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Je souffre beaucoup trop à mon goût.

Ecrire. Ecrire pour me vider la tête. Pour me soulager. L’expression pour extraire la pression. Un besoin vital. Car pire que la mort existe la torture, la souffrance, la survie. Je ne veux pas survivre, je veux vivre. Pour cela j’ai besoin de m’exprimer. Ici est mon espace d’expression où je me permets de jouir de mes maux délivrés.

Je souffre beaucoup trop à mon goût. Je tourne en rond dans la forêt de ma perdition. Je me perds dans mon esprit, dans les travers de mes créations, dans la jubilation de toutes mes idées. Je me tue dans l’introspection à défaut de vivre dans l’expression. Je multiplie les rencontres mais je reste isolé si je m’éloigne de mon quartier. C’est ici mon quartier, là où je t’ai rencontré, là où tout a commencé.

La vie est dure. Je me plaints car cela fait du bien. La vie est dure avec moi. Elle expose ma sensibilité a tout ce qui peut me faire du mal. Pourquoi est-ce si difficile? Il faut mettre un sens à toutes ces souffrances, ce n’est pas vivable autrement. La nécessité de mettre du sens même si c’est un contre-sens ou un sens-interdit, cela ne fait rien, pour rester dans ma direction, je dois toujours avoir un sens même si après coup je constate que je suis parti dans tous les sens. Rien de plus terrifiant que de souffrir pour aucune raisons. Mais alors pourquoi je souffre?

Parce que je l’ai choisi. Inconsciemment ou du moins indirectement, jamais je n’aurais accepté de vivre mes douleurs si j’avais su. Mais voilà, ce que je veux nécessite que je traverse ces épreuves là. C’est ce que tu veux qui provoque tout ça, c’est aussi simple que ça. Alors autant qu’on se pose la question : « Qu’est ce que je veux au fond » « Qui je veux être dans 10 ans? Qu’est ce que je veux laisser derrière moi? Qu’est ce que je veux réaliser sur Terre? » Ce sont les réponses à ces questions qui vont conditionner notre existence.

Peut être que si je ne voulais rien, il ne m’arriverait rien de douloureux, je ne souffrirai pas. « Il ne faut pas avoir d’attentes » et autres phrases zen qui nous enseignent le bonheur manquent à mon avis cruellement de lucidité. J’attends des choses de la vie. Je veux réaliser des choses. Je veux être quelqu’un, incarner des valeurs. Et pour cela, il faut se battre. Je veux découvrir l’amour plus largement, pousser les limites, faire respirer mon cœur. C’est beau tout ça, hein, oui mais il faut se battre pour, il faut souffrir pour. Pour moi, pour les autres, pour le monde.

Je n’ai pas le sentiment d’avoir choisi consciemment cette vie. Bien des ressorts me dépassent. C’est pourquoi la spiritualité et le monde invisible m’ont aspiré. Pour mon salut mais pour ma perte aussi. L’inconnu cache un autre inconnu, je suis toujours sur le fil qui flirt avec  l’océan des doutes.

J’arrive au 500e mot, c’est bien pour un retour, je crains l’essoufflement.

I’m back.

La patience et l’espoir m’ont fait survivre, je les garde proche de moi, maintenant il est temps de vivre.

W


Bipolaire, humain en colère!!!

Bipolaire, humain en colère!

Bipolaire, vivre, c’était me taire!

Bipolaire, diagnostique involontaire!

Bipolaire, système, va te faire!

Bipolaire, humain en colère!!

Haha!! Si les bipolaires devaient manifester un jour, ce genre de phrases criées ci-dessus me paraîtraient juste.

Pourquoi?

Parce que je crois bien que la colère, ou autres émotions puissantes qu’on refoule depuis longtemps ont quelque chose à voir avec l’origine du trouble.

Pour moi, et je pense que pour beaucoup d’autres, nous avons une blessure d’injustice avec laquelle notre hypersensibilité fait un cocktail détonnant. Attention, même si elle est silencieuse lors des dépressions, l’intensité peut être tout à fait égale à celle des crise maniaques.

Le problème c’est qu’on a du mal à vivre avec cette blessure. On perçoit tout plein de choses dans nos environnements qui nous semblent pas juste (consciemment ou inconsciemment) et vu que le ressenti est trop fort comparé aux moyens d’expressions et la compréhension des interlocuteurs qu’on a à disposition, hé bien…

… on refoule. On se remet en question, on travail sur soi, on pardonne, on accepte, on joue les Jésus et les Marie même parfois, on fait tout ça pour préserver notre petit idéal d’un monde d’amour ou tout serait juste et beau. Bref, on fait tout pour ne pas craquer, canaliser notre colère, dans l’art, le développement personnel, la spiritualité :

« Pardon, merci, lumière, amour,  Je me joins aux artisans de lumière, connectés à l’énergie universelle pour me remplir de lumière et la répandre sur Terre… Je suis amour , tout est amour »…  Tel est mon mantra depuis bien longtemps qui accompagne mes méditations.

C’est bien beau tout ça mais je me rends compte ces derniers temps que ça à ces limites.

Est-ce que je me respecte dans tout ça? Est-ce que j’agis en alignement avec qui je suis? Cet enfant blessé par l’injustice.

Est-ce que j’agis justement par rapport à ce que je ressens, en voulant aimer tout le monde, en acceptant les comportements des autres qui me blessent, en ravalant ma colère de peur de blesser l’autre?

Voilà le cœur du problème, de mon problème mais de bien d’autres hypersensibles aussi je pense: c’est qu’on a peur de blesser l’autre.

En tant qu’hypersensible je ressens fortement ce que ressens l’autre, et naturellement je porte plus d’importance dans ce que ressens l’autre lorsqu’il s’agit de me positionner. De m’affirmer.

C’est ça le problème, on arrive pas à s’affirmer. On ressent tellement de choses, tellement d’émotions, c’est le feu d’artifice dans notre coeur, et du coup, prendre les décisions justes, c’est très difficile.

Mais c’est quoi une décision juste? me diras-tu peut être. C’est une décision qui te paraît juste. Un point c’est tout. C’est une décision que tu ressens comme juste. Que ton coeur ressent comme juste. Oui, cette décision va certainement déplaire à des personnes, oui c’est difficile de blesser les autres, mais c’est ça s’affirmer! Poser ces limites.

Je ressens de la colère? Hé ben je l’exprime sur le champ, bam! Ca te blesse? Je suis désolé de te blesser mais ce que tu as fait m’a mis en colère. Ok, je comprends, la vie continue… mais je me suis affirmer!

Je ressens de la tristesse? Hé ben je l’exprime sur le champ, bam! Allo? oui, ca va? non je suis triste parce que, etc. Je m’affirme.

