quel anxiolytique. Même si on ne peut pas comparer.

D’ailleurs, il ne s’agit pas de comparer différents moyens mais plutôt de te montrer la diversité d’outils possibles pour aller mieux et leur complémentarité. Je vais te lister tout les moyens que moi j’ai mis en oeuvre pour aller mieux, et aujourd’hui je vais mieux, oh beaucoup mieux. Aussi, il est très important que cet article ne te fasse pas un mauvais effet, je ne veux pas que tu te dises  » oh là tout ce qui fait, moi j’ai pas la force de faire tout ça, blablabla » non! chacun son rythme, chacun fait ce qu’il peut. Je te rappelle que pour ma part j’ai mis cinq ans après mon diagnostique pour prendre conscience vraiment de mon trouble et de me focaliser sur le soin. Cela fait deux ans, donc, que j’ai pris la décision de ne plus travailler et de faire que toutes mes activités soient centrées sur le soin, la compréhension et la guérison de ma bipolarité. Aussi j’ai conscience que j’ai pu avoir la chance de m’extraire des obligations de la vie pour me focaliser sur ma bipolarité. Bref, d’avoir une famille qui a pu subvenir à mes besoins. Donc encore une fois, chacun fait ce qui peut par rapport à sa situation et par rapport, surtout, par rapport à ce qui l’est.

Alors…

Le premier moyen mis en place, et celui-là je ne l’ai pas choisi, il est venu logiquement après ma première crise maniaque : l’hospitalisation. Aller à l’hôpital s’est avéré essentiel pour me couper du monde normal, me retirer pour soigner en urgence un état de crise. Ensuite il y a le traitement qui va avec. Je vois la camisole chimique comme le moyen thérapeutique par défaut. Je prends des médicaments parce qu’aujourd’hui en France il n’existe pas de traitement qui peuvent les remplacer. Que ce soit de la dépression ou de la manie, rien est aussi efficace qu’un rééquilibriage chimique de notre cerveau. Bien entendu, le but à long terme étant de diminuer les médocs en mettant en place des moyens alternatifs. Pour imager, je suis passé de 900 mg de Xeroquel à 50 mg aujourd’hui. Tout simplement parce que les autres moyens mis en place ont permit de me rééquilibrer, et je n’ai plus besoin autant de cette chimie exogène.

Hospitalisation, traitement et psychoéducation. Voilà le trio mis en place dès l’hôpital. La psycho éducation s’effectue en plusieurs séances avec d’autres bipolaires et un psychiatre. Le but étant d’identifier des indicateurs prévenant des crises. En gros, mieux connaître son trouble. Renseignes toi il y en a un peu partout en France et ça aide.

Le dernier moyen appartenant au corps médical est la psychothérapie. J’ai suivi une TCC (thérapie cognitivo comportementale pendant deux ans). Avec ce moyen on commence à entrer un peu plus en profondeir. Le principe est d’analyser son schéma : situation-émotion-pensées-comportement auquel on répond presque inconsciemment au quotidien. Une sorte de bouddhisme occidentale: on se met en spectateur de ce que l’on vit, on repère ses failles et on en discute avec le psy à défaut de méditer.

