Archives de Tag: psychiatrie

Je t’emmerde? M’en fous…

Déterminé!

Lorsqu’on a connu des tortures physiques et psychiques, ce ne sont pas des petits mails de dissuasion qui vont déstabiliser.
Je prends le venin malveillant, je le recrache aussitôt.
Tu as de la rancoeur envers moi? Mon action fait effet miroir et te dérange? C’est ton problème, qui a besoin de soin du coup? Tu peux continuer à résister, à m’envoyer quoi que ce soit mais je te préviens avec bienveillance : c’est peine perdue, tu vas te faire du mal et tu risques fort de mordre la poussière sans même que je fasse quoi que ce soit.

La vie a son propre programme de Justice. Il y en a qui appelle ça le Karma…

En effet depuis vendredi et mon appel à témoignage je reçois, évidemment beaucoup de soutien et d’écrits qui relatent des vécus similaires.
Continuez à envoyez vos témoignages de maltraitance ici wwwwilliambrownwww@gmail.com .

L’objectif est la collecte de 1000 témoignages qui prouvent dans leur unité de révolte le crime contre l’humanité commis jour après jour en psychiatrie française.
Dans quelques années lors du procès, tous les témoins pourront se porter partie civile et obtenir réparation.

Depuis vendredi je reçois aussi quelques tentatives de dissuasion :
– De la part d’un responsable d’une grande association, censée améliorée la psychiatrie française :

« Les propos que tu martèles ci-dessous (référence à ma vidéo) sont en déphasage et nous en sommes tous passés par là.

En ce moment, avec des amis comme […], nous pensons que tu aurais besoin de calme et de soins. »

Je ne connais pas les amis en questions, mais je ne suis pas intéressé par eux ni par ce qui disent. Cela confirme juste que même ceux qui sont connus pour des personnes physiques et morales qui agissent pour le bien être des victimes de la psychiatrie, oeuvrent en réalité, sans en avoir conscience, au service du dogme en place : ce système diabolique qui ajoute de la souffrance et de la confusion sur la souffrance.
C’est innacceptable, intoléable, misérable, d’une petitesse…
Mais je le prends avec le sourire car ces personnes manque de conscience. Je les plaints au fond.

– Autre mail de l’ancien monde, autre mail des bas niveaux de conscience :

« j’ai enfin accepté cette maladie à forte incidence génétique ( 7 personnes sur 10 ayant un descendant direct bipolaire à la chance / malchance d’être porteur.se ) »
Cela décrit sa réalité, mais n’est absolument pas une vérité. Cela fait parti de l’argumentaire du système diabolique qui tente de le faire gober à toutes ces proies fragiles.

« Je vois dans tes vidéos, ton visage et tes expressions, tes paroles et tonalité : Un Will en crise maniaque.« 
LOL, que puis-je répondre à ça. C’est dans la même veine, je me suis tellement habitué à cette ignorance, non acceptation de la différence, intolérance, même de la part des plus proches, qu’elle finit par me glisser dessus en laissant un doux sourire au coin avec une pointe de pitié ressenti pour ces pauvres âmes possédées par le système et les laboratoires…

« Tu dis que tu reviens d’un enfermement en HP, je ne sais comment mais certainement sous demande d’un tiers.

Privations de liberté … Oui 

Traitement imposé … Oui

Colère … Oui

Et pourquoi Will ? Tu penses vraiment que cette démarche est pour te nuire ? Pour enrichir les laboratoires ? Tu crois que pour quelqu’un de proche ( c’est le plus souvent le cas ) c’est facile de demander l’internement de son fils, sa fille, sa soeur, son frère … 

Et ben NON ! Franchement pas, c’est un déchirement de le faire et souvent c’est pour mettre cette personne à l’abris d’elle même. Pour qu’elle s’apaise, trouve une oreille attentive, prenne du recul … et bien d’autres choses encore.« 

Voilà l’absurdité dans toute sa splendeur qu’on nous ressert sans cesse : l’enfermement est un soin.

C’est bien connu, ça fait du bien et ça apaise d’être enfermé… Bref! Que puis-je répondre à ça.
Lors du procès je mettrai seulement ces arguments défendus par le système diabolique face au mille témoignage qui décrivent les traumatismes post hospitalisation. Un point c’est tout, c’est la réalité.