Je ressens de la peur? Hé ben je l’exprime et si la personne à qui je l’exprime ne comprend pas ma peur et ne peux pas me rassurer, hé ben c’est peut-être pas la bonne personne.

Haha, je fais mon malin, mais c’est vraiment pas facile pour moi, je détestais jusqu’ici déranger les émotions de l’autre, le blesser. Mais rester connecté avec son coeur et agir avec le coeur pour le pire ou le meilleur et dans les petites situations du quotidien est impératif.

Non mais sérieusement, on se doit d’exprimer notre colère (par exemple) et d’agir selon ce que notre coeur semble juste (même si cela ne parait pas juste pour l’autre) on se doit parce que sinon on refoule, on refoule, et un jour ou l’autre la vie nous apporte une situation dans laquelle on a pas le choix et là on s’exprime violemment pour toutes les fois où l’on a pas été entendu.

Mais attention pour le « on a pas été entendu », c’est en cercle vicieux. On se dit que personne nous comprendra alors on s’isole, on se sent seul et se sentiment nous isole encore plus. Non! Même si la personne ne comprendra pas, exprimes-toi! Dis ce que tu as sur le coeur, respectes toi! Si ça blesse la personne, toutes proportions gardées évidemment, c’est pas tellement grave, elle apprendra de cette blessure qui refait surface.

Car en vérité on ne blesse pas, on ne fait qu’être le miroir d’une blessure de l’autre qui était inconsciente.

Bon, voilà, après dans l’expression il ne s’agit pas de commettre des actes illégaux. Haha! petite protection de ma part si jamais cet article enflamme quelques coeurs hypersensibles.

Je m’aime.

Vous aussi.

Mais moi d’abord.

Sauf toi je t’aime pareil que moi.

Mais en fait, c’est faux je m’aime un tout petit peu plus que toi quand même.

Je m’aime, que dis-je? J’aime mon cœur, même s’il se rebelle en ce moment…

Bipolaire, humain en colère!

🙂

Patience et espoir

W

 


La Peur n’est pas bonne pour la santé

Rha!

Voilà, je suis à ma place, là maintenant, là où je m’ancre, là où je me ré-équilibre, là où je me stabilise. Cette place, c’est assis, face à la page blanche de wordpress, à écrire. Si j’ai retrouvé mon chemin depuis trois ans, c’est premièrement grâce à ce lieu où je m’exprime, où je me vois tel que je suis où je me découvre. C’est d’abord ça, toi, lecteur tu viens après, et tu fais exister mon monde grâce à l’altérité que tu m’offres. D’ailleurs, ma seule rechute ces trois dernières années est arrivée juste après que j’avais décidé de fermer ce blog: The end.

Je n’ai écris que 3 articles ce dernier mois. Alors que ce dernier mois beaucoup de choses se sont passées, beaucoup de pression pour peu d’ex-pression, je suis un perdu et submergé. En regardant de plus près mon activité ici, il y a un lien flagrant entre la fréquence d’écriture et ma stabilité. Bref! tout ça pour dire que je vais tâcher de garder le cap la main sur mon clavier quelque soit l’intensité que je traverse.

Si je suis instable et connecté à ma fragilité depuis cette rentrée, c’est que je vis une nouvelle vie, si nouvelle que je n’ai pas encore de repères. Depuis septembre, je peux le dire, j’ai un métier. L’association entre HyperSensibles emploie largement 35 heures de mes semaines. Je n’ai aucun repère en tant que président d’association, je me créée mon propre emploi, ce que j’ai toujours voulu. Cependant poser les rails, une routine a été plutôt déroutant. J’écris « a été » car je pense que le plus dur a été fait et que maintenant mon travail est surtout de temporiser et trouver mon rythme. D’ailleurs ça y est, il est possible d’être membre de l’asso!

Et bien sûr, vu qu’un changement ne vient jamais seul, il y a un autre domaine que j’explore et où je n’ai pas de réels repères : la relation amoureuse. Avec M, je découvre avec bien plus de conscience qu’avant ce qu’est la relation à l’autre, la vie de couple. La particularité de cette relation est que dés le départ on a choisi d’exprimer sincèrement nos peurs, nos angoisses. Jusqu’ici ça a été à double tranchant, d’un côté : rien de tel pour découvrir l’autre sans le masque de l’illusion, des projections, rien de tel pour faire vraiment connaissance (peut être a-t-on appris l’un sur l’autre trop, trop vite), voir l’autre vraiment dans tout ce qu’il est c’est génial dans l’absolu, mais à quel prix…

Entendre les peurs de l’autre, c’est pas facile et encore moins rassurant. Déjà un réflexe bien ancré nous malmène à prendre personnellement les peurs de l’autre et à culpabiliser, à douter, à tout remettre en question, juste à cause d’un ressenti, et prendre le risque de prendre une décision sous la coupe de la peur.

Ah les peurs, les peurs… En ce moment la peur est beaucoup présente, chez les autres chez moi, ça va de paire. Je pense que la peur est la résistance à quelque chose de nouveau. Je travaille la lumière, et lorsque celle-ci éclaire plus loin, des ombres plus grandes se manifestent.

Je n’ai pas peur de la peur. La peur est obscure, et « la lumière finit par chasser l’obscurité « (M. L. King).

Par contre la peur des autres m’inquiètent. Ce qui m’inquiète c’est surtout ce que l’ont dit sous l’effet de la peur. Car en exprimant la peur maladroitement on la propage, on la fait exister.

Je me suis vu le faire la semaine dernière, en exprimant trop tôt, trop fort un mauvais ressenti, une angoisse, une peur. J’ai soulagé ma peur par l’expression mais j’ai animé des peurs chez elles : De l’importance des ressentis.

Dans la relation à l’autre, il y a une gros travail de communication non violente à faire. Aujourd’hui ce travail est bien plus devant moi que derrière moi, et il me paraît colossal. Comment exprimer une peur sans faire peur à l’autre? Comment gérer la peur ensemble, vu qu’elle à l’air toujours d’être partagé ou en tout cas de résonner quelque part. Un grand combat s’ouvre à moi. Un combat qui me dépasse largement étant donnée que les peurs que  je ressens en ce moment sont des peurs collectives, je ressens dans mon entourage proche mais aussi dans les médias des peurs très communes et synchro en ce moment.

J’ai l’impression d’être témoin de quelque chose qui se passe à un autre niveau. Une lumière qui jaillit et s’étend sur les ténèbres et leurs ombres révélés « juste avant » d’être éclairé. Je suis dans le ressenti qui se trouve dans le « juste avant ».

