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Je suis magique. Chapitre 1

L’ennui. Après la magie, l’ennui. Que la vie est ennuyeuse lorsque la magie n’est plus. L’avantage de ne pas connaître la magie est de ne pas vivre l’ennui qui va avec.

J’attends.

Assis dans un café. J’ai mangé mon goûter, j’ai fait la plupart de mes devoirs. Je m’ennuie. J’ai rien à faire. Et tout à faire, en même temps. Je n’ai plus l’énergie d’aller vers. Alors j’attends le retour. Tel un joueur de Tennis, j’ai réussi mon premier service, j’attends le retour en face. Espérons que je n’ai pas fait d’ace.

« Qu’est-ce que je peux vous servir?

– Un petit café allongé s’il vous plaît ». Petit et allongé… Ce que je viens de dire est ridicule. Auto-jugement, quelques secondes de mal être, heureusement je ne suis pas assez malheureux pour que ce raté gangrène.

Le bruit des tasses derrière le bar s’ajoute à une musique de fond aérienne. Ça va y a pire. J’ai envie de jouer au billard à l’étage. Il y a aussi le livre Croc Blanc de la bibliothèque du bar qui m’attend. Flemme. Je préfère m’ennuyer. Comme si l’ennui était le divertissement ultime.

« Ah Ah Ah Ah, un vin chaud….. c’est un vent d’est…. ah ah ah ah » Mon rival vient de faire son entrée. Le lascar de l’Ile. L’ex de celle que je me suis épris. Un ex père de leurs de petites filles. 7 ans de relations. Séparés depuis 6 mois. Très jaloux, violent, il paraît…

« Ah ah ah ah ah ». C’est marrant ce rire, loin d’être naturel. Une fausse virilité. Un mec torturé. Un mec qui torture. Je lui ai parlé une fois lors d’une soirée. Deux minutes de discussions amicales. Pourtant j’avais discuté avant longuement avec elle. Je ne m’attendais pas à sa sympathie. Je connais bien des peurs, mais bizarrement je n’ai pas peur de lui. Je sais qu’un jour il y aura affrontement lorsqu’il sentira le lien subtil qui se crée entre elle et moi.

Mais attends, qu’est-ce que je suis en train de faire?

Je suis en train de transformer mon ennui en création. Je te raconte une histoire. Le début d’un roman.

Je m’ennuie. Mais je m’ennuie plus agréablement.

C’est marrant, le lascar est assis avec son gang à trois mètres de ma table, de mes épluchures de clémentine, alors qu’il y a deux heures j’appelais sur le téléphone fixe d’elle. Je suis tombé sur une de leur petite fille, communication incompréhensible, mais cela n’a pas d’importance. Ce qui est drôle c’est qu’il est bien possible que cet appel ait engendré la présence actuelle du père là maintenant. Si je choisis de vouloir la revoir, je finirais pas l’affronter. Il est plus grand, plus nerveux, plus fort. Mais un seul regard suffira pour extraire son mal. Je suis magique.

A suivre


Conférence « Bipolaire y’a de l’espoir! » ce dimanche à Paris

Ce dimanche 2 Décembre à 14h30 à Paris.

Loin d’exprimer un avis médical sur le trouble bipolaire, je serai là pour vous parler de mes 10 ans d’ expérience de de « diagnostiqué » mais aussi celle d’accompagnant de personnes souffrantes de ce trouble psychique. Notamment des épisodes dits de « crise maniaque »qui ont ponctué une partie de ma vie et de celles de quelques amis.

Les familles et proches sont les bienvenus, c’est important pour moi de tenter de les aider à comprendre ce qui se trame dans la tête de leurs êtres chers et de donner quelques conseils dans la relation à avoir avec eux lors des périodes difficiles. Tout cela, je le répète, aux vues des mon expérience personnelle et des nombreuse rencontres entre bipolaires que j’ai organisé depuis 2014.