Que l’enfermement et les privations de libertés soignent, n’est pas une réalité, ce sont des crimes contre l’humanité.

Next !

Seulement je pense que tu oublies tes propres actes. Je suis d’accord que ça n’empêche pas la condamnation de violences à ton encontre à ceux des autres.

Mais assume bordel ! Ton ego surdimensionné !

Je n’oublie pas ce que l’on me rappelle sans cesse.
Et pour ce que je ne me rappelle pas, rappelez le moi!
Si j’ai fait du mal, soyez courageux dénoncez moi obtenez réparation.
Par contre je me défendrai vivement, car toutes accusations me paraîtra fortement injuste.
Je n’ai jamais été condamné pour quoi que ce soit.
Après je suis humain, j’ai pu avoir des actes qui ont blessé autrui, comme tout le monde, et donc?

BREF!

Mon action te dérange, ignore là et puis c’est tout. Continue à prendre des médicaments. Je les ai pris pendant 14 ans, je comprends tout à fait. MAIS FOUT MOI LA PAIX sinon MOI JE TE FOUTRAI LA PAIX !

🙂

Merci aux 90 % de soutien. Et le reste :

Je vous emmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmerde !!

Hypersensiblement,

W

Patience et espoir


Ma conférence « Bipolaires, ya de l’espoir! »

Allez je me lance!

Je fête mes 10 ans de mon diagnostique « vous êtes atteint d’un trouble bipolaire ».

10 ans de vie riche en sensations, souffrances, folies, magies, dépressions, vides, explosions, délires, abysses…

7 hospitalisations en psychiatrie, dont la palme de l’internement : l’IPP de Paris. 8 crises maniaques. Les menottes, les attaches, l’isolement…

Et malgré tout ça… ou plutôt : il a fallu tout ça pour être qui je suis aujourd’hui.

J’ai vécu des phases de maladies intenses, mais aujourd’hui je ne me sens pas malade. Cela fait 3 ans que je n’ai plus été hospitalisé.

Pourquoi suis-je mieux aujourd’hui? Pourquoi suis-je plus heureux même qu’avant mon diagnostique, lorsque je n’étais pas considéré comme malade?

J’aimerai raconter mon expérience, aider des personnes récemment diagnostiquées et surtout les proches à comprendre ce qui se cache derrière ce mot « bipolaire ».

Tout cela à partir de mon expérience de patient mais aussi de proche de patients, car j’ai accompagné pas mal de personnes en crises, depuis que j’ai créé ce blog et les rencontres entre bipolaires et tout le petit univers relationnel qui s’en ai suivi. Et petit plus ma compagne a aussi été diagnostiquée. Bref je suis au cœur de l’action!

Bien sûr ma parole, n’a aucune garantie médicale. Ce n’est qu’un point de vue humain et spirituel.

Objectif principal : partager aux personnes présentes à ma conférence, l’espoir qui m’habite car il y a de l’espoir, malgré tout, il y a de l’espoir!

Voilà, je ne sais pas si le mot conférence est le plus adapté, en tout cas ce sera pour le 1er weekend de Décembre dans une salle à Paris.

Et ce sera l’occasion de présenter mon bouquin aussi! Qui est en vente ici : la vie d’un bipolaire, le livre.

Dites moi si vous êtes partants dés maintenant, ça m’encouragera : bipohypermaniac@gmail.com

Je vous transmettrai un rendez vous plus détaillé et formel lorsque j’aurai la salle.

Haha, ça va être chouette!!!

Patience et espoir

Car ce n’est pas parce qu’on ne sent pas d’espoir qu’il n’y a pas d’espoir. Oui, oui…

W

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J’étais en train de me noyer

« J’étais en train de me noyer

Fallait que je prenne la vague pour m’en persuader… »

Bon, je vais pas recopier tout le texte, sans grand commentaire voilà c’est mon 4e titre : Fallait

Et les 3 premiers :

Malêtre

Je veux me réanimer

Artisan de Lumière(mon préféré)

lien blog

Patience et Espoir

W


En vrac!