L’association pour laquelle je travaille, participe au développement de l’amour, de la lumière, mais alors en même temps elle se confronte aux peurs. Ou plutôt anime des peurs chez les acteurs et observateurs de ce mouvement. C’est à ce sujet que je suis perplexe.

Il faut faire attention lorsqu’on agit avec un public fragile, je le sais, je l’ai en tête de puis juin 2014 et la première rencontre entre bipolaires. Mais est-ce la peur qui me pousse à faire attention? Où est-ce l’amour de l’autre qui m’inspire à faire les bons choix pour le protéger?

Je ne crois pas que la peur soit bonne, en aucun cas même. Faisons les choses par amour et désir et non par peur. Je l’écris pour le penser plus fortement.

I’m back

W


De l’importance des ressentis…

Voilà l’article que je voulais publier ici jeudi dernier mais qu’une coupure d’internet à retardé la publication. Et c’est mieux comme ça car je peux tempérer l’article original avec une observation à froid. En gros, je m’aperçois avec le recul que je ressens beaucoup trop violemment les choses et que j’ai réagi égoïstement sans me mettre  à la place de celles qui allaient écouter mon ressenti. Bref, je te laisse lire l’article original avant…

De l’importance des ressentis

Il suffit d’un gravier pour enrailler la machine émotions-pensées. Hier soir une situation m’a mis mal. Depuis deux jours je m’ennuie et aimerai voir ma copine. Aussi j’aimerai voir une amie, S. L’une étant fatiguée, l’autre très occupée, c’est pas possible. En appelant M mercredi soir pour avoir des nouvelles elle me répond qu’elle ne peut me répondre, qu’elle est sur son chemin pour aller au restau avec une amie à elle mais aussi avec S… Lorsque j’entends ça, je me sens bizarre. Mais pourquoi ? Il est naturel que ma copine passe une soirée avec une de mes amies avec qui elle s’entend bien. Et pourtant je me sens pas bien.

J’ai l’impression de ne pas avoir été pris en considération. J’étais dans l’attente de les voir séparément, et j’apprends qu’elles se voient toutes les deux. Ce qui m’ennuie aussi, c’est que je partage avec M une grande partie de ma vie, l’association, mes amis, mon journal intime, et que de l’autre côté je n’ai rencontré aucune de ces amies. Je ne lui jette pas la pierre, évidemment, car je l’ai bien voulu tout ça. M’enfin, il y a quand même un déséquilibre.

J’ai partagé assez rapidement que j’allais pas bien à M et S. Mais prises dans leur soirée, elles n’ont pas réellement réagi, là où j’attendais un coup de fil. C’est pas ce qu’on fait, lorsqu’une personne qui nous est chère nous dit qu’elle se sent mal? On s’écarte de la soirée quelques instants pour un petit coup de fil. C’est l’attente d’une réponse qui a fait gangrainer le mal être qui était pas énorme au départ. C’est au fil du temps que des pensées comme ce jugement sur ce que devrait faire un proche lorsqu’on est mal, jugement mal approprié, j’en ai conscience. Bref, elles ne s’en rendaient pas compte mais plus le temps passait plus je me faisait des films et plus la spirale émotion-pensées négatives agissaient. Du coup dans ce petit enfer des pensées de culpabilisation de jugement prenait place et me dépassait. J’imaginais que cette situation serait à l’origine d’un conflit entre moi et M et moi et S. Alors qu’elles, pendant ce temps là passaient une soirée tranquille au restaurant.

Le malaise prit fin lorsqu’enfin je reçus l’appel de M. J’ai pu exprimer mon ressenti, et le simple fait de l’exprimer m’a soulagé. Evidemment elle a été surpris, ne voyant pas le mal qu’elle a fait, mais lorsque elle s’est mis à ma place et pris en considération ce que j’ai écrit au dessus (le déséquilibre dans notre relation, l’ennui de ces 2 derniers jours et l’attente de voir elle et S), elle a compris, je pense, mon ressenti et à commencer à culpabiliser. Ce dont je n’avais nulle intention.

Aurais-je du me taire et souffrir en silence ? Non, c’est impossible pour moi, je dois exprimer ce que je ressens très vite avant que cela pourrisse. Par contre j’aurai du franchement mieux choisir mes mots durant notre appel téléphonique dans la soirée pour qu’elle ne se sente pas mal après.

Voilà comme une situation anodine, qui semble innocente dans l’absolu, peut être en réalité source de ressentis personnels très différents lorsqu’on regarde de l’intérieur.

Je n’ai aucune intention de partager les torts ici, de rendre coupable M ou S. Si jamais elle tombe sur ce texte. Non j’exprime juste mon ressenti comme j’en ai l’habitude ici. Je ne juge pas cette situation ni personne, c’est ma version.

S’il y a bien un enseignement là dedans, c’est l’importance d’exprimer ce que l’on ressent, surtout à nos proches, plus on refoule, plus l’expression sera explosive. Aussi j’ai un sacré boulot à faire dans la communication non violente.

C’est cela le monde auquel j’aspire. Un monde où les gens expriment leurs ressentis, essayent de se faire comprendre vraiment, et tout cela dans une bienveillance.

Et là j’ai une peur, une partie obscure de moi-même qui me dit : « tu es seule dans ce monde ».

NON !

Voilà pour ce qui est de l’article écrit après coup. J’apprends de cette expérience la limite de l’expression de ses ressentis. Dans ce blog, je suis un fervent militant de l’expression sincère de ce que je ressens quelque soit la nature du sentiment. Toutes les émotions positives sont à partager oui! mais toutes celles négatives aussi, c’est ce que je travaille ici. MAIS!

Dans la vie c’est différent. J’ai bien vu avec la semaine dernière que d’exprimer (maladroitement qui plus est) un ressenti négatif peut être un véritable poison dans les relations. La semaine dernière en formulant tant bien que mal le reproche que je ressentais vis à vis de mon amie S, je ne me suis pas rendu compte qu’en faisant je lui transmettais le poison émotionnel que j’avais ressenti à cause de la situation. Poison lié à mes peurs et blessures qui m’appartenaient personnellement et que quelque part, je devais garder pour moi. Mais ce soir-là, c’était trop fort, il fallait que je j’exprime à M et S ce ressenti pour aller mieux. C’est pas très sain, c’est comme s’il fallait qu’elle partage mon poison émotionnel pour que j’aille mieux. Bref!

Ce que j’apprends de cette histoire est qu’il y a des ressentis qui ne regardent que moi et que je ne peux pas partager brutalement, à chaud comme ça. La prochaine fois, je ferai bien d’attendre un peu, et tourner 7 fois ma langue dans la bouche. La communication non violente… Je pense avoir un bon bout de chemin à faire avec cet enseignement de Gandhi.

