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Judas! Enfoiré…

Je ne réponds pas aux commentaires, mais je les lis avec attention et je suis ravi que mes mots fassent échos quels qu’ils soient.

Brouillard. Doutes. Le scénario se répète. Même événement que l’année dernière et même plongeon. J’allais bien ces derniers temps et voilà c’est reparti. Seule note positive, c’est que cette fois j’ai réagi, j’ai pu m’exprimer. Les émotions sont sorties. Je m’en sors mieux que l’année passée. Je progresse. M’enfin…. Au lieu d’être un kilomètre sous terre, disons que je suis 700 mètres sous terre.

La vie est drôle. Elle nous renvoie la même expérience, camouflée différemment plus ou moins, à répétition tant qu’on ne l’a pas surmonté. Il y a une loi universelle là dedans, non?

Un grain de sable et tout mon système se remet en question, doute… J’ai beau avoir soixante dix personnes qui me soutiennent, me remercient, m’encouragent, me suivent, adhèrent, il en suffit d’un ou deux mécontent, grincheux, jaloux, ingrats, relou, casse-couilles, enfoirés, enculés, judas, fils de… oh ça va… J’essaie de trouver des mots qui pourraient canaliser les énergies troubles qui me gouvernent ces derniers temps. Rha, j’allais bien dernièrement, et voilà… pas de répit pour les artisans de lumière.

« C’est dur quand même. » Je dis ça juste pour me plaindre. Pour aller contre cette mode du moment « arrête de te plaindre, de faire la victime etc. ». Je suis une victime. Plus précisément, je suis souvent victime d’épreuves de vie douloureuses. Victime d’un mal être que je n’aurai jamais fini d’éclaircir vraiment, victime de souffrances. Comme un enfant qui tombe de vélo, il est victime de ses blessures sans qu’il n’y ait de coupable. Bref, c’est un ami qui m’a inspiré ce paragraphe nécessaire.

Je crée du lien, je permets à beaucoup de personnes de sortir d’un isolement à être en lien avec des autres personnes. Et cela en vrai dans la bienveillance. Et on vient me faire chier! Que je me plains, que je dirige mal. Oui, il y a des raisons à tout ça, des enseignements, etc. mais ça m’énerve. Ce que l’on peut être aveugle. Ce que l’on peut être déconnecté de la réalité car enfermé dans nos idées, nos utopies. Oui, je peux prendre ces événements comme des leçons. Justement, c’est plus fort que moi, je les prends comme des leçons, des remises en questions, et ça déstabilise tout mon monde, ça fait valser mon château de cartes que j’avais soigneusement, patiemment construit. Là ou d’autres auraient juste rejeté la faute « ce sont des connards, je n’ai rien à me reprocher, ce sont eux les névrosés, psychotiques, ce sont eux qui doivent se soigner, moi je ne change pas je continue ». Moi non, quelque chose en moi veut tirer profit de cette expérience quitte à faire trembler mes petites certitudes qui m’offraient un peu de calme dernièrement. PUTAIN!

Mon Dieu, éclaircit mon chemin. Balaye mes doutes. Et balaye moi ces connards aussi! Haha. Un peu d’humour en dépit d’amour. En dépit de la distance, de la compréhension. Je supporte très mal de ne pas arriver à être en lien avec une personne. C’est à dire à comprendre et être compris d’une personne. C’est parce que c’est rare aussi. Je suis doué pour ça. Me lier à une personne, l’écouter la comprendre. C’est pour ça que je suis à l’origine et au centre de cette belle entreprise de nœuds entre hypersensibles. C’est pas une asso, mais un joli sac de nœuds. J’ai des défauts aussi hein, les défauts de mes qualités d’ailleurs, comme tout le monde. Ce qui est épanouissant, c’est d’avoir créer le terrain propice à exploiter mes qualités. Une recette du bonheur surement. Et une recette concrète, pas seulement une belle citation creuse qu’on peut voir sur ton mur Facebook.

« Allo? Est-ce que vous m’entendez? Je répète :

Mon Dieu, des nuages noires m’éloignent de mon âme, aidez moi, éclairez moi mon chemin ».

Pas besoin d’une religion pour une prière.

Patience et Espoir, et achat du livre la vie d’un bipolaire. lol.

Aussi, bipolairs et bipolaires et famille de bipolaires surtout, je viens à votre rencontre début décembre à Paris pour parler de bipolarité bien sûr, dites moi si vous êtes intéressés : bipohypermaniac@gmail.com

W

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Dépression, encore.

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Mon compagnon durant un mois sur mon île

Entre deux mondes.

Le retour à la normale, comme prévu, est dur. Dépression.