…Sur l’air des beatles Love me do. Les beatles que j’écoute presque en boucle depuis l’été dernier, de très bonnes vibes, sacrés types…

J’ai des choses à exprimer, je ne sais comment commencer, je ne sais quels mots vont sortir, je ne sais quelles phrases vont s’articuler, mais je ne me fais pas de soucis, ce qui veut sortir, venir sous tes yeux, sortira. D’ailleurs cette dernière phrase n’était pas prévu, ce paragraphe là non plus. Cet article est parti sur une observation de l’instant présent. Dans un grand mix youtube des beatles, c’est la chanson Love me do qui se jouait lorsque j’ouvris cette page blanche, alors je l’écris, le pas est fait!

L’expression artistique est simple. Il suffit (le plus compliqué peut être) de trouver un art qui nous plaît, pas forcément celui on l’on est doué. Moi, par exemple, je n’ai aucun don à l’origine pour l’écriture. Mes professeurs de français et les notes pourraient en témoigner, ainsi que mes premiers textes il y a quelques années. C’est en écrivant que l’on devient écrivain. C’est tellement juste. Et donc je suppose qu’au delà de l’écriture, cela marche pour tous les arts. C’est l’envie, la nécessité même de s’exprimer qui l’emporte progressivement et naturellement sur la technique. Il suffit d’avoir les outils, les instruments, du papier et des crayons pour écrire, dessiner, peindre ou une guitare, des paroles etc. Une fois que l’on a les instruments, il n’y a qu’une chose à faire…

S’exprimer. Mais que dire, que chanter, que peindre, que… ? Je crois que la recette, c’est exprimer ce que l’on ressent là, au moment où l’on a notre instrument entre les mains. Exprimer ce que l’on ressent, ce qui se passe dans notre tête là maintenant, exprimer ce qui se passe en nous que l’on ne pourrait exprimer autrement (socialement ou professionnellement). Voilà à quoi sert l’art à mon avis, exprimer ce que la vie nous fait expérimenter à l’intérieur.

Écris un mot, trace un trait, joue une note, fais un pas de danse, chante, et vois ce qui se passe. Ce qui  bloque est l’obsession du résultat, de ce que va penser l’autre, la peur de voir sa production pauvre. Le jour où j’ai créé ce blog, je n’avais aucune certitude quant à la qualité de mon premier article. Aujourd’hui non plus, 300 articles plus tard, je ne sais pas, car je ne me pose pas la question, de la qualité de cet article. Seulement, je ressens le besoin d’exprimer pleinement ce que je vis dernièrement (et seul l’écriture me le permet) alors j’ouvre la page « nouvel article » avec seulement quelques idées vagues en tête, et je me lance, j’écris une phrase puis un processus s’active et ça coule à flot. Bon, avec le temps c’est plus facile, mais le processus reste le même. Je n’avais pas pensé à écrire tout ça dans cet article mais je me suis ouvert à ce que je ressentais sur l’instant, et ce besoin d’écrire, cela m’est venu, et voilà c’est fait, et ça fait du bien!

Expression, EX-PRESSION : supprime la pression. C’est tellement évident pour moi et tellement essentiel, pour rester le plus léger possible, de ne pas rester longtemps avec des émotions, des pensées, des énergies non canalisées qui s’entremêlent, se tordent, se troublent, etc.

Les rencontres entre hypersensible sont un espace d’expression. La transition est faite!

Mercredi dernier, 3 août 2016, a eu la 26e rencontre entre HyperSensible, et oui! que de chemin parcouru depuis la première rencontre que j’avais proposé ici-même il y a deux ans. Petit lien vers l’article qui a suivi cette première en juin 2014, pour les nostalgiques C’est indicible. Celle de mercredi soir dernier mérite un petit mot… Nous étions 16!!!

16 personnes concernées par l’hypersensibilité rassemblées au parc Monceau. Un record! Petit à petit un mouvement se manifeste de plus en plus, je ne sais pas comment ça va évolué mais en tout cas je suis cette vague hypersensible, humaine je dirai même simplement, car ce qui se passe dans nos rencontres, c’est juste un peu d’humanité, de partage, de bienveillance, de non-jugement, d’amour, bref ce qui manque un peu dans ce monde!