M’enfin, là je parle dans la vie au quotidien, sur ce blog, je continue à exprimer spontanément, voilà pourquoi il est anonyme et qu’il est risqué que mes proches le lisent à cause des interprétations malheureuses.

Je pense à une personne en particulier que j’aime et avec qui je suis en relation. Parce que la relation amoureuse n’est pas simple et qu’elle va être le sujet d’autres articles certainement vu l’impact qu’elle a dans mon quotidien.

Bref, tout ça pour dire, que mes articles ne sont pas réfléchis, ne sont pas des messages adressés, sont avant tout un tête à tête avec moi même partagé, un journal intime… Proches qui lisez ce blog : à vos risques périls!

Encore un article décousu…

Patience et espoir

W


C’est eux qui ont un problème!

Il y a quelque chose qui cloche.

Je travaille sur moi, je plonge dans mes peurs, je m’en libère petit à petit laborieusement, je me remets en question après chaque situation. Je change de peaux continuellement dés que celle-ci n’est plus conforme à qui je suis vraiment. Je travaille, j’évolue, je suis de plus en plus tolérant, aimant, conscient, sage…et toi…

…et toi, tu ne changes pas et en plus, j’ai l’impression que tu n’es pas ouvert à t’améliorer à, t’ouvrir, à être plus conscient et dans le même temps à être conscient du chemin que moi je parcours. Pire, mon évolution quelque part te dérange, tu ne comprends pas, tu es très bien comme tu es, tes blessures et tes peurs te sont si inconscientes que si j’ai le malheur de t’en parler tu te fâches.

C’est un problème.

Comment vivre avec des personnes qui ne sont pas dans cette recherche intérieur, plutôt dans la recherche extérieur pour masquer ce qui a à l’intérieur? Je pourrais simplement partager des moments simples, des discussions et activités divertissantes, vivre sans investir la dimension spirituelle avec eux, réserver cet intérêt avec mes amis qui y sont ouverts. Oui, mais non, car le simple fait d’être en présence avec ces personnes là, je sens leur inconscient. Derrière leurs actions et paroles banales du quotidien, je vois naturellement quelles sont les peurs, quelles sont les blessures qui dictent leur comportement. C’est une sorte de don, ou plutôt un fardeau lorsqu’il s’agit de la famille particulièrement.

C’est drôle ce que j’écris là : Comment vivre avec des personnes « non troublées » « insensibles » inconscientes » « ou je ne sais quoi »? C’est drôle parce que jusqu’ici, dans la société, on se pose plus la question « Comment vivre avec les personnes atteintes d’un trouble psychique, ou plus précisément : Comment vivre avec un maniaco-dépressif? pour faire référence au livre de mon psychiatre Dr Gay, pour lui faire un peu de pub, dans l’espoir qui me fasse un prix lors de la prochaine consultation. Bref! C’est drôle, façon d’écrire, c’est comme -ci jusqu’ici dans les relations personnelles, le problème viendrait de la personne « troublée », que je préfère appeler, s’il faut choisir une étiquette, HyperSensible. Cela rend les choses compliquées. Pour ma part, surtout avec la famille, car pour eux, je suis la personne qui a des problèmes, celle qui souffre, alors que moi, plutôt conscient de mes problèmes, je trouve que le problème est de ne pas avoir conscient de ses problèmes justement!

C’est difficile de trouver les bons mots quand je veux partager mes ressentis à mes proches, être moi-même en fin de compte, sans heurter leur égo et inconsciemment leurs blessures et peurs. Et pourtant pour que je sois bien dans une situation, je dois pouvoir exprimer ce que je ressens, rester connecté avec mes émotions, c’est important. C’est ce que dont les gens non « troublés » en général, ils restent connectés avec leurs émotions sans vagues, ce qui ne créé pas de dérangement, mais moi si je reste connecté à mon intensité, je dérange. Je dérangeais. Je fais l’effort de l’écrire au passé, parce que je sais que avec le temps, je vais arriver à trouver les bons mots, et pouvoir être qui je suis sans blesser l’autre. Car je sais que cet espace d’expression ou tout le monde peut vivre les uns avec les autres tout en restant fidèle de leurs différences, est possible! Il suffit juste de le créer, et pour cela se créer un soi-même capable d’être dans cet espace!

En tout cas, ce ne serait pas sage d’inverser les rôles et dire que ce sont « eux » qui ont un problème, et faux d’ailleurs. Il faut comprendre ce qui fait que l’autre est devenu cette personne aujourd’hui et, au regard de son histoire, il ne pouvait pas être une autre personne.

Bref affaire à suivre, le bar wifi dans lequel j’écris va fermer ses portes car c’est le 15 août et c’est férié pour eux. Moi je travaille. « Ah tu bosses toi? » Oui, c’est pas parce que mon travail d’écriture et d’organisation de rencontres est plaisant et non rémunéré que ce n’est pas un travail… Bon ça c’est une autre affaire, sur laquelle je dois travailler justement! M’enfin, j’en profite pour te tenir au courant que j’ai un projet pour enfin produire un bouquin tiré de ce blog, et si je vais y arriver c’est parce que je t’implique dedans, via une plateforme de financement type kisskissbangbang. Ça commence le 21 août!

Je reçois beaucoup de soutien de ta part et donc beaucoup d’énergie, d’amour. Merci infiniment. Je te souhaite du nouveau et du joyeux pour cette deuxième partie d’été.

Ps : pour correspondre tous les deux, avec plaisir, bipohypermaniac@gmail.com

Ps 2: Je n’ai pas accès à la mail list à qui j’envoie les annonces de rencontre, alors je te le dis à toi ici : Viens donc, si tu le peux, le jeudi 18 août, au parc monceau, de l’après midi jusqu’au soir, pour une nouvelle rencontre entre hypersensible, un moment privilégié de partages d’expériences et de ressentis. Écris moi sur contact@association-hypersensibles.fr

Patience et espoir,

W

 

 


En vrac!

…Sur l’air des beatles Love me do. Les beatles que j’écoute presque en boucle depuis l’été dernier, de très bonnes vibes, sacrés types…

J’ai des choses à exprimer, je ne sais comment commencer, je ne sais quels mots vont sortir, je ne sais quelles phrases vont s’articuler, mais je ne me fais pas de soucis, ce qui veut sortir, venir sous tes yeux, sortira. D’ailleurs cette dernière phrase n’était pas prévu, ce paragraphe là non plus. Cet article est parti sur une observation de l’instant présent. Dans un grand mix youtube des beatles, c’est la chanson Love me do qui se jouait lorsque j’ouvris cette page blanche, alors je l’écris, le pas est fait!