Il y a beaucoup de dépressions différentes. Au fil des ans, les miennes évoluent. Ce ne sont plus des longs mois pire que la mort. Mais des séjours, encore douloureux, mais plus intéressants déjà. Comme celle-ci où j’observe que la souffrance vient du contraste entre le manque d’énergie et les fortes envies et projets à réaliser. Pas mal de choses à faire mais pas l’énergie pour, c’est frustrant. Voilà ce que je peux observer mais je sais très bien que sous cet état d’épuisement général, il y a des causes inconscientes. Des transformations en coulisses. Des choses subtiles qui se passent en moi que je ne peux distinguer. Ça me donne de l’espoir. Enfin… de l’espoir vécu de manière théorique.

Quelque part ça m’énerve de te faire part de cette dépression, et la rendre publique, car elle peut donner raison aux fatalistes du trouble. « T’es malade et tu vas en chier toute la vie ». Non! Même dans mon sale état de solitude, loin de la solitude que je vivais sur mon île, je conteste ce fatalisme.

Cette expérience d’un mois sur une île seul, a été riche, et a bousculé mon esprit sur pas mal de choses. Finalement c’est normal qu’il y ait une dépression après coup. C’est difficile à admettre, même pour moi, mais je crois que c’est aussi simple que ça. On a encore tant à apprendre de ce qui se cache sous la souffrance. J’aime bien la phrase de Rilke « la tristesse est le fait de résister à quelque chose de nouveau », on peut transposer ça à la souffrance.

Accepter, accueillir ce qui est là, ce qui vit là maintenant en soi.

Aujourd’hui, j’accepte en vivant dans un laisser aller presque total. Je dors, regarde la télé, je fais le moins d’effort. Chaque pensée inquiète si courte soit-elle épuise déjà l’énergie que je n’ai pas.

J’ai des nouvelles inspirations, nouveaux projets ces dernier-temps qui submergent mon esprit. Peut-être que cette dépression est nécessaire pour que le brouillard se disperse, pour que les moyens pour ancrer ce renouveau se manifeste.

Autre raison de la dépression. Je ne pensais pas être seul une semaine de plus à mon retour. Et être isolé quand il fait beau, en plus.

Tout ça pour dire que j’en chie. L’écrire, le partager pour peut-être s’en libérer. Mais surtout pour écrire que la dépression n’est pas une maladie. C’est une période de souffrance qui a un sens. C’est plus simple de trouver le sens après coup, certes!

Mais si on a les moyens pour vivre cette dépression pleinement sans dommages collatéraux, et qu’on sait les raisons de cette tempête, et enfin qu’on est convaincu qu’elle aura une fin…

… Alors la « dépression » qui définissait une période terrible de souffrance, de mal être, pourrait être définit un jour comme : « un repos au calme bien mérité ».

Et depuis le marécage douteux dans lequel je suis, je t’écris : Si je souffre, c’est parce que j’ai la maladie de vouloir vivre une vie qui n’existe pas. Je pense que ça résume bien.

Voilà c’est de ce genre d’articles qu’est composé mon premier bouquin commandable en librairie ou sur : la vie d’un bipolaire, le livre, m’enfin je sais pas si ça vaut vraiment le coup, je t’avouerai!

Allez!

Patience et espoir…

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Après la tension, la détention

Après la tension, la détention

Autrement dit, quand je n’ai pas maîtrisé la haute vague, je plonge ensuite dans les profondeurs. Autrement dit, quand je me suis trop fatigué, je suis coincé ensuite dans un repos trop dense dans lequel je suis paralysé et le peu d’énergie à mon actif se disperse dans les doutes et les peurs.

Je sors de trois jours de détention, de cette prison qu’on appelle dépression. Dépression étrange car j’ai eu des moments de grande activité. J’étais tout de même lié avec mes doutes récurrents sur l’association, l’angoisse qui précède ce weekend de rencontres à Rennes. Anxieux devant le nombre incertain de participants, particulièrement pour la rencontre de dimanche que j’ai rajouté à l’arrache, vu que je prends un train de retour dimanche soir. J’ai peur de me retrouver dans la même situation qu’à Lyon, dans cette attente solitaire avant le retour. Même si je sais très bien que cela se passera tout autrement, et même bien car le weekend dernier était particulièrement intense avec une rencontre le samedi à Paris avant l’aller retour à Lyon. La déception d’être trois personnes dimanche m’a tendu aussi, alors que malgré ce petit nombre la rencontre c’est très bien passé, et des liens plus étroits se sont créés. Maladroit dans la communication par mail de la rencontre à Rennes, une potentielle participante m’a livré que j’étais inquiétant et se demandait si je ne dissimulais pas une secte. Des petites choses comme ça qui touchent d’autant plus quand on est au creux de la vague. M’enfin!

Ce que j’ai appris dans tout ça, c’est que j’ai fait pas mal de mauvais choix en termes d’organisations, de planifications et de communications des rencontres. Et plus le mouvement prend de l’ampleur plus j’ai du mal à gérer tout ça. Voilà pourquoi, l’association des hypersensibles va recruter un coordinateur ou coordinatrice bénévole pour structurer tout ça. Voilà un petit bout de la fiche de poste que je dévoile en premier lieu ici (à la source de l’asso) :

Rôle :
1) Structurer les actions diverses déjà existantes (rencontres, événements associatifs,
communications) ;
2) Mettre en oeuvre les décisions du Bureau et favoriser le développement de l’association dans le
respect du projet associatif ;
3) Mettre en place les moyens nécessaires à la réalisation des diverses actions et activités.