Aussi, j’aborderai le lien entre la bipolarité et l’hypersensibilité. Et quelques mots sur l’association des hypersensibles que j’ai créé en 2016 : www.association-hypersensibles.fr

Enfin, je serai heureux de présenter mon livre pour ceux qui le veulent : La vie d’un bipolaire, le livre

Merci de signaler votre venu avec un petit mail sur bipohypermaniac@gmail.com

Rendez vous donc ce dimanche 2 Décembre à 14h30 au GEM « Étoile Polaire » (Local ARGOS 2001),

119 rue des Pyrénées, rez de chaussée légèrement en retrait et en contre-bas de la rue des Pyrénées,

métro Pyrénées sur la ligne 9, 2 stations après Nation.

 

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J’ai un job pour toi

Toi, qui aime ce blog, les articles et les commentaires qui s’en suivent. Tu es plus rare aujourd’hui… Bref, trêve d’introductions lourdes, j’ai pour idée comme prochain livre de publier une compilation des nombreux témoignages qu’a suscité l’article « Vivre avec un bipolaire ». Tous ces différents regards de proches et de personnes diagnostiquées sur le trouble bipolaire sont d’une richesse qui mérite d’être mis en valeur.

Pour ce projet j’ai besoin d’aide. Car ce n’est pas un travail d’écriture (puisque la matière principale est déjà là) mais plutôt un travail de synthèse, correction, mis en forme et autres tâches avec lesquelles je ne suis pas le plus à l’aise.

Tu peux donc m’envoyer ton CV. Plus tu as d’hospitalisations, de dépressions à ton actif plus tu as de la chance d’être sélectionnée. « ée » tu remarqueras. Je plaisante. Il faut juste que tu aimes ce genre de travail et surtout que tu aies du temps en ce moment et que tu sois réactif pour que le projet se fasse assez vite, avant la fin de l’hiver.

Enfin bref, j’en ai assez dit pour un premier contact sur : bipohypermaniac@gmail.com

Tu pourras ensuite écrire toi même un bouquin « travailler avec un bipolaire »…

Bon… J’aime pas le ton que je donne dans cet article. Ça doit être l’humeur du soir… Bref, rejoins l’aventure!

W

« Quand vient le soir, les ombres du jour apparaissent dans le miroir »

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Diagnostique : la « mal-a-dit »

Tout d’abord je te renouvelle l’annonce de mon projet de parler de mon expérience de la bipolarité lors d’une petite conférence que je voudrais tenir à Paris le weekend du 3, 4 Décembre 2018. Je cherche une petite salle qui pourrait accueillir un petit groupe de personnes ayant ce même diagnostique mais aussi des proches qui seraient intéressés d’entendre ma vision sur ce trouble psychique. Ma version sur les causes, les déclencheurs et les moyens pour transformer la souffrance à travers mon vécu. Exprimer de l’espoir là où l’on parle surtout de maladie. Et pourquoi pas relancer des rencontres entre bipolaires à Paris. Et présenter mon bouquin : la vie d’un bipolaire (dispo ici)

Parce que finalement, ce qui rend malade, ce qui rend fou, ce qui fait perdurer la souffrance, n’est-ce pas la solitude? Le sentiment d’être seul avec ce que l’on ressent, ce que l’on pense, la manière de percevoir le monde…

Dans la famille des hypersensibles, les diagnostiqués bipolaires sont particulièrement créatifs, ou en tout cas ont particulièrement un gros potentiel créatif qui de part son intensité, sa brutalité, est très difficile à exprimer, canaliser, ancre et transformer en réalisations. Je dois multiplier les expressions artistiques pour garder un équilibre entre ce que j’imprime et ce que j’exprime. Entre ce que je reçois et ce que je donne. Entre ce que je ressens, comprends et ce que je partage. L’écriture, le théâtre et plus récemment la musique, avec actuellement l’apprentissage de la guitare. Tout un arsenal artistique, une discipline, sans oublier le sport, l’alimentation, le sommeil. Le diagnostique tombé, nous invite à développer un art de vivre très exigeant si l’ont veut vivre positivement de notre spécificité. Du pouvoir qui se cache sous le trouble. Etre maître de notre magie. Comme les X-mens. Cette fiction est une métaphore inspirante de notre réalité.