L’écriture a été le premier moyen alternatif mis en place. Nul besoin de te prouver le bénéfice de cette forme d’expression en voyant toutes les bonnes choses que m’apportent ce blog. J’ai commencé par écrire des poésies très abstraites en 2009. Au départ je n’avais aucun talent pour cet art. Les mots sont venus comme une nécessité. J’avais un tel besoin de m’exprimer, et je l’ai toujours, que l’encre a coulé à flot et avec le temps, je me suis forgé un style naturellement (y paraît que j’écris bien haha). J’ai toujours cette phrase d’un grand écrivain en tête  » c’est en écrivant que l’on devient écrivain ». Je suis certain que c’est en peignant que l’on devient peintre aussi. C’est en s’exprimant que l’on se vide et que l’on se sent mieux. Je suis persuadé que chacun peut trouver son moyen d’expression pour canaliser cette énergie (qu’elle soit noire mélancolique ou rouge maniaque). A toi de trouver ton art. Même sans talent, lances toi, crache ce que tu as dans la tête, dans le coeur, dans les couilles, dans les ovaires à travers un art et tu trouveras rapidement le bénéfice. L’important n’est pas le résultat, ne juge pas tes premières performances, ce qui importe et le moyen et non pas la fin. J’en profite pour mettre dans le même sac le sport. Comme l’écriture, je n’avais pas de talent particulier à la nage et pendant plus d’un an je suis allé à la piscine et c’est en nageant que j’ai appris à faire le crawl. Et dernièrement en Bretagne, j’ai eu le plaisir à nager le crawl dans la mer à côté de ceux qui nage une brasse de survie et boive la tasse à chaque vaguelette, hihi.

Le sport fait également partie de l’hygiène de vie. Je vais pas trop m’étaler ici : le sommeil, la nourriture, l’alcool avec modération ou encore mieux un sevrage temporaire, l’arrêt de toute drogue… tout cela est important.

Il y a deux ans aussi, j’ai commencé le théâtre. Une forme d’expression très complète. Cela me permet d’extérioriser mes émotions, canaliser mon énergie à travers un personnage, quelle libération! Encore mieux, le théâtre de clown. J’ai débuté en avril et en termes d’expression, c’est le meilleur moyen car il est très proche de notre émotivité, fragilité, sensibilité. Via mon clown, je peux les faire vivre. J’ai écrit un article à ce sujet Le grand Cirque Bipolaire.

Quoi d’autre? Le yoga! J’ai commencé il y a un an et ça m’aide beaucoup à assouplir mon corps, à l’ouvrir, à faire circuler l’énergie afin que l’intensité ne reste pas que dans la tête. Que ça circule dans tout le corps. Et même plus, être connecté entre ciel et terre, ainsi à commencer mon chemin spirituel!

Aujourd’hui, la méditation est la valeur ajoutée à mon arsenal thérapeutique qui m’a permis de transformer l’exaltation et l’euphorie maniaque en une joie plus calme et sereine. Il s’agit de transformer les bonheurs pathologiques de l’hypomanie en bien être sans les mauvaises conséquences et comportements inadaptés. Je ne développerai pas plus ce chapitre, c’est la cerise sur le gateau. J’ai pu faire place à la méditation seulement après avoir retrouver une stabilité. En revanche, il n’est jamais trop tôt pour se détendre, de revenir régulièrement à sa respiration, à l’écoute de son corps. Pourquoi pas lire « Le pouvoir de l’instant présent » d’Eckhart Tolle pour commencer. Ce bouquin a eu grand impact dans ma vie et et dans celle de beaucoup de mes proches.

Enfin, et je m’arrêterai là : L’échange. Ne pas rester seul avec son trouble. Partager avec des personnes aptes à écouter. Ne pas hésiter, c’est très important, NE PAS RESTER SEUL AVEC SON TROUBLE. Avec qui échanger? Hé bien un exemple, ce soir c’était la 11 e rencontre entre bipolaires et autres hypersensibles qui réunit des personnes à partir de ce blog. Une nouvelle fois encore, ça a été un très beau moment de partage en toute bienveillance. Rencontrer des personnes aux vécus similaires est salvateur. Le but de ces rencontres, faire revivre l’espoir, il n’y a pas de fatalité ; en ayant conscience de son mal être, en mettant les moyens, tout est possible!

La prochaine rencontre aura lieu en début octobre, tu peux déjà m’envoyer un mail à bipohypermaniac@gmail.com si tu as des questions ou si tu veux seulement échanger.

Et puis… il faut y croire, garder espoir, et avoir patience.

Patience et Espoir, tu vas y arriver 🙂

A bientôt,

W.