D’ailleurs je voulais remercier l’autre de donner un coup de main efficace sur les écritures administratives de l’asso ainsi que dans la recherche d’un local, ça me fait du bien.

A part ça, ça y est j’ai signé la location d’une maison pour un mois en mars sur une île bretonne, un exil nécessaire, expérimental. Un mois seul où j’ai le désir d’écrire un livre ou en tout cas des pages d’humeurs qui seront dédiés à ce qui me traversera durant ce séjour. Impossible de savoir donc aujourd’hui ce qui en sortira, même si je me doute bien que ce sera des écritures torturées comme je sais le faire .

Enfin bref voici un article qui relève du domaine de « l’échange d’informations », comme dirait l’autre, rien de très intéressant, donc.

Ps: j’utilise depuis quelques articles l’appellation « l’autre » dés qu’il s’agit de citer une personne qui partage un bout de ma vie. Nulle offense.

Ça suffit.

Patience et espoir, avec une pensée pleine d’amour et d’empathie pour ceux qui n’ont pas l’envie de vivre. Ça leur fera sûrement une belle jambe, m’enfin je suis touché par leur état et je pense particulièrement à elle.

Patience et espoir

W

 


Signes et Destin

Que c’est beau de croire au Destin, à mon Destin déjà. Penser qu’il y a un chemin qui me réalisera plus que tous les autres, est à l’origine de nombreux tiraillements et de doutes qui s’étirent douloureusement sur plusieurs mois. Mais lorsque, comme la semaine passée, des signes évidents apparaissent : quel soulagement! C’est mon expérience la plus concrète de la joie : se sentir être au bon endroit, au bon moment, sur le bon chemin. Peut-être est-ce comparable à une situation où je serais perdu dans une forêt obscure ou dans un désert infini et par miracle je retrouve le sentier qui mène à chez moi après des saisons d’errances. C’est comme-ci la vie me faisait un simple clin d’œil qui effacerait d’un coup les doutes que j’avais sur la voie empruntée…

Il s’agit là de mon rêve d’être acteur. J’ai commencé le théâtre à la rentrée 2013, tout comme ce blog, n’ayant pas de talents particuliers, j’utilisais ces moyens d’expressions d’abord pour leurs bienfaits thérapeutiques. Coup du Destin, je suis tombé sur une prof, metteur en scène, qui convenait parfaitement à ce que je cherchais : avant tout un travail sur moi-même. Pendant deux ans, je l’ai suivi dans tout ce qu’elle proposait : ateliers, stages, lectures. Jusqu’à l’été dernier, où pour couronner le tout, j’ai intégré sa troupe pro pour une pièce avec laquelle je suis parti en tournée. Bref, petit à petit, le plaisir de la scène à pris place sur l’effort à fournir pour dévoiler ses émotions. Enfin, je me suis inscrit l’année 2015 dans une troupe de théâtre de clown dans laquelle j’ai pu me concentrer sur le travail du corps et le lâcher prise du mental. J’ai pris la décision en septembre dernier de ne pas intégrer une école de théâtre pour « revenir à la réalité », trouver un boulot. Coup du Destin, avec les attentats, une crise maniaque suivi d’une hospitalisation à Noël a coupé court dans la voie parisienne sans théâtre que je prenais. Du coup, retour chez mes parents, et après trois mois de dé-pression, de retraite, de transformation intérieure, de recentrage, de métamorphose, bref un mélange de tout ça! hé bien après c’est 3 mois d’hiver, je m’inscris à un stage d’admission pour une école de cinéma parisienne. Et cela nous mène à mardi dernier, premier jour du stage…

Ce n’était pas seulement mon retour sur scène, mais avant tout mon retour à la vie sociale, mon retour dans un groupe. Etant resté en ermite trois mois chez mes parents, participant seulement aux rencontres HS. Autant te dire que mardi, avant le stage, j’étais dévoré par un stress qui me dépassait largement. Zéro confiance en moi pour intégrer ce nouveau groupe. Doutes en boucle quant à ma décision de reprendre le théâtre. Avant de prendre le RER pour Paris, je suis resté un peu dans mon parc à me laisser paralyser par le venin de mes anxiétés. Au-delà de ce mal, je me sentais obligé d’y aller, je n’ai pas pensé une seconde à annuler. Je savais que ce que me faisait subir mon mental n’était pas adapté à la situation, je le savais mais cela n’effacer pas la douleur. Comme à chaque fois que j’appréhende une rencontre, j’arrive sur place très en avance. Je me suis posé sur une terrasse d’un café, non loin de l’école. Je suis resté assis à regarder les passants et les voitures passés. Je n’étais pas dans une sérénité totale mais assez bien pour sortir de mes tourments intérieurs et de regarder le monde extérieur. C’est là, qu’une fois de plus, la chanson de Goldman « Il suffira d’un signe » pris tout son sens. Un petit signe du Destin qui eu un effet colossale sur moi. D’abord surpris d’un tel clin d’œil mystique, je fus ensuite galvanisé. J’étais rassuré. J’étais sur le bon chemin.