Le diagnostique bipolaire tombe. Un soulagement sur une souffrance. « Je ne suis pas fou, je suis malade ». Je comprends que ça rassure beaucoup d’entre nous. Mais ce n’est pas tout à fait juste. OK pour le terme de « maladie ». Mais dans ce cas, je le comprends dans son sens littéral: « le mal a dit ». Quelque chose cloche en nous, quelque chose ne va pas, une partie de soi est en souffrance. Notre corps l’exprime et dit ce mal à travers une crise, une dépression. La « mal à dit » apparaît. D’accord, le diagnostique est là pour donner une reconnaissance à ce mal qui s’exprime. Donner des médicaments pour soulager ce mal est nécessaire. Mais le risque et le malheur est de se limiter a cette réponse. Car ce que notre « mal-dit » mérite une écoute et une remise en question plus profonde de notre vie. Grossièrement, la bipolarité est un message direct de notre corps ou de notre âme (Que sais-je?) pour nous dire que l’on est dans la mauvaise direction. Que l’on s’est tant écarté de notre chemin, de ce qui est bon pour nous, de notre destin (pour les croyants) qu’il était normal que l’on se prenne un mur, que l’on souffre pour se remettre en question. C’est une alarme qui nous invite sérieusement à vivre autrement, changer notre quotidien, notre environnement, activités, certaines relations.

Si on ne change pas quelque chose après une crise (en plus du traitement hein) la rechute est d’autant plus annoncée. Mais changer n’est pas chose facile ; le sentiment d’être perdu avec son lot de doutes et de peurs font partie du jeu.

Bref, le diagnostique est une invitation à un combat. Non pas un combat pour survivre et perdurer sur Terre tant bien que mal jusque notre mort, mais un combat pour vivre, faire exister ce que nous sommes, permettre l’être troublé en nous de s’épanouir et de se réaliser. Le diagnostique est une chance de prendre le bon chemin pour soi. Lorsque le « mal à dit » est pris en compte, écouté, il n’a plus rien à dire, il n’y a plus de maladie.

La « maladie » demande de « bienécouter ».

Avec Patience et Espoir,

W

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Ma conférence « Bipolaires, ya de l’espoir! »

Allez je me lance!

Je fête mes 10 ans de mon diagnostique « vous êtes atteint d’un trouble bipolaire ».

10 ans de vie riche en sensations, souffrances, folies, magies, dépressions, vides, explosions, délires, abysses…

7 hospitalisations en psychiatrie, dont la palme de l’internement : l’IPP de Paris. 8 crises maniaques. Les menottes, les attaches, l’isolement…

Et malgré tout ça… ou plutôt : il a fallu tout ça pour être qui je suis aujourd’hui.

J’ai vécu des phases de maladies intenses, mais aujourd’hui je ne me sens pas malade. Cela fait 3 ans que je n’ai plus été hospitalisé.

Pourquoi suis-je mieux aujourd’hui? Pourquoi suis-je plus heureux même qu’avant mon diagnostique, lorsque je n’étais pas considéré comme malade?

J’aimerai raconter mon expérience, aider des personnes récemment diagnostiquées et surtout les proches à comprendre ce qui se cache derrière ce mot « bipolaire ».

Tout cela à partir de mon expérience de patient mais aussi de proche de patients, car j’ai accompagné pas mal de personnes en crises, depuis que j’ai créé ce blog et les rencontres entre bipolaires et tout le petit univers relationnel qui s’en ai suivi. Et petit plus ma compagne a aussi été diagnostiquée. Bref je suis au cœur de l’action!

Bien sûr ma parole, n’a aucune garantie médicale. Ce n’est qu’un point de vue humain et spirituel.

Objectif principal : partager aux personnes présentes à ma conférence, l’espoir qui m’habite car il y a de l’espoir, malgré tout, il y a de l’espoir!

Voilà, je ne sais pas si le mot conférence est le plus adapté, en tout cas ce sera pour le 1er weekend de Décembre dans une salle à Paris.

Et ce sera l’occasion de présenter mon bouquin aussi! Qui est en vente ici : la vie d’un bipolaire, le livre.

Dites moi si vous êtes partants dés maintenant, ça m’encouragera : bipohypermaniac@gmail.com

Je vous transmettrai un rendez vous plus détaillé et formel lorsque j’aurai la salle.

Haha, ça va être chouette!!!

Patience et espoir

Car ce n’est pas parce qu’on ne sent pas d’espoir qu’il n’y a pas d’espoir. Oui, oui…

W

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AAH, payé pour être handicapé (à l’oral!)