Cette rencontre a été marquée aussi par la participation d’une nana, plutôt illuminée. Bon, je l’avais cherché en osant pour la première fois d’affirmer un thème pour ce soir là : HyperSensibilité et Spiritualité. Hé bien la spiritualité a été présente surtout par le biais de cette jeune femme de 52 ans, mais bon de manière très intense et un peu violente (pas physiquement hein!). Son discours partait du fait qu’elle considérait les hypersensibles, des hauts potentiels, des « enfants de lumière », que nous étions 0,01 % de la population et que nous étions là pour sauver le monde en gros. Sur quoi, je suis plutôt d’accord. Après elle allait plus loin, elle était persuadée qu’elle avait stoppé la pluie qui tombait juste avant, que Mickael Jakson n’était pas mort… Tu y penses peut être, elle est « up », en pleine aventure mystique. Je pense aussi, même si on ne peut pas prouvé qu’elle a tort sur les points précédents, haha!

Pourquoi je te parle d’elle? Parce qu’elle a monopolisé la parole pendant toute la première moitié de la rencontre, et qu’elle a déclenché chez tous des réactions, dont pour la plupart des peurs que cette nana soit une gourou, qu’elle soit venue recrutée, ce que je comprends très bien, vu qu’elle parlait de clients qu’elle guidait, qu’elle se disait en connexion direct avec Jésus, qu’elle était là pour nous réveiller, nous mettre face à notre destin d’enfants de lumière, qu’elle nous disait qu’il fallait arrêter les médicaments, arrêter de s’adapter à cette société qui nous poussait au suicide, arrêter de parler même à ceux qui nous comprenne pas, etc. Tu vois un peu mieux le tableau. Et elle était avec une amie à elle qui ne parlait pas et buvait ses paroles. Pour parachever le tout elle était passée quelque jours avant sur notre fabuleux-forum-où-tu eslebienvenu- http://hypersensible.forumactif.org. Sur celui-ci elle avait envoyé à la volée en message privé à certain membres, un message où elle se présentait comme une personne à haut rang spirituel avec les pouvoirs qui vont avec. Elle a été banni évidemment de suite.

Tout cela ressemble à quelque chose de perché et plutôt dangereux, mais si je te raconte tout ça, c’est pour te partager mon sentiment sur ce phénomène. Le soir même quand elle parlait, son discours résonnait en moi, elle avait un message spirituel qui me touchait et dans lequel j’étais d’accord, ses propos m’intéressaient malgré la violence, le ton extrême, et surtout le manque cruel d’écoute et de bienveillance qu’elle avait. Je voyais en elle une urgence de nous dire tout un tas de choses en très peu de temps. Après coup en discutant avec ma copine (qui étais la à la rencontre, une autre première!) nous étions d’accord que sur le moment elle « canalisait » une énergie spirituelle. Ce qui est dommage c’est qu’elle ne maîtrisait pas ce phénomène, que son égo s’appropriait le pouvoir dont elle disposait, qu’elle subissait cette connexion à une énergie absolue qui fait souvent perdre la tête. Je suis bien placé pour le comprendre avec mes expériences d’aventure mystique qui ont mal tourné. Tu peux les lire là ManiacStory, il y a toute une littérature! Et encore je n’ai pas fini de toutes les retranscrire.

Je suis allé voir le site qu’elle communiquait dans son message illuminé sur le forum. Et là, tout s’éclaira, je sentis une force m’habiter, une paix, un amour…. non je rigole! Je suis allé sur le site… et je fus surpris, c’était simplement un petit blog où elle offrait ces services de guide…. touristique! Guide touristique à Paris personnalisé, blablablabla. Aucun lien spirituel ou douteux sur le site! C’était bien cela, elle n’était pas une gourou ou qu’est-ce, seulement une hyper-sensible vivant une période très instable, une aventure mystique si forte qu’elle mélange un peu tout, malgré les vérités sous-jacentes qu’elle exprime. En ce moment elle est plus un danger pour elle-même. J’espère, ce que je doute sincèrement, qu’elle redescendra sans passer par la case hp. Car lorsqu’on est emporté par cette énergie et qu’on perd ancrage et communication avec les autres, par expérience, il n’y a que le mur qui nous fait redescendre. Ce mur c’est l’hospitalisation, le risperdal, le loxapac, le tercian, la chambre d’isolement, les seringues, la camisole, selon les endroits, hélas!