Pour te raconter cet instant magique, je dois remonter d’abord à l’automne 2014. Grâce à ce blog, j’ai fait la rencontre d’Elise qui devint très vite une amie. C’est elle qui me proposa de l’accompagner à un stage d’un week end sur la « Communication avec les ancêtres » d’après la tradition amérindienne. Pendant trois jours, un sage amérindien, Don Marcelino, nous initia, par des expériences basées sur le silence et la méditation en groupe, à  entrer en contact avec un ancêtre choisi. Fort déjà de mes croyances mystiques, je n’eu pas de mal à accepter l’existence de cette dimension. L’ancêtre, étant pour moi, l’équivalent de mon étoile, de mes âmes protectrices et autres symboles permettant une ascension spirituelle. Pour résumer, mon grand père, appuyé par la clairvoyance du sage, m’indiqua de faire du clown, étonnant! Et Don Marcelino me donna un contact précis. Quelques semaines après je me trouvais près de Grenoble pour le stage de clown en question. La découverte de cette pratique fut une révélation pour moi. J’en profite pour faire la pub du clown de théâtre qui a mon avis est la forme d’expression la plus adaptée pour l’hypersensibilité.Bref, en attendant le train pour le retour à paris, je pris un café et là, coup du Destin : je rencontre une ex-copine que j’avais déjà revu par hasard sur une aire d’autoroute! Et comme si ça suffisait pas pour que je comprenne que l’âme de mon grand père était bel et bien présente dans tout ça, dans ce café, assise, elle lisait un bouquin qui avait pour titre : Le livre des coïncidences!! Là où il y a quelques temps je serai parti en crise maniaque, j’ai interprété ce signe avec une profonde simplicité que j’ai gardé depuis : c’est un signe que je suis sur le bon chemin et, donc, que tout va bien se passer. Le clown m’a beaucoup apporté,et l’expérience n’est pas finie, dans la connaissance de moi-même. Ce sont des très belles rencontres, Elise et Don Marcelino, et des signes qui m’ont mis sur cette voie qui passe de manière plus qu’évidente par le nez rouge.

J’ai arrêté, provisoirement, les cours de clown depuis ma dernière crise. Bon, je reviens à ma terrasse de café à laquelle je suis assis, mes yeux sautant d’un passant à l’autre, d’un conducteur  à un passager. Avec toujours l’appréhension de ce premier jour de stage et particulièrement la peur de me présenter : qu’est ce que je vais dire? etc. Et là, dans ce nuage de fumée, je vois, à l’intérieur d’une voiture, un petit garçon avec… un nez de clown! Grosse surprise, je ne m’attendais pas à ce virage de ressenti. Ce nez de clown, d’abord, c’était un signe de mon grand père, un signe d’encouragement, « tu n’es pas seul ». Comme un phare dans la nuit, une main tendue. C’est rien et pourtant quelle force, subitement, m’habite!

Bon je vois que je suis déjà à mille mots. Je te raconterai au prochain article, comment ce stage m’a ouvert la voie, avec, comme à chaque fois, une rencontre qui fait le pont vers un autre environnement, un peu plus proche de nos rêves.

Avant tout rêver, rêver le plus large possible, après la vie fait le reste.

Patience et Espoir,

W

 


On ne souffre pas pour rien

Je ne sais plus quel grand artiste disait : « Toute souffrance est supportable tant qu’elle fait partie de son histoire ».

Cette citation a beaucoup de sens pour moi…

La dépression est une période très douloureuse pendant laquelle le désespoir, le vide, les doutes règnent. Il est pratiquement impossible de philosopher lorsque l’on touche le fond et se dire : « ce que je vis est dur mais c’est positif ». Impossible d’y croire lorsque l’on sombre dans une solitude infernale. Et pourtant, c’est vrai!

La dépression ne tombe pas du ciel, elle n’arrive pas par hasard. Au regard de notre vie, elle s’inscrit même logiquement dans notre évolution. La dépression et son lot de souffrance cache une transformation inconsciente. Elle annonce une période nouvelle. Et cela demande certaines mutations de notre être. Nous pensons, nous nous plaignons de ne pas avoir d’énergie lors de ces périodes, en réalité nous dépensons beaucoup d’énergie à résister…

Evidemment c’est plus fort que nous et nous n’en avons pas conscience, mais lors de la dépression nous résistons à quelque chose de nouveau qui s’opère en nous. Plus cette nouvelle partie de nous qui tend à émerger est grosse, plus nous résistons. Pourquoi? parce que l’inconnu fait peur et parce que nous sommes fragiles.