W-AAH

Payé pour être handicapé

Oué mais regardez ce que j’en ai fait

Constaté ma production

C’est plus rentable qu’un fond de pension

AAH

Faut faire fructifier la différence

C’est l’évolution humaine à mon sens

AAH

Et pourquoi pas rembourser nos thérapies

Comprendre l’origine de nos pathologies

Soigner son mal à la source

c’est rentable pour tous

AAH AAH….

Extrait de :

Faut prendre soin des fous, ce sont des génies, on a besoin de nous!

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Judas! Enfoiré…

Je ne réponds pas aux commentaires, mais je les lis avec attention et je suis ravi que mes mots fassent échos quels qu’ils soient.

Brouillard. Doutes. Le scénario se répète. Même événement que l’année dernière et même plongeon. J’allais bien ces derniers temps et voilà c’est reparti. Seule note positive, c’est que cette fois j’ai réagi, j’ai pu m’exprimer. Les émotions sont sorties. Je m’en sors mieux que l’année passée. Je progresse. M’enfin…. Au lieu d’être un kilomètre sous terre, disons que je suis 700 mètres sous terre.

La vie est drôle. Elle nous renvoie la même expérience, camouflée différemment plus ou moins, à répétition tant qu’on ne l’a pas surmonté. Il y a une loi universelle là dedans, non?

Un grain de sable et tout mon système se remet en question, doute… J’ai beau avoir soixante dix personnes qui me soutiennent, me remercient, m’encouragent, me suivent, adhèrent, il en suffit d’un ou deux mécontent, grincheux, jaloux, ingrats, relou, casse-couilles, enfoirés, enculés, judas, fils de… oh ça va… J’essaie de trouver des mots qui pourraient canaliser les énergies troubles qui me gouvernent ces derniers temps. Rha, j’allais bien dernièrement, et voilà… pas de répit pour les artisans de lumière.

« C’est dur quand même. » Je dis ça juste pour me plaindre. Pour aller contre cette mode du moment « arrête de te plaindre, de faire la victime etc. ». Je suis une victime. Plus précisément, je suis souvent victime d’épreuves de vie douloureuses. Victime d’un mal être que je n’aurai jamais fini d’éclaircir vraiment, victime de souffrances. Comme un enfant qui tombe de vélo, il est victime de ses blessures sans qu’il n’y ait de coupable. Bref, c’est un ami qui m’a inspiré ce paragraphe nécessaire.

Je crée du lien, je permets à beaucoup de personnes de sortir d’un isolement à être en lien avec des autres personnes. Et cela en vrai dans la bienveillance. Et on vient me faire chier! Que je me plains, que je dirige mal. Oui, il y a des raisons à tout ça, des enseignements, etc. mais ça m’énerve. Ce que l’on peut être aveugle. Ce que l’on peut être déconnecté de la réalité car enfermé dans nos idées, nos utopies. Oui, je peux prendre ces événements comme des leçons. Justement, c’est plus fort que moi, je les prends comme des leçons, des remises en questions, et ça déstabilise tout mon monde, ça fait valser mon château de cartes que j’avais soigneusement, patiemment construit. Là ou d’autres auraient juste rejeté la faute « ce sont des connards, je n’ai rien à me reprocher, ce sont eux les névrosés, psychotiques, ce sont eux qui doivent se soigner, moi je ne change pas je continue ». Moi non, quelque chose en moi veut tirer profit de cette expérience quitte à faire trembler mes petites certitudes qui m’offraient un peu de calme dernièrement. PUTAIN!

Mon Dieu, éclaircit mon chemin. Balaye mes doutes. Et balaye moi ces connards aussi! Haha. Un peu d’humour en dépit d’amour. En dépit de la distance, de la compréhension. Je supporte très mal de ne pas arriver à être en lien avec une personne. C’est à dire à comprendre et être compris d’une personne. C’est parce que c’est rare aussi. Je suis doué pour ça. Me lier à une personne, l’écouter la comprendre. C’est pour ça que je suis à l’origine et au centre de cette belle entreprise de nœuds entre hypersensibles. C’est pas une asso, mais un joli sac de nœuds. J’ai des défauts aussi hein, les défauts de mes qualités d’ailleurs, comme tout le monde. Ce qui est épanouissant, c’est d’avoir créer le terrain propice à exploiter mes qualités. Une recette du bonheur surement. Et une recette concrète, pas seulement une belle citation creuse qu’on peut voir sur ton mur Facebook.