Un conseil pour pouvoir t’exprimer

J’ai tellement de choses à t’écrire…

Tu as peut-être cette sensation d’être un puits sans fond de pensées et d’émotions à exprimer sans parvenir à trouver les mots, les notes ou les couleurs adaptés à ce que tu ressens. Alors les eaux montent en toi, et ne pouvant pas les canaliser, tu bâtis puis consolident sans cesse un barrage intérieur. Ce que l’on arrive pas à exprimer, par peur, on le protège derrière un mur. Oh je connais bien cela. Mais j’ai la chance d’avoir trouvé un moyen d’expression qui me convient et encore mieux, avec le temps, un public qui reçoit mes mots.

Cela fait deux semaines que je n’ai rien écrit, j’ai vécu de très belles expériences, des moments très forts. J’ai tant à te partager. Et face à toutes ces émotions et pensées qui se mélangent, je ne sais par quoi commencer, je ne sais quels mots utiliser. Je vis actuellement ce désarroi, cette difficulté à s’exprimer qui t’est sûrement familier, trop familier. Laisses moi te donner un conseil d’expression.

Je me suis levé ce matin avec cette volonté d’écrire un article. C’est devenu naturel dans ma vie : je vis des événements, je ressens, je pense, je me remplis et alors j’écris, je partage, je me vide. C’est mon cercle vertueux, responsable en très grande partie de ma guérison. Donc sans trop d’effort je me suis connecté sur la page « nouvel article » de wordpress. J’ai cette grande envie, ce grand besoin d’écrire mais je ne sais quoi écrire… Hé bien ce n’est plus un problème pour moi. Devant cette page, blanche il y a 10 minutes, je respire, me recentre et écrit l’idée qui va me venir. Cette idée, toujours très différente de ce que j’imaginais écrire la veille dans mon lit, ne va pas être tellement le sujet de mon article mais plutôt un rail, une embouchure nécessaire pour canaliser ce grand lac intérieur de pensées et émotions vers l’extérieur, vers toi. Lorsque la feuille est blanche, il ne faut pas se torturer à trouver les mots justes. Il faut écrire c’est tout. se laisser porter par le flot d’expression. Ecrire seulement un mot, dessiner un trait, faire un pas de danse, celui qui vient naturellement sans penser à créer toute une chorégraphie, exprimer juste ce que l’on a besoin. Ce qui nous est nécessaire. Peut être que ce seul mot exprimé suffit pour la journée, hé bien soit, demain est un autre jour. Dans cette optique de bienveillance envers soi-même, de non jugement, il viendra le moment, c’est une certitude, où le premier trait dessiné va créer une brèche dans notre grand barrage, tu vas le sentir, cela va t’inspirer un nouveau trait, la brèche va s’élargir, l’encre va pouvoir couler, ça y est tu seras sauvé.

Plus la vie nous aura bâtie un mur intérieur conséquent, fort plus il faudra de patience, d’amour, de bienveillance envers soi-même pour le détruire. L’expression est le moyen le plus fort pour vaincre nos peurs. J’utilise l’exemple de l’écriture, car c’est celle qui me convient mais il y a une infinité de moyens d’expressions et chacun à un art qui l’attend. Il faut oser. Danser, chanter, dessiner, sculpter, parler, etc.

Voilà, je n’avais pas idée que j’allais écrire cela. J’avais en tête de te partager ma tournée, ma très belle expérience de comédien. Ou bien des transformations qui se sont effectuées ces derniers jours. Ou encore de ma blessure profonde du cœur qui s’est réveillée hier avec Charlotte. Cette dernière qui m’a rappelée, à travers des comportement que j’ai eu avec elle, que je souffrais d’un mal, celui d’être encore incapable d’aimer une femme sans la faire souffrir. J’en ferai sûrement un texte. Je suis convaincu qu’à l’origine de tous nos maux, il y a une blessure profonde, inconsciente, dans le coeur. Que nous, êtres hyper sensibles, sommes des personnes qui ont peur de l’amour. Nous ressentons si fort l’amour, si intensément que nous peinons à l’accueillir. Mais notre jour viendra!