Rilke écrit dans « lettres à un jeune poète » (voir l’hommage que je fait à ce génie dans l’article : Rilke roi des HS) que la tristesse provient de notre résistance à un ressenti nouveau.

Lorsque je prend du recul sur mes dépressions et crises maniaques, je me rends compte qu’elles s’inscrivent parfaitement dans une évolution qui aboutit aujourd’hui à qui je suis, une personne qui n’a jamais été aussi prêt de soi (même si j’en suis encore loin!) L’important c’est le chemin. Bref!

Le mot « dépression » ne fait pas allusion à la souffrance littéralement. Il dénote que d’un répit, une baisse d’énergie. Le fait de souffrir ou pas dépend de l’accueil que l’on fait à ce qui nous arrive. Attention, je ne dis pas que c’est simple, même en ayant conscience de la signification de la dépression, je suis toujours débordé par la peur et les doutes lorsqu’elle arrive.

Bien vivre la dépression demande beaucoup d’auto-bienveillance et de compréhension de nos proches. Adieu la culpabilisation, le regret, l’angoisse d’être en train de rater sa vie, les comparaisons avec les gens stables, normaux qui ont un travail, une femme, etc.

La souffrance psychique n’attaque pas tout le monde. Injuste? Non! C’est seulement que nous sommes pas tout le monde et de ce fait il est alors insensé de se comparer avec la vie de tout le monde. A la différence de la plupart, nous avons quitté l’autoroute pour des chemins plus éreintants. Mais ce ne sont pas les sentiers les plus difficiles qui mènent aux vues les plus imprenables, belles?

La dépression est un passage de notre vie, une transition difficile mais nécessaire pour devenir qui on est. Mais bonne nouvelle, la dépression a toujours une fin! La patience est notre meilleure alliée.

Mais surtout ne culpabilise pas d’être fatigué, reposes toi autant que ton corps le demande. Ne culpabilise pas de ne rien faire, divertis-toi avec des films et toutes choses qui puissent t’apporter un petit plaisir. Ne sous-estimes pas l’appel à un ami, c’est toujours un réconfort.

La dépression ne se combat pas, elle s’accueille. Il n’y a rien à faire, elle a besoin de ce silence pour que des transformations profondes de l’être s’opère. Il n’y a que deux mots:

Patience et espoir

Voilà, ce texte m’a été inspiré lors de la rencontre skype de dimanche avec frodon 😉

W

Ps : le projet d’association entre hypersensibles se réalisent : www.association-hypersensibles.fr


Etre, Faire et Avoir

Etre, faire et avoir.

Il y a un équilibre à trouver entre ces trois verbes lorsque l’on se les approprie. Il est évident que depuis quelques années je me suis engouffré dans l’être, dans la compréhension du moi et la recherche du soi ; le premier étant le nuage de l’égo à éclaircir pour atteindre la plénitude du deuxième. Dans mon être j’ai découvert multiples richesses mais aussi des ombres aussi tenaces que les merveilles qu’elles emprisonnent. Depuis plusieurs moi, j’ai le sentiment de m’être perdu dans l’être au détriment du faire et de l’avoir.

Je ne prends pas en compte le blog et tout ce qui va avec dans le sens qu’ici j’ai construit seulement un miroir du parcours de mon être.

Pour avoir, il faut faire. Cela fait bien longtemps que je ne suis plus dans le faire. J’insinue ici que la composante principale du faire est le métier, l’activité professionnelle. C’est cet aspect du faire dont je me suis écarté. Etant donnée que je ne suis pas dans le faire, je ne suis pas dans l’avoir. Autrement dit, je vis dans le subjectif et non dans l’objectif.

Depuis ma sortie d’hôpital, en janvier, je vis les limites de l’entreprise du développement personnel de l’être. J’ai la sensation de m’être écarté très loin de toutes réalités communes, sur une étoile anonyme depuis laquelle je survis socialement à travers la connexion que permet ce blog entre moi et l’autre (toi en l’occurrence).

Depuis quelques semaines, dès que je me déconnecte de la toile qui nous relie, je flotte dans mon atmosphère personnelle, de doutes en fragiles certitudes, de prises de consciences en peurs. Je persiste dans une inactivité dans l’ombre infinie de moi-même. Voilà le désarroi que je tente d’exprimer.