« Allo? Est-ce que vous m’entendez? Je répète :

Mon Dieu, des nuages noires m’éloignent de mon âme, aidez moi, éclairez moi mon chemin ».

Pas besoin d’une religion pour une prière.

Patience et Espoir, et achat du livre la vie d’un bipolaire. lol.

Aussi, bipolairs et bipolaires et famille de bipolaires surtout, je viens à votre rencontre début décembre à Paris pour parler de bipolarité bien sûr, dites moi si vous êtes intéressés : bipohypermaniac@gmail.com

W

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De retour ici le mardi et le vendredi à 22h22

Qu’est ce qui te guide? Vu où ça t’a amené, est-ce un bon guide?

Ces questions ne se posent pas si l’on pense être son propre guide. Où si l’on croit au destin, que l’on a pas le contrôle sur sa vie.

Ce n’est pas ma conscience telle qu’elle qui a choisi de naître. Ce « Je » là est conditionné par tout l’arbre généalogique, l’éducation et le hasard des rencontres. Ce que je fais à l’instant même, je ne pense pas avoir « choisi », ce n’est que la causalité… Bref! Je suis plus du genre à croire au destin, au lâcher prise.

J’ai une expérience du contrôle plutôt traumatisante, aussi là je n’ai pas eu le choix d’emprunter cette croyance du lâcher prise.  Cela consiste en croire que la vie n’a pas besoin de notre contrôle pour qu’elle nous donne ce qui est bon pour soi. Suffit d’accueillir ce qu’il vient, être attentif aux opportunités, à ce que l’on ressent… désolé je ne peux pas rester plus longtemps, (en attendant 🙂 )

Ps: Le Jeu commence le 22 sept à 22:22

Il suffit d’être simple, c’est facile lorsqu’il le faut.

W

De liens en liens : 1  2  3  4  5  6  7

 


« Attention au déni de la maladie »

keep calm

Ne laisses pas quelqu’un te faire croire que tu es malade si tu ne te sens pas malade. Et si tu te sens malade, ne laisses pas quelqu’un te faire croire que ta vie est foutue, car ce n’est pas vrai, on peut se libérer de tout mal, avec la conscience, le soin, la patience et l’espoir.

Malgré un diagnostique de bipolaire en 2008, je ne me suis jamais senti malade. Pourtant j’en ai chié, des crises maniaques, des hospitalisations à répétitions, bref un beau palmarès que tu peux découvrir dans le récit de mes aventures : maniac story ep 01-Je t’aime à la folie. J’ai atteint des jolis pics de souffrances à me mettre à genou par terre, en pleurs « Qu’est-ce que je dois faire mon Dieu, wouin wouin! », moi qui ne pratique aucune religion pourtant… Malgré tout cela, je ne me suis jamais senti malade. Quand tous les autres bipotes, eux, disent qu’ils sont malades, moi je pense « béh du coup, peut être qu’il y a eu une erreur de diagnostique » peut être qu’ils ont raison, et qu’en fait je ne suis pas bipolaire, tout simplement. J’aurai trompé tous mes lecteurs depuis trois ans… oh merde!

En réalité c’est pas simple cette histoire, parce que débattre autour de la bipolarité et la maladie est sans fin et engendre beaucoup de confusion, tout bêtement parce que le mot « bipolaire » n’a pas de sens au fond.

Premier non sens. On s’identifie au trouble : « Je suis bipolaire ». D’un côté c’est rassurant, on a une réponse à la question « Mais qu’est ce qui ne va pas chez moi? » mais en réalité on s’enferme dans une prison et on se stigmatise nous même à ….. ?oui, à quoi? On réduit notre personnalité, notre identité à une alternation de quelques périodes de souffrances. Une souffrance répétée qu’on interprète très vite comme maladie chronique, comme si on était prisonnier de notre passé et sans espoir pour le futur. « J’ai un trouble bipolaire » me paraît plus juste déjà. Même s’il y a un risque de fatalité aussi dans cette expression. Encore une fois, si seulement on pense le trouble comme une maladie.