L’expression artistique est simple. Il suffit (le plus compliqué peut être) de trouver un art qui nous plaît, pas forcément celui on l’on est doué. Moi, par exemple, je n’ai aucun don à l’origine pour l’écriture. Mes professeurs de français et les notes pourraient en témoigner, ainsi que mes premiers textes il y a quelques années. C’est en écrivant que l’on devient écrivain. C’est tellement juste. Et donc je suppose qu’au delà de l’écriture, cela marche pour tous les arts. C’est l’envie, la nécessité même de s’exprimer qui l’emporte progressivement et naturellement sur la technique. Il suffit d’avoir les outils, les instruments, du papier et des crayons pour écrire, dessiner, peindre ou une guitare, des paroles etc. Une fois que l’on a les instruments, il n’y a qu’une chose à faire…

S’exprimer. Mais que dire, que chanter, que peindre, que… ? Je crois que la recette, c’est exprimer ce que l’on ressent là, au moment où l’on a notre instrument entre les mains. Exprimer ce que l’on ressent, ce qui se passe dans notre tête là maintenant, exprimer ce qui se passe en nous que l’on ne pourrait exprimer autrement (socialement ou professionnellement). Voilà à quoi sert l’art à mon avis, exprimer ce que la vie nous fait expérimenter à l’intérieur.

Écris un mot, trace un trait, joue une note, fais un pas de danse, chante, et vois ce qui se passe. Ce qui  bloque est l’obsession du résultat, de ce que va penser l’autre, la peur de voir sa production pauvre. Le jour où j’ai créé ce blog, je n’avais aucune certitude quant à la qualité de mon premier article. Aujourd’hui non plus, 300 articles plus tard, je ne sais pas, car je ne me pose pas la question, de la qualité de cet article. Seulement, je ressens le besoin d’exprimer pleinement ce que je vis dernièrement (et seul l’écriture me le permet) alors j’ouvre la page « nouvel article » avec seulement quelques idées vagues en tête, et je me lance, j’écris une phrase puis un processus s’active et ça coule à flot. Bon, avec le temps c’est plus facile, mais le processus reste le même. Je n’avais pas pensé à écrire tout ça dans cet article mais je me suis ouvert à ce que je ressentais sur l’instant, et ce besoin d’écrire, cela m’est venu, et voilà c’est fait, et ça fait du bien!

Expression, EX-PRESSION : supprime la pression. C’est tellement évident pour moi et tellement essentiel, pour rester le plus léger possible, de ne pas rester longtemps avec des émotions, des pensées, des énergies non canalisées qui s’entremêlent, se tordent, se troublent, etc.

Les rencontres entre hypersensible sont un espace d’expression. La transition est faite!

Mercredi dernier, 3 août 2016, a eu la 26e rencontre entre HyperSensible, et oui! que de chemin parcouru depuis la première rencontre que j’avais proposé ici-même il y a deux ans. Petit lien vers l’article qui a suivi cette première en juin 2014, pour les nostalgiques C’est indicible. Celle de mercredi soir dernier mérite un petit mot… Nous étions 16!!!

16 personnes concernées par l’hypersensibilité rassemblées au parc Monceau. Un record! Petit à petit un mouvement se manifeste de plus en plus, je ne sais pas comment ça va évolué mais en tout cas je suis cette vague hypersensible, humaine je dirai même simplement, car ce qui se passe dans nos rencontres, c’est juste un peu d’humanité, de partage, de bienveillance, de non-jugement, d’amour, bref ce qui manque un peu dans ce monde!

Cette rencontre a été marquée aussi par la participation d’une nana, plutôt illuminée. Bon, je l’avais cherché en osant pour la première fois d’affirmer un thème pour ce soir là : HyperSensibilité et Spiritualité. Hé bien la spiritualité a été présente surtout par le biais de cette jeune femme de 52 ans, mais bon de manière très intense et un peu violente (pas physiquement hein!). Son discours partait du fait qu’elle considérait les hypersensibles, des hauts potentiels, des « enfants de lumière », que nous étions 0,01 % de la population et que nous étions là pour sauver le monde en gros. Sur quoi, je suis plutôt d’accord. Après elle allait plus loin, elle était persuadée qu’elle avait stoppé la pluie qui tombait juste avant, que Mickael Jakson n’était pas mort… Tu y penses peut être, elle est « up », en pleine aventure mystique. Je pense aussi, même si on ne peut pas prouvé qu’elle a tort sur les points précédents, haha!

Pourquoi je te parle d’elle? Parce qu’elle a monopolisé la parole pendant toute la première moitié de la rencontre, et qu’elle a déclenché chez tous des réactions, dont pour la plupart des peurs que cette nana soit une gourou, qu’elle soit venue recrutée, ce que je comprends très bien, vu qu’elle parlait de clients qu’elle guidait, qu’elle se disait en connexion direct avec Jésus, qu’elle était là pour nous réveiller, nous mettre face à notre destin d’enfants de lumière, qu’elle nous disait qu’il fallait arrêter les médicaments, arrêter de s’adapter à cette société qui nous poussait au suicide, arrêter de parler même à ceux qui nous comprenne pas, etc. Tu vois un peu mieux le tableau. Et elle était avec une amie à elle qui ne parlait pas et buvait ses paroles. Pour parachever le tout elle était passée quelque jours avant sur notre fabuleux-forum-où-tu eslebienvenu- http://hypersensible.forumactif.org. Sur celui-ci elle avait envoyé à la volée en message privé à certain membres, un message où elle se présentait comme une personne à haut rang spirituel avec les pouvoirs qui vont avec. Elle a été banni évidemment de suite.

Tout cela ressemble à quelque chose de perché et plutôt dangereux, mais si je te raconte tout ça, c’est pour te partager mon sentiment sur ce phénomène. Le soir même quand elle parlait, son discours résonnait en moi, elle avait un message spirituel qui me touchait et dans lequel j’étais d’accord, ses propos m’intéressaient malgré la violence, le ton extrême, et surtout le manque cruel d’écoute et de bienveillance qu’elle avait. Je voyais en elle une urgence de nous dire tout un tas de choses en très peu de temps. Après coup en discutant avec ma copine (qui étais la à la rencontre, une autre première!) nous étions d’accord que sur le moment elle « canalisait » une énergie spirituelle. Ce qui est dommage c’est qu’elle ne maîtrisait pas ce phénomène, que son égo s’appropriait le pouvoir dont elle disposait, qu’elle subissait cette connexion à une énergie absolue qui fait souvent perdre la tête. Je suis bien placé pour le comprendre avec mes expériences d’aventure mystique qui ont mal tourné. Tu peux les lire là ManiacStory, il y a toute une littérature! Et encore je n’ai pas fini de toutes les retranscrire.