La bonne nouvelle est que je sens depuis quelques jours la nécessité, pour ma santé, de transvaser le plus grand de mon énergie de la question Qui suis-je à Que faire? Mais alors que faire? Cette interrogation a le don de me tétaniser et mettre en couleur mon manque de confiance. J’ai tellement chuter. Je me suis brûler les ailes tant de fois. Et il y a cette Foi en moi qui me fait croire que des grandes actions, des belles créations m’attendent… Mais cela fait 13 ans que j’ai la possibilité d’entamer la construction de ces tours qui toucheraient le ciel de mes rêves. Mais voilà, j’ai 30 ans et ma capacité réside toujours plus à rêver qu’à agir. En fait, malgré mon fond d’espérance, l’avenir me fait peur. Je suis terroriser lorsque je m’imagine 10 ans plus tard à écrire un pareil article dans ma chambre de la maison de mes parents. L’image de ce que doit être la vie d’adulte que nous impose la société et le regard de l’autre sur mon incapacité à devenir cet adulte respectable me terrorise. Et pour parfaire ce joli petit enfer, j’ai conscience que j’ai un regard dur envers moi-même. Cette même conscience que j’ai élargi au prix de nombreuses expériences initiatiques et hospitalisations, m’handicape face à l’autre en groupe. Je vis sur une autre longueur d’onde, c’est bien ça ma solitude. Heureusement il me reste l’écriture et ce personnage W qui maintient un lien entre moi et une réalité conventionnelle.

Bref que faire? Aujourd’hui, demain, c’est quoi le projet, le métier dans lequel je pourrais faire et un peu moins être et pour ensuite me gratifier un peu de avoir? Concrètement, je ne vois pas comment l’écriture pourrait me rapprocher plus de la Terre. Le théâtre ? j’ai appelé ma metteuse en scène de la tournée de l’été dernier et il s’avère que je ne serai pas de la partie cette année. Et j’ai cette philosophie qui me colle à la peau : « ne pas forcer, ce qui est bon pour toi, la vie te l’amènera.  »

Juste avant d’écrire cet article, je fumais ma première des trois cigarettes quotidiennes – c’est fou je fume quatre fois moins depuis un mois sans grandes volontés, bref – sur la terrasse sous un ciel bleu, petit teaser du prochain printemps, et l’idée du pèlerinage de St Jacques de Compostelle me parut providentielle.

Bref, tout ça pour dire que si je suis déséquilibré c’est fondamentalement dans la répartition de mon énergie entre l’être, le faire et l’avoir.

Ps: A chaque fois j’oublie de le rappeler : j’ai un autre blog hébergé par l’express : http://blogs.lexpress.fr/bipolaire/  .

Patience et espoir

W

bipohypermaniac@gmail.com


En pleine transformation

Nous sommes le 11 novembre et il est bientôt 11h11 soit 11/11 11:11 et il fait beau… Tout un symbole. Sans pour autant commettre de sur-interprétations ésotériques, j’aime penser qu’il y a des jours et heures propices à une certaine magie. Comment l’expliquer? Je pense tout simplement que le fait que de nombreuses personnes y voit un moment spécial pour méditer, se connecter, prier cela créé une rencontre multiple de bonnes intentions, bonnes ondes, bonnes énergies et décuple les effets de libérations, lorsqu’on y croit! Hé oui, tout repose sur le fait d’y croire en fait. En tout cas, voilà ma logique qui me paraît irrationnellement rationnelle. D’ailleurs, souviens toi de l’heure 22h22 où je t’invitais, lorsque tu surprenais ton horloge à cette heure là, d’envoyer une pensée positive, de te connecter à un réseau spirituel d’amour en même temps que d’autres. Voir l’article 22h22 L’heure révolutionnaire et le partager à tous ceux qui ont envie de croire à un réseau social invisible qui, lorsque l’on s’y connecte, apporte un peu de courage, d’espoir, d’amour.

Amour, amour, amour. Je n’est jamais autant employé ce mot, d’autant plus que je suis célibataire et que je ne suis pas en recherche d’une énième relation amoureuse. Enfin si, je travaille une relation amoureuse avec moi-même étant persuadé que c’est la clé la plus puissante pour toutes guérisons. Une simplicité, oui, et pourtant j’en ai pris vraiment conscience que depuis très récemment, et les effets se ressentent déjà même si c’est un soin qui se pratique quotidiennement au cours de toute la vie et qui nécessite une patience confiante.

Je pense que le texte que je t’ai recopié de Rilke ainsi que l’allégorie de la caverne de Platon ont été un déclic. Voir l’article Platon et Rilke, rois des HS. Ça y est 11h11 est passé, pas de tremblements de Terre, d’illuminations… peut-être est-ce seulement un symbole qui rappelle qu’à chaque minute le monde se transforme, se recrée, que tout est possible. Je me souviens d’une belle phrase d’un grand artiste dont j’ai oublié le nom : « Ferme les yeux, et rouvre les avec un regard nouveau sur le monde », encore une manière de vivre l’instant présent. Revenons à Rilke…

La lecture de Lettres à un jeune poète m’a été d’une véritable aide. Elle m’a permis d’amorcer un nouveau regard sur mes mélancolies, mes moments de solitudes. Grâce à l’écriture de Rilke j’ai compris que la tristesse n’était pas fondamentalement négative, elle était témoin d’une transformation. Une transition, une émancipation qui nécessite une certaine convalescence, une patience. Je dois être patient et accueillir, aimer cette tristesse qui accompagne une libération.