A bientôt,

J’espère que ce mois d’août sera plein de belles surprises pour toi.

W.


Se vider, avec un soupçon de sincérité

Mon crâne. Il se vide, il se remplit… c’est peut-être ça aussi la bipolarité. D’ailleurs, est-ce que ça se passe à l’intérieur du crâne toute cette activité qui me trouble tant? En tout cas, là, je suis rempli. Sous pression. La cocotte minute est une très belle image à ce sujet. Ma situation actuelle est faite de réalisations (l’Express.fr, Zone interdite) et de répétitions intenses de théâtre en préparation d’une tournée en Juillet. Beaucoup de nouvelles choses, de nouveaux ressentis, de pensées inattendues qui s’entassent dans le sas de mon laboratoire psychique attendant tous leurs assimilations et leur intégration dans ma conscience. Chaque élément venant de ces récentes expériences est amplifié dû à mon trouble sous-jacent. Chaque petite émotion est grossie par le spectre de ma bipolarité. J’ai l’impression d’être traversé par des flux d’énergies difficiles à canaliser. Même si je suis parvenu à construire des canaux relativement forts. Mais, bien que le lit de la rivière s’élargit, le courant ne se des-intensifie pas pour autant. La vie et ses turbulences s’engouffrent partout où il y a de l’espace. C’est un fait. Et cela est une source (décidément!) de doutes qui m’amènent facilement à conclure que je vais souffrir de ce travail de canalisations toute ma vie. Si t’as réussi à t’en sortir avec toutes ces images farfelues, bravo!

Actuellement, j’ai un nœud jusqu’ici inconscient qui me perturbe particulièrement. C’est mon aspiration profonde à la célébrité. Nœud qui me semble exister depuis toujours. Hé bien, cette reconnaissance public, même si dérisoire, se réalise aujourd’hui. Je l’ai toujours voulu et pourtant elle me provoque plus de mal que de bien. Certes, j’éprouve une satisfaction mais elle ne prend pas le dessus sur les doutes qu’elle entraîne. Tout ça est encore flou mais une certitude se dégage : ce n’est pas la renommée qui me rendra heureux. Merde alors! Alors qu’est ce qui me rendra heureux? Je me questionne donc sur ce qui m’apporte de la joie……. Simple question, mais je n’arrive pas à y répondre. Oui, bien sûr, l’amour blablabla mais je te parle ici de choses concrètes (oula, j’ai failli écrire « réelles »!). Non, je crois en l’amour, mais quelle réalisation – vu que la célébrité me paraît plus une source de joie – m’apportera la joie et surtout la paix. Ou quelque chose qui se rapproche de ces états de grâce. Quel travail par exemple? Je vais me pencher sérieusement là dessus tant cela me paraît indispensable de le savoir.

Bref, ce n’est pas le ciel bleu dans ma réalité en ce moment. Rien de tel que de se vider pour écarter quelques nuages. S’exprimer. Sur ce point, je suis bien fortuné d’avoir trouvé mon média. Chacun en a un, connu ou inconnu. En rentrant ce soir, j’ai discuté quelques secondes avec un Malien débarqué par bateau clandestin via l’Italie et qui faisait la manche sur la place de la République (Paris). Pfff, il y a de quoi relativiser ma petite misère. Lorsque je prends du recul sur ma situation, aujourd’hui sur notre planète, je dois malgré tout remercier ma bonne étoile. Merci!

PS: J’ai écrit plus haut « Zone interdite », en effet j’ai été contacté pour témoigner dans le cadre d’une émission sur la bipolarité qui serait diffusée en Octobre. Je ne t’en parle pas plus pour l’instant, ce n’est encore qu’un projet. Mais bon, c’est fou comment les choses se précipitent. Heureusement qu’il reste quelques arbres en Ile-de-France qui peuvent me transmettre l’ancrage sur Terre. Ma relation avec la Nature est une autre histoire!

PS2: mon blog sur l’Express : http://blogs.lexpress.fr/bipolaire/

A bientôt,

W.