Je suis allé voir le site qu’elle communiquait dans son message illuminé sur le forum. Et là, tout s’éclaira, je sentis une force m’habiter, une paix, un amour…. non je rigole! Je suis allé sur le site… et je fus surpris, c’était simplement un petit blog où elle offrait ces services de guide…. touristique! Guide touristique à Paris personnalisé, blablablabla. Aucun lien spirituel ou douteux sur le site! C’était bien cela, elle n’était pas une gourou ou qu’est-ce, seulement une hyper-sensible vivant une période très instable, une aventure mystique si forte qu’elle mélange un peu tout, malgré les vérités sous-jacentes qu’elle exprime. En ce moment elle est plus un danger pour elle-même. J’espère, ce que je doute sincèrement, qu’elle redescendra sans passer par la case hp. Car lorsqu’on est emporté par cette énergie et qu’on perd ancrage et communication avec les autres, par expérience, il n’y a que le mur qui nous fait redescendre. Ce mur c’est l’hospitalisation, le risperdal, le loxapac, le tercian, la chambre d’isolement, les seringues, la camisole, selon les endroits, hélas!

J’avais envie de te raconter ça, car si on est mal averti on peut très mal interprété le comportement de ces personnes, on peut se laisser emporter innocemment par cette énergie, on peut décoller avec elle surtout nous personnes fragiles, ou inversement on peut se braquer, prendre la personne comme un gourou dangereux, et en fait ne pas apprendre de cette rencontre.

Je n’écris que sur moi habituellement, ça te change un peu!

J’ai tellement d’autres choses à écrire, mais 1600 mots c’est déjà trop pour l’internaute, notamment sur la relation amoureuse que je vis et qui est riche en futur partage. Où ma sincérité sera mise à l’épreuve car Elle a découvert mon blog juste avant la rencontre avec tous ce qui a à découvrir : médicament, incendie à Montpellier. En tout cas, c’est plus simple, ça passe ou ça casse! J’aurai préféré qu’elle me connaisse un peu mieux pour relativiser ces informations avec qui je suis, la somme d’un long travail, aujourd’hui! M’enfin elle n’a pas pris trop peur, d’ailleurs une semaine de vacances est prévue, et ça c’est coooooool.

Je pars une semaine, avant celle avec Elle, en Bretagne avec ma famille, petites vacances pour le blog. Mais comme j’aime bien le dire, ça te laisse du temps pour rattraper ton retard!!!

Hyper Sensiblement,

Patience et espoir,

W

 


Je me suis évadé. Introduction

Il y a tant à écrire sur ce que l’on vit. Tant à dire sur l’expérience humaine. Tant à décrire sur ce que je ressens. Tant à décoder. Tant à découvrir. On connaît si peu de choses. Je suis sur le seuil d’un monde à venir. Dans la salle d’attente de mon avenir. Ce n’est qu’une image car en vérité, chaque jour qui passe, je m’engouffre un peu plus dans cet inconnu. Muni de ma lampe frontale je continue à éclaircir les terres ombragées de mon être. Face à mes peurs, c’est avec la lumière et l’amour comme essence que je puise en moi et dans la beauté de l’autre pour cheminer le plus léger possible, avec espoir et patience.

J’ai été connecté à une colère brûlante durant ma tournée en Provence. Celle-ci a été salvatrice, elle a permis une libération. Faut que je te remette le contexte:

J’ai commencé le théâtre il y a 3 ans avec une grande metteuse en scène de 77 ans ayant une belle carrière derrière elle. Ma motivation, n’ayant aucun talent de comédien à la base, était de me servir du théâtre comme un outil d’expression privilégié pour mes émotions. Grâce au punch de cette metteuse en scène, j’ai progressé très vite. J’ai du pour cela me faire violence, surmonté la pression et me mettre à répétition en danger. J’acceptais cette tension car je pensais qu’elle était légitime si je voulais avancer dans cet art là. Aussi je prenais sur moi lorsque elle s’énervait, j’acceptais sa personnalité très nerveuse.  Très rapidement je l’ai suivi dans tous ses ateliers, ses stages, ses spectacles. Jusqu’à l’été dernier où elle m’a emmené avec sa compagnie professionnelle pour sa tournée annuelle dans des villages de Haute Provence. Cette expérience s’est si bien déroulée, que mon rêve d’être un grand acteur commençait à se réaliser, ou en tout cas à être envisageable. Cette aspiration cachée d’être une star de cinéma, était en fait la conséquence d’une blessure affective profonde qui engendrait un besoin de reconnaissance énorme. Une volonté de notoriété présente dans tous mes projets. Un manque qui trouvait refuge et excitation dans la voie possible d’être acteur qui s’ouvrait à moi.

A la fin de l’été dernier, après la réussite de la tournée, je devais choisir entre m’engager à fond dans le théâtre via une école, que m’avait pistonné ma metteuse en scène, ou revenir à un chemin plus classique. J’ai opté pour la deuxième voie, ce qui m’a amené à être plus que déstabilisé lors des attentats de novembre. Aventure mystique, hospitalisation, repos, retraite, travail sur soi, méditations, ont suivi et m’ont amené à Mars et à un stage de théâtre. Et là, comme une évidence, j’étais certain qu’il fallait que je me mette à fond dans le théâtre. J’ai intégré un groupe d’actor studio, jusqu’à mai, où à ma grande surprise ma metteuse en scène me proposa de remplacer un comédien pour la tournée de cette année. Ma présence dans la troupe cette année n’étant pas prévu vu que j’avais arrêté de travailler avec elle depuis l’année dernière. Du jour au lendemain, courant mai, je me suis mis à travailler tous les jours avec elle et avec la nouvelle équipe, dont je connaissais 2 des acteurs déjà présent l’été dernier.

C’est durant ces répétitions qui ont duré jusqu’à juillet, qu’il c’est passé ce qui devait se passer. Quelque chose en moi avant changé depuis l’été dernier. Durant ce long hiver, ce début d’année difficile, cette longue période de solitude, de retrait, d’introspection, de compréhension de moi-même, je me suis soigné d’une plaie profonde sans le savoir. C’est avec du recul et durant les répétitions que je me suis aperçu que je m’étais libéré en grande partie de ce manque affectif qui m’obligeait à avoir une aspiration pour la notoriété, la reconnaissance du plus grand nombre. C’est donc sans ce prisme que j’ai travaillé la pièce de cette année. Je me suis rendu compte que le travail d’acteur, l’apprentissage d’un rôle ne me plaisait pas, en réalité. Certes j’éprouvais du bien être a être sous les projecteurs, à être applaudi mais le travail de comédien en lui-même ne me correspondait. Chose dont je ne pouvais pas avoir conscience jusque là, tant j’étais prisonnier de cette blessure de l’égo.