Je vis une mutation de mon être (déclenchée significativement depuis ma dernière forte crise de janvier 2013). Le fait d’en avoir pleinement conscience m’aide à ne pas culpabiliser car privilégié « l’être » demande de suspendre le « faire » et « l’avoir ». C’est donc normal  que j’ai du mal à me projeter dans l’avenir, à faire des choses, à douter, puisque ma personnalité est en profonde transformation. Il ne reste, ce qui est loin d’être facile, qu’à simplement être confiant durant ce voyage vers un nouveau moi. Un nouveau moi, qui dans quelques années, sera si différent du moi d’il y a 3 ans que j’aurai beaucoup de mal à croire à ce conte de fées. D’ailleurs cette métamorphose est douloureuse par nature : quitter une vieille peau troublée n’est pas une Thalasso-thérapie. Parce ce que ce voyage est une traversée vers un nouveau continent, une exploration vers une Terre inconnue. Il n’y a pas de balises, pas de repères qui nous montrent le chemin. Tout simplement parce que l’on chemine vers notre Destin, notre chemin de vie qui est unique. J’aime beaucoup l’image de la personne qui fait une nouvelle trace dans la neige à côté de celle qui a été marqué par le passage d’un grand nombre de voyageurs. J’ai quitté ce sentier commun, pour ma propre trace dans une neige vierge.

J’ai pris conscience aussi récemment que je dois faire attention à ne pas m’attacher à un monde révolu, à mon ancienne peau, que je dois être ouvert au nouveau. Ouvert, rester ouvert, toujours s’ouvrir et Accueillir, accueillir, toujours accueillir. Cela résume peut-être ma philosophie. Aussi, oui je peux douter mais pas douter de mes doutes. Croire fermement à cela.

Pour revenir au sujet fâcheux de ce blog : bipolarité, maladie… Je voudrais dire ici un risque dommageable de vivre ses périodes troublées comme une vulgaire maladie que l’on pourrait comparer au diabète (c’est une comparaison que j’entends beaucoup malheureusement), ce risque serait de croire que nos perceptions durant nos périodes troubles seraient fausses. Non mes perceptions ne sont pas fausses. C’est terrible de croire cela. Croire que notre perception de la vie est fausse seulement parce qu’elle est différente! Nos perceptions sont troublées parce qu’à un moment donnée deux réalités sont en conflits : notre imaginaire et une certaine objectivité. Le but est de concilier les deux. Bon ce paragraphe est hors sujet, m’enfin…

Pour terminer sur la transformation dont les témoins sont la tristesse, la crise maniaque, la dépression, la solitude et bien d’autres. Cette métamorphose de l’être que nous, HS (hypersensibles), sommes plus exposées est aussi le lieu de l’émergence de nos pouvoirs humains enfouis si profond en nous. Ce qui explique l’intensité qui peut avoir dans certains chaos que nous vivons. Il y a quelque chose de très chaud, très intense, presque incontrôlable qui veut se manifester si puissamment que l’on peine à le canaliser. Je pense que cette chose est notre essence, l’essence de la vie, cette poussière d’étoile, l’Amour…

W.


L’enfer c’est les autres

L’enfer, c’est les autres. Je reprends là un titre d’un rap de Youssoupha (L’enfer c’est les autres) que que lui même a repris de Jean Paul Sartre. L’enfer,  c’est les autres… C’est une pensée qui pourrait facilement me séduire lorsque je peine sévèrement dans mes relations avec l’Autre. Car tous les maux dont je souffre sont issus de mes relations à l’autre. La peur de ne pas être accepté par l’autre. La peur de ne pas être compris. La peur de ne pas être toléré pour qui je suis, avec mes différences, la peur de ne pas être aimé. Aimé. .. moi qui sans effort, naturellement, aime tout le monde et qui ait de la compassion même pour ceux qui se comportent très mal. Bref les tortures que sévissent mon esprit, la solitude dont souffre mon âme, tout cela est lié avec mes relations à  l’autre. Alors, l’enfer c’est les autres. .. ?
Non! Je n’ai jamais cru cela. Le mal ne vient ni de l’autre ni de soi. Le mal né dans la difficulté à connecter deux mondes différents. Mon monde imaginaire est si loin de la réalité commune que cela rend difficile la communication. Le mal est là tout simplement, et toutes les peurs proviennent de ce pont inconnu qui faut traverser pour  comprendre l’autre. D’autant plus que la complexité de mon être, complexité engendré par mon hypersensibilité, me pousse à me focaliser sur mon monde qui m’est encore bien étrange au détriment du monde de l’autre. Alors, empêtré dans mes ressentis, je manque de distance d’objectivité et je regarde l’autre par mon prisme compliqué.

Après les doutes, les peurs, cela se termine toujours pareille. Lorsque je parviens à vivre l’autre délesté de toutes mes lourdeurs, je m’aperçois qu’il ne me voulait pas de mal.

Vivre sans peur, c’est vivre sans mal.