J’avais envie de te raconter ça, car si on est mal averti on peut très mal interprété le comportement de ces personnes, on peut se laisser emporter innocemment par cette énergie, on peut décoller avec elle surtout nous personnes fragiles, ou inversement on peut se braquer, prendre la personne comme un gourou dangereux, et en fait ne pas apprendre de cette rencontre.

Je n’écris que sur moi habituellement, ça te change un peu!

J’ai tellement d’autres choses à écrire, mais 1600 mots c’est déjà trop pour l’internaute, notamment sur la relation amoureuse que je vis et qui est riche en futur partage. Où ma sincérité sera mise à l’épreuve car Elle a découvert mon blog juste avant la rencontre avec tous ce qui a à découvrir : médicament, incendie à Montpellier. En tout cas, c’est plus simple, ça passe ou ça casse! J’aurai préféré qu’elle me connaisse un peu mieux pour relativiser ces informations avec qui je suis, la somme d’un long travail, aujourd’hui! M’enfin elle n’a pas pris trop peur, d’ailleurs une semaine de vacances est prévue, et ça c’est coooooool.

Je pars une semaine, avant celle avec Elle, en Bretagne avec ma famille, petites vacances pour le blog. Mais comme j’aime bien le dire, ça te laisse du temps pour rattraper ton retard!!!

Hyper Sensiblement,

Patience et espoir,

W

 


Ça reviendra

Ça reviendra… Si j’ai une certitude c’est bien celle-là : un jour ou l’autre, une année ou l’autre, ça reviendra.

De quoi?  Hé bien la crise maniaque et la dépression ; le up et le down. Je définis ici la crise maniaque simplement par une forte énergie ressentie et la dépression par une absence d’énergie ressentie. Comment se caractérise cette hausse/baisse d’énergie et comment elles sont vécues (bien/mal), ça c’est une autre histoire, ça dépend de beaucoup de choses. Se tenir à la définition réductrice ci-dessus me permet d’affirmer cette vérité : je revivrai une hausse d’énergie apparentée à la crise maniaque. Quelle manière et quelles conséquences? ça je ne peux pas prédire.

Théoriquement c’est logique. Dans la vie, rien est statique, rien est stable. Les personnes normales, ne souffrant d’aucunes pathologies, ne sont pas stables pour autant, elles ont des émotions, tristes, contents, bref ça varie. Comment peut-on parler de stabilité pour un bipolaire là où ce n’est pas possible pour quiconque hors les robots? Je crois que la recherche de stabilité n’est pas un bon chemin, ou du moins que le terme « stabilité » n’a pas sa place ici. Il me paraît plus important d’accepter que l’on soit très instable justement. HyperSensible. J’aime bien la comparaison avec l’électron, d’où « lui, c’est un électron libre ». Voilà, voilà. Je ne pense pas qu’il soit possible de transformer notre instabilité en une stabilité, si ce n’est avec une camisole chimique très forte. Il vaut mieux essayer d’adapter son instabilité avec les autres, la société. On parlerai alors d' »être adapté » à la place d' »être stable »… bon, c’est aussi moche.

Ce peu de choses me paraissent évidentes aujourd’hui mais en réalité, il m’a fallut ce dernier épisode de décembre 2015 pour en prendre conscience. Moi qui pensais en avoir fini avec les crises maniaques, être « guéri », être stable, non je n’ai jamais pensé être « stable », ce mot n’est pas approprié à la condition humaine, je t’ai dit. Je pensais être protégé d’un nouveau virage maniaque parce que la vie que je menais me le prouvait. Trois ans sans rechutes, de nombreux moyens thérapeutiques mis en place qui m’ont permis une meilleure compréhension de mon trouble. Aussi  j’ai traversé des situations riches en stress (le décès de mon grand père et une tournée de théâtre) qui quelques années auparavant aurait suffit pour déclencher une crise. Et pour couronner le tout j’ai vécu des exaltations maniaques que j’ai réussi à contrôler, je te les avait partagé en direct en trois épisodes ) l’époque : Maniac Story en live . Mais je minimisais un facteur dans ma réflexion : l’inconnu du futur. Cet inconnu que je ne maîtrise pas se caractérisa en novembre 2015 par des attentas près de chez moi. Nouvel événement, nouvelles énergies et là pour le coup le niveau énergétique était haut et j’ai été transporté malgré moi. Fin de l’histoire en garde à vue puis en HP, le même recommencement dont je pensais en avoir fini avec.