Tout ça pour dire que j’abordé la tournée de ce mois de juillet en sachant que ce serai mes adieux du théâtre et la fin d’un chapitre. J’ai commencé le théâtre comme un outil thérapeutique, et ça devait rester qu’un outil et non pas un projet de vie. Quelle libération! Je ne me sens plus poussé par ce désir de reconnaissance si profondément ancré depuis toujours, quel soulagement.

Pour cette tournée, pas de pression. Je me suis gardé de dire à ma metteuse en scène que j’abandonnais mon projet de carrière, ainsi qu’à la plupart de l’équipe pour rester sur la même longueur d’onde.

A la différence de l’année dernière, l’acolyte de ma metteuse en scène n’était pas de la partie, celle-ci servait de tampon, de souffre-douleur même, ma metteuse en scène étant ultra anxieuse, stressée, nerveuse lors de la tournée. Alors c’est nous, les 6 comédiens, qui devions prendre sur nous ces excès d’humeurs, ces paroles blessantes. Chacun de nous trouvions un intérêt à supporter ces moments d’énervements, car l’expérience de la tournée est si belle et enrichissante, que ça valait la peine. Sauf que moi, comparé aux autres, j’avais quelques intérêts en moins. Ce qui a fait qu’au bout de 5 jours, pendant lesquelles j’ai pris sur moi comme je l’ai fait durant 3 ans le caractère de ma metteuse en scène, j’ai dit stop!

Et cela de manière tout à fait théâtrale…

A suivre très bientôt, tant que c’est chaud!

W


How to live?

Je suis en train de lire « How to live » de Sarah Bakewell. Comment vivre en 20 points, selon les Essais de Montaigne. Je ne savais pas que Montaigne, 500 ans avant moi, a écrit un journal de réflexions sur lui-même. Il s’exprimait régulièrement sur ces ressentis et pensées qui venaient à lui une fois qu’il avait la plume en contact avec la feuille blanche. Voilà, c’est tout! Ça me fait plaisir de savoir que mon blog est un exercice d’expression à la manière de Montaigne. Même si, je l’avoue, la plupart du temps j’ai une petite idée de ce que je vais écrire ; plutôt une pensée que je vais développer dans un sens inconnu avant l’écriture de celle-ci. Montaigne, précurseur du free-style.

Plus je grandis, plus je me rends compte, que l’on m’a très mal vendu les grands auteurs de l’Histoire, souvent même dégoûté. J’en redécouvre chaque année et je suis à chaque fois surpris de la richesse mais surtout de l’accessibilité de celle-ci donnée par l’auteur. Je ne suis pas le seul à avoir été marqué par les profs de français au collège qui essayent de nous enseigner des grands maîtres de la littérature alors que l’on a 13 ans ; on est pas prêt ; il faut avoir vécu un minimum pour comprendre certaines choses. Ce premier rendez-vous avec le livre raté du collège et du lycée laisse certainement un obstacle que l’on doit franchir 10, 20 ans plus tard pour pouvoir profiter d’une sagesse gratuite, qu’on a faillit louper.

Les deux premiers conseils de Montaigne sont : Ne pas s’occuper de la mort ( elle s’occupera très bien de nous sans notre aide). Prêter attention. (je suis pas assez loin dans le chapitre pour vulgariser comme le premier point).

La mort m’obsède ces derniers-mois. Mes crises d’angoisses, sensations de mort imminente -crises cardiaques, sont revenus depuis 2016. Je ne pense pas à ma mort mais à celle de mes proches. Depuis quelques temps, dés que ma mère ou un frère prend route, j’imagine automatiquement un accident. C’est plus fort que moi. C’est pas très agréable! Mes angoisses viennent soit sans raisons dont j’ai conscience ou lorsque, par exemple, je regarde un film où il est question de morts, de crises d’angoisses, etc.

Je vis cette période morbide avec philosophie car elle n’est que la caractéristique visible d’une transformation intérieure qui s’est intensifiée depuis novembre 2015. Sortant d’une dépression de 3 mois (dé-pression non douloureuse je précise), plus les terroristes, ce n’est pas étonnant que depuis, la mort est présente dans mon esprit. J’en conclue que j’ai un « moi » que je dois laisser mourir, laisser partir, pour faire de la place à un nouveau « moi ». Cela fait partie de l’Eveil. La spiritualité, au passage, est absolument nécessaire pour tendre vers une libération totale de ses troubles. Cependant ce n’est un long fleuve tranquille. Plutôt un véritable combat que l’on accepte ou pas. Un combat qui permet d’évoluer, faire évoluer son trouble. Je le vois dans ma dernière dépression et crise maniaque ; je n’ai pas vécu ces périodes comme des phases maladives comme toutes celles qui ont précédées mais plutôt comme une fluctuation d’énergie qui est possible de maîtriser pour ne pas sombrer dans une névrose extrême qui nous mène à la psychose. Je n’ai pas maîtriser totalement, non, loin de là! Mais assez pour être convaincu que c’est possible. Qu’il y a une autre vie derrière celle du bipolaire qui souffre de ces phases. Pour cela il faut croire en son destin, allez au-delà du monde apparent, se libérer des croyances que l’on a pas choisi, se libérer de beaucoup de choses en fait, ça demande du courage. Courage qui vient naturellement lorsque l’on sait intuitivement que c’est le bon chemin.

Voilà. Amen! Non, mais il faut bien que parfois je partage ce qui me permet de mieux vivre une dépression, mieux vivre tout simplement. Hé ben, cette introspection couplée à l’expression m’amène lentement à être plus proche de moi-même. Et être soi, c’est ça le bonheur, je crois.

Patience et espoir

W

bipohypermaniac@gmail.com

 

 


20e rencontre HS pour l’ex-pression

Demain c’est la 20e rencontre entre hyper sensibles à Paris à 16h

Le moyen le plus efficace pour s’extirper de son mal être est sans aucun doute : l’expression. « Ex-pression »: supprime la pression.