Si le trouble bipolaire était seulement défini comme une variation particulière de l’humeur, une fragilité, une hypersensibilité, un handicap dans certaines situations, et tout ce que tu veux sauf le terme « maladie », alors là ok, pas de problème : J’ai un trouble bipolaire.

Je ne déni pas que j’ai une fragilité que je dois soigner, accueillir, connaître. Je ne dénie pas que j’ai une hypersensibilité très complexe que je dois comprendre. Je ne dénie pas que j’ai accumulé beaucoup de souffrances pendant la première partie de ma vie surtout, et que je dois continuer à mener un combat, pour me libérer de mes corps de souffrances, pour guérir mes blessures les plus profondes. Je ne dénie pas que j’ai un travail colossale d’affirmation de soi, d’incarnation. Haha! Mais tout ça, c’est le lot de tout le monde en fait! La différence, c’est que les événements de ma vie ont fait que j’ai acquis cette conscience, un peu en avance sur la masse, certes.

Si ce terme « maladie » m’embête ces derniers jours, c’est que je ne dois pas en être totalement libérer.

Définition Larousse de la maladie : « Altération de la santé ».

Si une maladie permet la libération, la prise de conscience, le goût du bonheur, des guérisons multiples, la sérénité, l’accomplissement, la création. Alors oui pourquoi pas.

Mon trouble bipolaire a évolué depuis que j’ai pris conscience de mon chemin, de mon combat, depuis que j’avance en conscience, pour résumé. Là où avant, les hospitalisations se répétaient presque chaque année, les dernières sont très espacées. Tout ça pour dire qu’on s’en libère de ce trouble qui apparaît au début comme une maladie chronique. Suffit d’y croire, et de mettre les moyens.

Ou alors peut-on dire que la bipolarité est un trouble qui remue notre être afin de nous donner la chance de soigner toutes nos maladies inconscientes.

Ou alors, peut-être qu’on peut dire que dans le monde actuelle, c’est perçu comme une maladie de vouloir être libre.

Si la liberté est une maladie. Comme l’amour qui rend malade.

Alors oh ouiii, je suis malade!

Je ne suis pas habitué à te faire la morale, ou t’enseigner quoi que soit, mais j’ai envie de proclamer haut et fort :

« Ne laisses pas quelqu’un te faire croire que tu es malade si tu ne te sens pas malade. Et si tu te sens malade, ne laisses pas quelqu’un te faire croire que ta vie est foutue, car ce n’est pas vrai, on peut se libérer de tout mal, avec la conscience, le soin, la patience et l’espoir »

W

mon bouquin : la vie d’un bipolaire

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Crise hyper-Mélenchonite aigue

Melenchon-hypersensible-vote-depression-bipolaire-abstention-melenchonite-aigue-presidentielle-temoignage-bipolarite-association

D’abord : là où la dépression durait des mois, elle n’a duré que deux jours cette semaine. De quoi prendre conscience que le trouble évolue, que la « bipolarité » n’est pas une « maladie » figée. Bref, c’est un autre débat!

Aujourd’hui, ça repart! Des envies se libèrent, des peurs s’effacent et des nouveaux intérêts me stimulent. D’où le titre. J’aurais pu titrer aussi : De l’abstention à Mélenchon.

Ça fait 12 ans que je m’abstiens les jours J. Jusqu’ici, j’ai toujours été désintéressé de la politique, enfin d’ « une » politique, parce qu’en réalité, que ce soit dans mon ancien travail dans l’éducation populaire ou dans mon engagement actuel associatif, je prétends faire de la vraie politique : j’agis, je fais ma petite part dans le boulot de transformation sociale nécessaire en France et au delà, d’ailleurs, bref!

Monsieur Hollande a eu raison et a eu une certaine influence dans ma vie avec son  » le changement c’est maintenant ». Effectivement, la fin de son règne marque un grand changement pour moi : je vais voter. Mais bien plus que voter, depuis un mois je suis dans une boulimie d’information politique, économique, etc. Je suis en perfusion, branché sur la chaine parlementaire (LCP) en particulier. Je lis les programmes, regarde et écoute de multiples opinions, raisonnements différents. Une obsession! J’ai un avantage pour pouvoir faire tout cela : le temps!!