A ma grande surprise, donc, c’est revenu. Alors, un mois et demi après ma sortie d’HP, fort de cette dernière expérience, je me sens grandi par son enseignement : ça reviendra.

A suivre, demain

W

PS: La crise suite aux attentats racontée ici : Maniac Story Saison 6


Journée mondiale du trouble bipolaire

Après contact eu avec la responsable du projet, la salle de conférence est complète. Si tu veux venir, je t’invite à contacter directement la personne (son numéro est dans la brochure de présentation dont le lien est ci dessous) il y a une chance de bénéficier d’un désistement, ce qui s’est passé pour moi. Au pire il y a un patio dans l’université, où la conférence sera retransmise, ouvert sans inscription. Au plaisir de te rencontrer

C’est la première fois en France. Beaucoup de premières ces derniers temps dans le milieu de la psychiatrie… En 2014, c’était la Mad Pride qui débarquait sur notre sol. La France n’est pas précurseur en la matière, l’Amérique nous devance de quelques années à ce niveau là, aussi. Mais bon, vaut mieux tard que jamais : la première journée mondiale du bipolaire à Paris aura lieu toute la journée du lundi 30 mars à l’université Pierre Marie Curie.

Il y aura des psychiatres, différents thérapeutes, des sociologues et autres spécialistes qui prendront le micro pour informer et sensibiliser sur le trouble bipolaire. Où en sont les avancées médicales? quels outils a t-on pour soigner? seront le genre de question à l’honneur.

Bien entendu, ces conférences sont ouvertes au public et donc aux bipolaires.

Même si je ne prends pas pour paroles d’évangile tous ce que raconte les psychiatres et autres « spécialistes » de mon trouble, je pense que c’est très intéressant de voir où ils en sont dans leur approche. Et puis, je suis un peu concerné quand même…

J’ai lu une petite brochure numérique de présentation de l’événement qui est plutôt bien faite. Ils ne racontent pas que des bêtises, faut pas déconner! Je t’invite à la regarder : présentation de la journée mondiale du trouble bipolaire.

Voilà, tu te doutes bien que ce sera une grande joie de te retrouver là bas, que nous fassions corps sur les marches de l’amphi, que nous nous envoyions des avions en papier au cas où nous serions largués par le jargon médical des orateurs.

Préviens moi par mail si tu es motivé : bipohypermaniac@gmail.com ( C’est vrai que cette adresse mail fait un peu peur m’enfin…difficile de la changer maintenant)

Rappel : je t’invite à une rencontre ce vendredi, un repas sur Paris, loin du ton grave (je suppose) que l’on entendra à la conférence du 30 mars. S’unir.

A bientôt,

W.


Les jolies colonies de vacances 1.2

Précédemment Les jolies colonies de vacances 1.1

Retour sur le récit de mon hospitalisation en USI (unité de soins intensifs) dans un hôpital psychiatrique dans l’agglomération de Montpellier.

05:00  réveil brutal par l’infirmier et sa lampe torche (voir 1.1)