Je le vois bien dans ma vie. Si depuis 3 ans je me sens mieux, je suis plus proche de moi, plus serein c’est parce que j’ai lancer une vaste entreprise d’expression. Après une crise maniaque terrible, j’ai pris la décision de combattre de face les parts obscures de mon être qui me troublent et me malmènent. Avec pour arme l’expression. C’est donc par nécessité, par survie que j’ai créer ce blog et par volonté de vivre et de m’épanouir que j’ai commencer le théâtre. Depuis je ne cesse d’exprimer mes émotions, mes pensées grâce à ces canaux là. Ce qui était loin d’être le cas avant. Je n’avais pas d’espace pour m’exprimer au quotidien. J’étais trop chargé émotionnellement, trop de pression, pour parvenir à verbaliser. Mais surtout parce que je n’avais personne à qui verbaliser. Ni ma famille, ni mes amis pouvaient me comprendre, je n’avais pas à l’époque un cercle d’hyper sensibles. Enfin, je n’avais pas la confiance nécessaire pour m’engager dans un art et je ne savais pas le réel pouvoir de l’expression artistique. En 2013, c’est donc l’art qui m’a sauvé. L’expression brut des émotions étant la matière première de l’artiste.

Avant je refoulais, ignorais mes émotions car leurs gestions étaient trop compliquées de part leurs intensité. Je m’étais bâti une forte carapace, une forteresse pour être le moins touché que possible. Plus le temps passait, plus les ressentis non exprimés ont augmenté la pression sous ma carapace jusqu’à  faire tout exploser : c’est ça une crise maniaque, tout simplement.

Etant convaincu par mon expérience que l’expression était la clé à tout mal-être, j’ai lancé l’idée d’une rencontre entre bipolaires  qui a évolué en rencontre entre hyper sensibles. J’ai compris que pour pouvoir s’exprimer, il fallait un environnement favorable comprenant des interlocuteurs bienveillants. Qui autres des personnes étant aussi hyper sensibles peuvent bien comprendre un hyper sensible. Il faut au moins ça pour pouvoir parler de soi sans craindre le jugement et l’incompréhension de l’autre. Une fois qu’on est compris, on est soulagé, on n’est plus seul!

Pour la rencontre de demain, écris moi sur associationhs2016@gmail.com. Je me suis associé avec d’autres hypersensibles pour développer les rencontres : www.association-hypersensibles.fr

Sinon mon mail pour échanger reste : bipohypermaniac@gmail.com

Hyper sensiblement,

W

 


L’hôpital psy ou le début d’un art

hp art

Ô vie que tu es triste,                  Lorsque le cœur est fissuré

Comme beaucoup de bipolaires et autres HyperSensibles qui traversent une crise et sont hospitalisés en psychiatrie, l’art sublime notre douleur lors de cet enfermement.

Pendant ma dernière hospitalisation, j’ai dépassé l’ennui quelque fois grâce au dessin. Jamais je ne dessine habituellement mais le contexte de l’internement fait jaillir l’expression sous différentes formes. L’enfant artiste refoulé et sommeillant chez chaque hypersensible, peut enfin pleurer sa trop longue absence. Ses larmes se caractérisent en mots, peintures et autres formes possibles d’exploitées à l’hôpital.

Cet appel du fond de notre âme est à écouter et l’oeuvre d’art qui naît de l’enfer psychiatrique est à continuer en dehors de ces murs. J’ai, nous HS, avons un potentiel d’expression artistique sans limites. Après mes premières hospitalisations, il s’est avéré pour moi que c’était l’écriture qui allait être salvateur.

L’association des Hyper Sensibles que je crée avec d’autres en ce moment donnera de la place sur son site internet : www.association-hypersensibles.fr aux productions artistiques de tous HS qui comme moi trouvent dans l’art une nécessité pour canaliser une expression débordante. J’aimerais que cette asso mette en valeur toutes les étincelles insoupçonnées chez les hypersensibles : musique, dessin, mode, peinture, danse, et l’infinité de formes d’expressions existentes. Le talent venant avec la pratique. Croyons en notre étincelle et allumons un magnifique feu d’artifice.

Je disais donc, que durant ma dernière hospitalisation en décembre dernier, je me suis essayé naturellement au dessin. N’étant pas mon art de prédilection, ce n’était pas le résultat qui comptait à l’époque mais les heures que je passaient à tenter de reproduire l’objet devant moi. C’était l’arme que j’utilisais pour réduire l’ennui qui régnait durant ces longues journées.

Dans cet article et un autre prochainement sur ce même thème, je te partage quatre des dessins qui m’ont permis de m’extraire de l’enfermement le temps de leur conception.

Durant ce séjour en HP, j’ai aussi écrit quelques textes hurlant la souffrance, sublimant la peine qui suit une période d’exaltation, d’euphorie. Cette fois dans ce summum d’énergie qui a précédé l’hospitalisation j’ai eu une relation passionnelle si forte que sa rupture brutale m’a déchiré le cœur. Voilà un texte qui pour moi aujourd’hui n’est pas tant destiné pour la femme en question que pour la vie en générale. C’est une image d’une douleur aiguë qui survient les premiers jours d’internement.

« Je relis encore une fois ta lettre. Et je pleurs. Je suis assis dans le couloir vide à côté de la porte d’entrée du service Monet. Cette porte qui me sépare de la liberté, de toi. Et je pleurs, la gorge poignardée, je pleurs parce que j’aimerai tellement être avec toi, là. A faire couler mes larmes devant tes yeux. Ces larmes qui gâtent actuellement ce papier. Tu me manques. Je ne suis pas à ma place ici. J’ai déconné : j’ai rajouté des zéros sur un chèque sur un coup de délire, d’escroquerie. Que suis-je? Mais je ne mérite pas ça, je mérite ton amour. Si grand, si profond qui, je sais, peut accueillir tout mon être. Je pleurs aussi et surtout de te perdre. Que cette hospitalisation nous déconnecte. A ce moment même, à ces minutes larmoyantes, je suis au bout de mes forces. Je suis entre des murs et des personnes qui ne me comprennent pas. Et l’attente est trop dure. Je voudrais avoir le pouvoir d’écrire cette lettre directement dans ton cœur.

Nous construisons quelque chose de très fort qui entraîne de belles tempêtes comme celle-ci, mais je suis persuadé que l’avenir ne sera qu’un monde merveilleux.

Je ne suis pas fou, pas totalement en tout cas. Ma raison dicte à mon cœur de t’aimer. Et mon cœur saigne ma raison lorsque le tien est touché.

Dis moi juste que tu es encore ma fiancée. » 

Le sentiment torturé derrière ce texte va au-delà d’une séparation amoureuse. C’est la souffrance qu’engendre le trouble psychique, le voyage dans les plus profondes solitudes.

Cependant comme je le dit dans l’article précédent, on ne souffre pas pour rien, cette douloureuse expérience fait partie de ce que je suis aujourd’hui, elle fait partie de mon chemin, elle est riche d’enseignements, je ne regrette rien.

Je dédie ce texte à mon camarade, Hakim, avec qui j’ai partagé de longues heures d’ennui là bas. C’est lui sur ces deux dessins.

hp art 5

Patience et espoir,

W