Je profite de cet espace pour exprimer mes meilleurs sentiments à une Aurélie qui, en plus de son trouble psychique combat des troubles physiques et cela avec courage et brio!

Et enfin, merci à vous pour les messages de soutiens adorables. Je suis même un peu gêné de ce privilège alors que tant d’autres vivent les mêmes troubles sans réel encouragement. Mais merci, ça me touche beaucoup cet amour. Tu n’es pas seul et même si en ce moment tu ne vois pas le bout, il y a de l’espoir, courage!

W.


Face à l’autre…

…J’aurai préféré être un stylo, un crayon à papier ou un clavier d’ordinateur parce qu’apparemment avec mon corps, ma bouche j’ai bien du mal à m’exprimer et à me faire comprendre. Voilà pourquoi j’écris, non pas parce que j’aime la littérature ou par quelques passions, mais parce que c’est une nécessité pour pouvoir m’exprimer. Cette situation de nouvelle colocation peut paraître tout à fait anodine, en réalité elle est très révélatrice quant à ma faiblesse de communication. Dès qu’une personne nouvelle entre dans un cercle de ma vie, je suis déstabilisé. Que ce soit sur le plan professionnel ou social, lorsque je suis contraint d’être en relation avec une personne que je connais pas, qui me connait pas, où le feeling prend pas naturellement, alors mon esprit rentre dans une sordide bataille.

Je pense qu’au départ j’ai peur de m’affirmer par peur d’être rejeté. C’est comme si j’avais quelque chose à cacher, que je ne pouvais pas être moi-même, qu’il faut que j’use de stratégies pour plaire. Et quand il y a quelque chose chez l’autre qui me déplaît je suis incapable de l’exprimer. Alors mon esprit tourne, cogite, fume et lorsque j’ai l’occasion de dire à haute voix ce que j’ai fulminé pendant des heures, je suis happé par l’énergie de l’autre et incapable de suivre le plan que j’avais répété.

Je pense que je suis hypersensible à ce que ressens l’autre. De sa moindre gène qui ne le « gène » pas du tout en réalité. Je perçois instinctivement et très rapidement les petites pousses d’émotions négatives que l’autre va ressentir et naturellement (j’ai toujours réagi comme ça) je vais « respecter » ce que vit l’autre et je vais taire ce qui me gênait jusqu’ici juste le temps de la situation. Et puis une fois seul, je vais souffrir de ce comportement et je vais remettre la machine en route, ressasser-douter-anticiper…

Tu vas peut être penser que je pense trop, j’ai conscience que ce que j’exprime ici peut paraître ridicule. En réalité c’est un véritable enfer. C’est un sentiment de solitude extrême. Une solitude si profonde est complexe qu’il ne me vient pas d’appeler un proche pour partager cette tristesse et être réconforté parce que je ne saurai comment l’expliquer oralement « en vrai » à quelqu’un.

Face à l’autre, je ressens trop et je perds mon pouvoir d’expression. J’aurai voulu être un crayon, je me serais marié à une feuille et nous aurions eu plein de petits mots / mômes…

Pfff… Que faire?

W.


Où je vais?

J’ai l’impression de faire des mauvais choix. J’ai l’impression de m’engager dans une vie qui ne me ressemble pas. Je déménage ce soir de ma chambre de bonne à une colocation à deux dans le 10e arrondissement, à Belleville. Cette décision m’ancre un peu plus dans la vie parisienne. En septembre j’ai fais le choix d’arrêter le théâtre pour reprendre un projet professionnel plus classique. De plus, une légère gastro rend encore plus difficile cette période.

C’est comme si quelque chose en moi était en train de me dire « mais je ne veux pas de cette vie, sauves-toi! ». Je stress, je doute, j’ai peur aussi par rapport à cette colocation « je ne la sens pas », je sais que c’est caractéristique de la peur d’avoir peur. Peut-être que tout ça c’est pour mon bien, mais j’en doute fortement.

C’est la première fois de ma vie que je ressens un tel désarroi. Je fais pas mal de cauchemars, je culpabilise d’être dépendant de mes parents, je me juge… tout ce qui n’est pas bon! C’est comme-ci j’étais à un virage important de ma vie et que je le ratai.

Pour survivre à cela, je me créé des bulles de rêves comme oxygène. Hier soir je rêvais d’être en train de retaper une vieille ferme en provinces, de créer une communauté, un centre ouvert, un lieu d’accueil, un refuge, un accompagnement de projets artistiques, de projets mégalo. Une micro société fondée sur d’autres valeurs que celles-ci, où je n’aurai plus besoin de me tracasser le cerveau pour trouver ma place. Je n’assume même pas pleinement ce rêve, c’est dire le manque de confiance.

Peut-être que tout cela n’est que l’effort que je dois faire pour tourner une page. Je n’en sais rien, je suis HS, hors service, hors système, hyper sensible…

Je retourne à mes cartons, la tête lourde, le ventre tendu… Haha quel tableau!

W.