06:00 impossible de se rendormir, l’espace de liberté qu’abrite le sommeil est terminé ; un nouveau jour d’enfermement, d’attente irrationnelle de ma libération commence. Aucun aspect de la journée n’éveille ne saurait-ce qu’un soupçon de désir de vivre. Je sors dans le couloir et comme tous les matins, je vois mon compagnon d’infortune, Abdel. Un grand nounours à la peau mate à mes yeux ; un grand costaux criminel déséquilibré aux yeux de la société. Comme à notre habitude, on tue l’aurore à marcher en rond dans le bâtiment des chambres, ou plutôt, on tourne en carré. On ne parle pas, à vrai dire, même si nous étions meilleurs amis-détenus, je n’ai pas de réels souvenirs de conversation avec lui. Alors, on se « check », instant intense. Ces salutations matinales avec Abdel, avec toutes ses gestuelles symboliques, étaient des expressions fraternelles, amicales, solidaires. Dans chaque « poignée de main » résidait des « Salut mon frère…grâce à toi, je ne suis plus seul…je te suis reconnaissant de l’attention que tu me portes…restons ensemble…tu es mon compagnons de misère…nous souffrons tout les deux…il ne reste, pour survivre, qu’à nous aimer… », voilà ce que l’on ressentait inconsciemment tout les deux. Un tour, deux tours, trois tours, quatre tours… nous marchions ensemble tout les deux dans notre complet-veston deux pièces d’un turquoise déprimé. Aux pieds, lui, de grosses baskets pour son gros corps et moi une paire d’occasion prêté par le service (à vrai dire, je suis arrivé à l’hôpital qu’avec une seule chaussure, j’ai perdu l’autre en sortant de mon « feu de joie ». Je me rappelle avoir déambulé, escorté par Dupont et Dupont entre commissariat-garde à vue-désintoxication-commissariat-garde à vue-camion de pompiers-et enfin l’USI tout ça avec un pied en chaussure et l’autre en chaussette, pathétique! Bref, et évidemment nos chaussures n’avaient pas de lacets. A part quelques paroles machinales, j’entendaient surtout sa respiration atypique qui décrivait bien ce qu’il se passait dans sa tête. En fait, Abdel était le cliché parfait du gros méchant balaise mais totalement simplet au grand cœur. Même si j’ai oublié son prénom, je me souviendrai toujours de ce type, paradoxalement, mystérieux.

Tu te rendras vite compte qu’un certain grand amour, une certain grande fraternité et une certaine cohésion existait entre nous, enfin « nous » : c’était un groupe de 4-5 personnes qui avaient l’aptitude minimale à la sociabilisation.

07:00 Abdel et moi rentrons dans notre chambre pour tenter de dormir en attendant le petit déjeuner

8:30 petit déjeuner… Quelqu’un de doué pourrait écrire tout un bouquin sur les repas en psychiatrie. Pour l’instant je te dirais seulement que la cantine de mon collège, dont tout le monde se plaignait dans le passé à juste titre, était le Fouquet’s comparé à la nourriture de l’USI. Et deux choses me frappent encore : la surveillance de sentinelle qu’effectuait nos matons en blouse blanche pendant les repas. C’était toujours toute une grande stratégie, étudiée à l’avance, pour que je puisse refiler mes yaourts (j’aime pas les yaourts) au Maître (autre personnage énigmatique avec lequel j’ai passé la plupart de mon temps) sans qu’un infirmier me repris sèchement (à l’instar de la première fois où je pensais naïvement que l’on pouvait partager). La deuxième chose c’était que la moindre composante de notre repas était scellée dans une barquette plastique. Enfin il n’y avait aucune fenêtre dans le réfectoire. Moi qui est rédigé des fonctionnements pédagogiques pour les temps de repas en colonie de vacances en tant que directeur, je pourrais énoncer ces temps là vécu en psychiatrie pour mettre au point un thème « dîner dans un asile » au sein d’une colo. Bon, je m’égare!

9:30 chambre, toilette.

10:00 fermeture du bâtiment dortoir. Ouverture pendant 20 minutes de la cour pour que le troupeau puisse paître dans son enclos emmuré (voir 1.1). Il n’y avait pas un patient qui ne fumait pas. Juste avant l’ouverture de la cour, tout le monde faisait la queue pour pouvoir récupérer son tabac auprès des infirmiers. J’ai toujours une blague à tabac sur laquelle est collée une vignette portant mon nom et mon numéro. Tout était noté. Ensuite dehors, nous allions tous demander un par un à l’infirmier qu’il ait la gentillesse de nous donner du feu pour allumer nos cigarettes. En pensant aussi à nos cousins en prison, ce serait peut être le bon endroit pour écrire un Apologie au tabac.

Allez, ça suffit pour aujourd’hui.

Ps: Si jamais un de mes anciens tortionnaires tombent sur cet article, je précise que bien sûr, tout cela ne sort que de mon imagination. Même si une sorte de diable vous habite pour pouvoir faire ce travail, évidemment je vous pardonne, vous n’êtes que des petites faibles victimes du système.

A bientôt,

W.