Ben oui, il en faut du temps pour s’intéresser, creuser, commencer à se forger une propre opinion, et se libérer du phénomène automatique pour presque tous qui est de répéter l’opinion de ses parents ou celle d’un candidat et de se laisser séduire, émotionnellement, au lieu d’être convaincu, par un cheminement de pensée. Il faut du temps et de l’énergie. Ce que très peu de gens ont une fois qu’ils sont libérés de leur travail, de leurs responsabilités familiales et du temps qu’ils mettent à récupérer avec leurs loisirs. Dans l’idéal, il faudrait qu’une semaine soit banalisée avant les élections pour que tout le monde puisse se poser, lire, écouter, discuter, s’exprimer sur le débat d’idées. Je pense qu’une après-midi suffirait pour prendre conscience, par exemple, que le programme de Macron est plus une stratégie de communication qu’une vision de société… Ah! Comment je me mouille!!! Haha, non mais vois-tu, c’est très bizarre pour moi de m’exprimer ainsi alors qu’il y a deux mois je pensais à peu près que c’était tous les mêmes, y compris Le Pen. « Le changement c’est maintenant! ».

Voilà donc, je suis atteint du fléau de la « Mélenchonite » qui fait des ravages ces derniers temps. Je l’ai écouté, je l’ai lu, et pour faire court, c’est celui qui défend des idées qui me semblent les plus justes. C’est celui qui parle le plus de Paix, si je devais choisir un seul argument. Je me surprends à être même fan du bonhomme et à croire vraiment qu’il peut y arriver. Mais c’est pas tout.

Mon engouement, cet intérêt explosif sur le monde extérieur, qui d’ailleurs me permets d’oublier un peu mon monde intérieur beaucoup plus complexe et pénible, ne s’arrête pas à étudier les projets des candidats et à en choisir un comme champion, mais aussi à me projeter moi dans l’univers politique. Bah oui, moi aussi, j’ai des idées, j’ai des valeurs, j’ai envie de représenter des réalités qui ne sont pas prises en compte (le monde du travail et la société de consommation actuels qui sont mauvais pour notre santé mentale, notamment) j’ai envie de changer les choses. Alors je m’enflamme, je pense loin, trop vite. C’est très émotionnel. Beaucoup d’agitations dans l’esprit. Alors je pense : « je vais créer une chaine youtube où je m’exprimer sur ma vision de la société, du monde! »  et je pense aussi : « Bah pourquoi pas me présenter pour être député, et siéger à l’assemblée », alors je regarde comment faire, et je découvre que c’est très simple de se présenter, et…

… et je réfléchis deux secondes… « Je vais pas un peu trop vite là, non? ». Je respire, je vais me coucher au lieu de candidater par internet aux législatives, je me raisonne et décide de laisser passer un peu de temps. Et je me félicite, quelle sagesse!!

J’étais à deux doigts de rejoindre des réunions de campagne de Mélenchon, mais au final, j’ai assez respiré dans cette intensité, pour prendre la décision de ne rien faire et voir après les élections et son effervescence si ces envies d’engagement demeurent. Quelque part je fais l’effort de faire comme tout le monde, seulement suivre ce qui se passe et voter à la fin. Même si, je le fais avec plus d’intérêt et d’énergie que la majorité, parce qu’encore une fois : j’ai le temps!

Cependant, j’ai écrit déjà pas mal d’articles sur la société sur mon autre blog, ex : « 1 chance sur 6 de me suicider » mais aussi lui et lui et lui et lui et lui!

Voilà, voilà ! Et sinon c’est le printemps et son renouveau, sa poussée de sève, de désir de vivre, désir de l’autre, et tout le tralala qui se bouscule dans mon petit être hypersensiblement humain. Printemps qui fait fleurir des belles rencontres entre hypersensibles, en ce qui concerne l’association. La prochaine aux Butte Chaumont à Paris, mercredi 12 Avril. Un site pour tout ça : www.association-hypersensibles.fr

Aussi, grande nouvelle, j’ai créé une page facebook pour mes 2 blogs, la vie d’un bipolaire, pour un accès plus simple vers moi.

Enfin c’est toujours un plaisir de correspondre avec toi : bipohypermaniac@gmail.com.

Patience et Espoir.